De nombreux travailleurs traversent la frontière pour travailler dans nos pays voisins. Selon les chiffres les plus récents de l’Institut national d’assurance maladie-invalidité (INAMI), à la mi-2024, environ 86.000 Belges ont franchi la frontière pour travailler, ce qui représente 63% de l’ensemble du travail transfrontalier. Il s’agit d’une baisse de près de 6% par rapport à 2019. Par rapport à l’année dernière, la tendance reste stable. De plus, de nombreux travailleurs transfrontaliers étrangers viennent également travailler en Belgique.
Plus de 51 500 travailleurs transfrontaliers des pays voisins font le trajet inverse. Cela représente une diminution d’environ 2% par rapport à l’année dernière, mais sur cinq ans, la baisse reste limitée à moins d’1% (0,60%, plus précisément).
Les Belges travaillant à l’étranger : forte baisse vers les Pays-Bas
En cinq ans, le nombre de Belges travaillant aux Pays-Bas a diminué de près de 10.000 travailleurs. En revanche, le nombre de Belges travaillant au Luxembourg, en France et en Allemagne a, lui, augmenté. Cette progression ne compense toutefois pas la forte baisse enregistrée vers les Pays-Bas (-31%). Au total, le travail transfrontalier sortant a diminué de 6% en cinq ans.
Ordre des pays comptant le plus de travailleurs frontaliers belges:
1. Luxembourg (48.703 ou 57% du travail transfrontalier sortant)
2. Pays-Bas (21.804 ou 25%)
3. France (8.618 ou 10%)
4. Allemagne (6.931 ou 8%)
Plus de la moitié des travailleurs transfrontaliers belges travaillent aujourd’hui au Grand-Duché de Luxembourg (57%), la plupart vivant dans la province belge du Luxembourg ou de Liège. Leur nombre a augmenté de 9% en cinq ans (+3.893, soit près de 4.000 personnes).
Un quart des travailleurs transfrontaliers belges travaillent aux Pays-Bas ; il s’agit principalement d’habitants du Limbourg et de personnes de la province d’Anvers.
Le nombre de Belges travaillant en Allemagne a également augmenté au cours des cinq dernières années (+5%).
Entre 2019 et 2024, le nombre de Belges travaillant en France a augmenté de 4%.
Valérie t’Serstevens, Legal HR Managing Consultant chez SD Worx, donne plus d’explications : « Pour les petites comme pour les grandes entreprises, il peut être intéressant d’envisager de recruter au-delà des frontières nationales afin d’attirer des talents étrangers lorsque les postes vacants sont difficiles à pourvoir. Attirer des talents étrangers offre des opportunités, mais comporte aussi certains points d’attention. Par exemple, un travailleur français qui est autorisé à télétravailler un jour par semaine depuis son domicile pour un employeur belge devra également payer des impôts en France. Si le télétravail augmente, cela peut avoir des conséquences sur la sécurité sociale ainsi que sur les conditions salariales et de travail du travailleur. »
Les Français restent les plus nombreux à venir travailler dans notre pays : augmentation de 4%
S’agissant des travailleurs transfrontaliers entrants en Belgique, les chiffres sont restés stables par rapport à 2019 (baisse de 0,6%). Le nombre de Néerlandais (-12%), d’Allemands (-24%) et de Luxembourgeois (-11%) a diminué. Seul le nombre de Français a augmenté (+4%). Les Français restent largement majoritaires, représentant, à eux seuls, trois quarts du travail transfrontalier entrant. Environ 15.000 Français travaillent dans la province du Hainaut. Viennent ensuite les provinces de Namur (12.386), du Luxembourg (3.661) et de la Flandre-Occidentale (3.311). Par rapport à il y a cinq ans, l’augmentation est particulièrement marquée dans les provinces de Namur (+10.850 Français) et de Flandre orientale (+2.237 Français).
La Flandre-Orientale et Anvers, en revanche, emploient le plus de Néerlandais, avec respectivement 7.018 et 2.595 personnes. Pour la Flandre-Orientale, cela représente une augmentation de 3.128 Néerlandais, tandis que les employeurs d’Anvers emploient 2.413 Néerlandais de moins qu’il y a cinq ans. Le Limbourg arrive en troisième position (avec 530 Néerlandais en 2024).
Source: SD Worx – données INAMI 2024 – (chiffres plus récents au 30 juin 2024)