Des travailleurs étrangers dans 60% de nos entreprises, avec un afflux remarquable de migrants ukrainiens.

La migration du travail en Belgique se stabilise. La part des travailleurs originaires de l’UE reste stable, autour de 6,8 %, et la part des travailleurs originaires de pays hors UE n’augmente que légèrement, passant de 8,6% à 8,8% l’année dernière. La proportion d’Ukrainiens est remarquable. Par rapport à il y a cinq ans, notre pays compte 3,5 fois plus de travailleurs ukrainiens. Après le Maroc et la Turquie, l’Ukraine est le troisième fournisseur de main-d’œuvre hors UE dans notre pays.

C’est ce qui ressort d’une analyse des données de près de 29.000 employeurs belges et de près de 380.000 travailleurs réalisée par Acerta Consult. Elle révèle en outre que plus de six entreprises belges sur dix emploient ou ont récemment employé des profils internationaux. La raison ? Pourvoir les postes vacants en pénurie et attirer des compétences spécifiques.

La guerre en Ukraine se fait sentir sur le marché de l’emploi belge. L’Ukraine figure parmi les cinq premiers pays d’origine hors UE des personnes travaillant en Belgique cette année. Les Ukrainiens représentent désormais 3,9% de l’ensemble des travailleurs originaires de pays hors UE, soit une augmentation spectaculaire de 242,2% depuis 2019. Des pays comme le Congo (3,5%) et l’Afghanistan (3,5%) sont ainsi écartés du trio de tête. Le Maroc reste le groupe le plus important avec 16,3%, suivi par la Turquie avec 9,1%.

Frederic Hespel, expert en matière d’occupation internationale chez Acerta Consult, explique : « L’afflux de travailleurs ukrainiens sur le marché de l’emploi belge est directement lié à la guerre et au statut de protection qui leur permet d’entrer rapidement sur le marché de l’emploi. Ce statut, qui s’applique dans tous les États membres de l’UE, donne aux réfugiés ukrainiens le droit de séjourner et d’accéder au marché de l’emploi sans avoir besoin d’un permis de travail traditionnel, appelé permis unique. Il a depuis été prolongé à plusieurs reprises et reste en vigueur jusqu’au 4 mars 2026. Grâce à ce statut, les citoyens ukrainiens sont autorisés à travailler en Belgique dans tous les secteurs et à tous les postes, sans seuils de rémunération ni seuils administratifs supplémentaires pour l’employeur. L’Union européenne réexamine chaque année la possibilité de prolonger le statut de protection, en fonction de la situation en Ukraine. Ce statut permet aux Ukrainiens de commencer à travailler plus facilement, mais à long terme, une fois que le statut aura expiré, ils devront eux aussi suivre la procédure normale d’obtention d’un permis unique pour une période limitée. En outre, les années passées à travailler avec le statut ne sont pas prises en compte lors de la demande d’un permis unique de durée indéterminée conduisant à un séjour plus permanent en Belgique ».

La migration du travail en provenance des pays de l’UE et des pays hors UE reste stable

L’étude d’Acerta Consult montre que la migration du travail, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’UE, s’est stabilisée au cours des dernières années. En 2024, la part des travailleurs étrangers en Flandre s’élevait à 15,6%, soit une légère baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport à l’année dernière, mais une augmentation de 8,1% par rapport à il y a cinq ans. La part des travailleurs de l’UE est restée stable, à 6,8%, tandis que la part des travailleurs des pays hors UE a légèrement augmenté, passant de 8,6% à 8,8%. Globalement, le pourcentage de travailleurs étrangers était plus élevé chez les ouvriers (24%) que chez les employés (11%) en 2024.

Frederic Hespel poursuit : « La migration du travail vers la Belgique en provenance de pays de l’UE et hors UE a stagné ces dernières années. Cette tendance est le résultat de plusieurs facteurs : une saturation après les précédentes vagues de migration, des conditions d’accès plus strictes pour les pays non membres de l’UE, la concurrence avec d’autres pays et l’incertitude économique. Grâce à cette combinaison, les flux entrants restent stables aujourd’hui, malgré les besoins persistants de notre marché de l’emploi. »

Plus de 6 entreprises belges sur 10 emploient (ou ont employé) des travailleurs étrangers

Plus de six entreprises belges sur dix emploient aujourd’hui ou ont récemment employé des travailleurs étrangers. Les grandes entreprises font en particulier largement appel à la main-d’œuvre internationale : pour les entreprises de plus de 1000 salariés, cette proportion atteint 67,2%, contre seulement 22,2% pour les petites entreprises de 5 à 9 salariés. Les trois principales raisons pour lesquelles les entreprises attirent des collaborateurs étrangers sont les suivantes : combler des postes vacants difficiles à pourvoir, accroître la diversité et l’innovation au sein des équipes, et attirer des compétences ou une expertise spécifiques. C’est ce qui ressort de l’enquête miroir annuelle d’Acerta.

Frederic Hespel ajoute : « Nous constatons que le fait de pourvoir les postes vacants est un facteur clé qui incite les employeurs à attirer les talents étrangers. Bien qu’il s’agisse d’une procédure intensive, nous constatons qu’une fois que les employeurs ont embauché un travailleur venant de l’extérieur de l’UE, ils sont plus enclins à soumettre des demandes ultérieures. Cela s’explique par le fait qu’ils en ressentent les avantages dans la pratique. Souvent, cela ne se produit que lorsqu’ils ne peuvent vraiment pas trouver de candidats adéquats dans notre pays, ou s’ils ont déjà eu des expériences positives avec des talents internationaux ».

 

Source: les données proviennent de l’enquête miroir annuelle qu’Acerta Consult commande au cabinet d’études Indiville, auprès d’un échantillon représentatif de plus de 500 employeurs belges et de plus de 2000 travailleurs. En outre, l’analyse s’appuie sur les données d’Acerta Consult concernant près de 29.000 employeurs belges et près de 380 000 travailleurs. Seuls les travailleurs ayant un contrat de travail actif (CT) avec un employeur belge ont été pris en compte ; les détachements à l’étranger n’ont été pris en compte que si les travailleurs concernés étaient employés et enregistrés en Belgique par l’intermédiaire d’une entité belge.

This website is brought to you by Quasargaming.com's online Fruitautomaten games such as Speelautomaten and Gokautomaten.