D’après une étude réalisée par le géant technologique Google au début de l’année, 370.000 personnes verront leur fonction changer ou disparaître à cause de l’IA générative au cours des dix prochaines années. Le secteur des services étant pressenti comme le plus touché. Mais ce chiffre n’est pas forcément négatif : les employés belges font en effet preuve d’une grande disposition à se reconvertir ou à se recycler.
Six salariés sur dix sont prêts à suivre des formations si leur travail devenait plus automatisé ou si leur employeur leur demandait d’assumer un rôle différent au sein de l’entreprise.
Au cours des dernières années, l’intelligence artificielle est en plein essor. De ChatGPT à Microsoft CoPilot, l’IA a trouvé sa place au sein du monde du travail. Les employés belges y ont également de plus en plus souvent recours. 45% d’entre eux s’attendent d’ailleurs à ce qu’elle ait un impact positif sur leur emploi actuel ou leurs perspectives de carrière.
Joël Poilvache, Regional Managing Director chez Robert Half, explique : « Alors qu’auparavant, l’automatisation était uniquement associée aux pertes d’emploi, de plus en plus de travailleurs voient aujourd’hui les opportunités qu’elle offre. Il y a soudain de la place pour des formations complémentaires, qui sont également utiles plus tard dans la carrière. Mais il est aussi important de considérer l’IA comme une aide supplémentaire qui facilite les tâches répétitives, de sorte qu’un employé puisse vraiment se concentrer sur sa valeur ajoutée, comme sa créativité, sa capacité d’analyse et son esprit critique. »
9 entreprises sur 10 prévoient une plus grande automatisation
L’enquête révèle par ailleurs que les entrepreneurs belges miseront massivement sur une automatisation plus poussée de leur entreprise l’année prochaine. Plus de 9 entreprises sur 10 affirment ainsi qu’elles poursuivront leur automatisation au cours de l’année à venir. Dans ce cadre, la moitié des employeurs se pencheront sur la reconversion ou le recyclage de leurs collaborateurs. Un quart craint de voir disparaître certains postes au sein de leur entreprise. À peine 8% des entreprises indiquent n’avoir aucun projet d’automatisation plus approfondie.
Les raisons d’automatiser sont diverses, mais la majorité des entreprises le font pour réduire les coûts, augmenter l’efficacité et la productivité et réduire les erreurs humaines. Un quart d’entre elles prévoient de poursuivre en ce sens parce qu’elles ne trouvent pas de personnel qualifié sur le marché du travail.
Principalement les départements informatiques et numériques
Une entreprise sur trois souhaite automatiser ses processus l’année prochaine, en recrutant des profils spécifiques dotés de compétences en matière d’IA ou d’automatisation. Il s’agit essentiellement d’entreprises basées à Bruxelles. La moitié d’entre elles déclarent qu’elles poursuivront leur automatisation, contre 28% en Flandre et 24% en Wallonie. En termes de domaines, on constate que le département informatique et numérique mise particulièrement sur une plus grande automatisation (57%). Dans les domaines de l’administration (32%), de la finance et de la comptabilité (25%) et du droit (22%), cette volonté est nettement moins forte.
« Bruxelles accueille de nombreuses entreprises internationales, qui ont tendance à automatiser plus rapidement parce que les gains en la matière y sont plus importants. Elles se trouvent souvent dans un processus mondial d’automatisation, et les filiales belges en bénéficient également », explique Joël Poilvache. « Si l’on examine les différents domaines, on constate qu’un département comme la finance et la comptabilité s’est déjà fortement numérisé au cours des dernières années. Les automatisations supplémentaires ne sont souvent que des ajouts d’IA à leurs logiciels existants. Quant aux départements informatiques et numériques, ils cherchent chaque jour à innover et à créer une valeur ajoutée pour leur entreprise. Lorsqu’un service gère les gadgets les plus récents, cela se répercute positivement sur les clients. Pour eux, il est donc important d’évoluer et d’automatiser en permanence. »
Source: Robert Half