Pensions, saut d’index, dynamisation de l’emploi… un menu copieux!

Voilà! 140 jours plus tard, il est né le gouvernement… Et le menu concocté par ce dernier ne manque pas d’intérêt. Même si les mesures envisagées sont encore à approfondir et à valider, nous pouvons d’ores et déjà garantir que la fin de l’année (et le début de la suivante sans doute) sera chaude, chaude, chaude…

Intéressant en effet de passer en revue les commentaires des partenaires sociaux traditionnels. Tandis que la FEB se réjouit que « le gouvernement opte pour des réformes structurelles plutôt que pour du bricolage à la marge », les organisations syndicales optent pour des expressions plutôt imagées telles que « le catalogue des horreurs sociales ». Les joutes verbales ne font que commencer. Extraits choisis.

Reprenons dans l’ordre. Premier tir de barrage. La CSC s’indigne : « Ce qui est en train d’arriver est très clair. Pendant que les négociations sont en cours, le futur gouvernement tente à travers des fuites dans la presse de nous faire avaler l’horreur sociale en plusieurs bouchées. Le saut d’index qui augmente encore de 2 % l’imposition des travailleurs, l’âge de la pension porté à 67 ans, encore plus de contrats temporaires, plus d’heures supplémentaires, du travail obligatoire pour celui qui a le malheur de perdre son emploi, moins de services publics et des services plus chers … Pour les employeurs, par contre, il n’y a que des cadeaux. Encore plus de baisses de cotisations patronales et une indexation salariale que les employeurs ne devront pas payer. Tout ceci sans aucune contrepartie au niveau de l’emploi. Les actionnaires se frottent déjà les mains. »

La FEB rétorque: « L’accord de gouvernement est ambitieux. Il comporte tous les ingrédients nécessaires au relèvement de la croissance et à la création de nouveaux emplois. Sur la base des informations aujourd’hui disponibles, il s’agit d’un ensemble cohérent visant à renforcer notre compétitivité (e.a. résorption de notre handicap salarial accumulé depuis 1996, introduction d’une norme énergétique, maintien de la déduction des intérêts notionnels, …). Des réformes structurelles approfondies sont également prévues au niveau des pensions, du marché du travail, des soins de santé, … Enfin, le budget renouera avec l’équilibre structurel. Dans un pays déjà surtaxé, il faut en principe éviter tout impôt additionnel mais, compte rendu de l’assainissement colossal à réaliser, chacun comprendra qu’un glissement fiscal est inéluctable. La FEB se réjouit que les entreprises ne soient globalement pas visées par ces nouveaux impôts. Elle se félicite également de l’ambition du gouvernement fédéral de réduire la charge fiscale totale d’ici à la fin de la législature. »

L’Union des Classes Moyennes enchaîne: « Le programme du nouveau gouvernement suscite l’espoir des entrepreneurs, indépendants et PME. Il met de côté le communautaire et promet l’équilibre budgétaire en 2018, surtout par une réduction des dépenses publiques excessives. Il s’attaque résolument au grave problème du coût du travail, en promettant de gommer le handicap salarial accumulé par rapport aux pays voisins depuis 1996. Les baisses de charges annoncées sont de nature à ramener le coût du travail dans le domaine de l’acceptable, surtout si l’on ajoute les effets d’un saut d’index, socialement corrigé. En ce qui concerne le marché du travail, la volonté est clairement de le rendre plus souple : annualisation du temps de travail, révision du crédit-temps sans motif, évaluation des conséquences de la suppression de la période d’essai… L’UCM salue aussi la volonté d’allonger les carrières, évolution indispensable à la pérennité de la sécurité sociale. »

Le syndicat libéral fait part de sa consternation: « Travailler encore plus et obtenir moins : du jamais vu! L’âge légal de la pension sera relevé tout comme les âges d’accès au chômage avec complément d’entreprise (ex-prépension). Il y aura aussi l’attaque contre le crédit-temps et les emplois de fin de carrière et, par-dessus le marché, un saut d’index… Vouloir en même temps augmenter l’âge de la pension et opérer des coupes sombres dans le crédit-temps et les emplois de fin de carrière constitue un grave recul en matière de travail soutenable. Par ailleurs, il avait toujours été dit que l’on ne se focaliserait pas sur l’augmentation de l’âge de la pension, mais que la longueur de la carrière serait la priorité. De plus, cela réduit les opportunités d’embauches pour les jeunes. Pour rappel, en Suède les plus âgés travaillent plus longtemps qu’en Belgique avec comme conséquence que le chômage des jeunes est supérieur à 25 %. Par ailleurs, le durcissement des conditions d’accès au chômage avec complément d’entreprise (ancienne prépension), aggrave encore ce problème. Enfin, le saut d’index unique bénéficie uniquement aux employeurs. Les travailleurs sont pénalisés tandis que les grosses fortunes semblent encore s’en tirer à bon compte. De telles décisions, même « one-shot », ont des conséquences sur toute la durée de la carrière et sur les droits sociaux qui en découlent. Les jeunes sont donc encore plus pénalisés par cette mesure. Bref, ces idées sont socialement injustes. »

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