Chiffres de rotation du personnel en hausse… à cause des employeurs !

Sur base de l’étude annuelle menée auprès de 46.000 travailleurs du secteur privé par le groupe Securex, on constate pour la première fois depuis 2011 davantage de mouvements sur le marché du travail. Mais cette tendance à la hausse est majoritairement liée à l’initiative prise par l’employeur. La tendance à la baisse de la rotation volontaire, elle, se maintient : de moins en moins de travailleurs quittent leur employeur de leur propre initiative.

Comme le souligne le communiqué du prestataire de services RH : « En 2014, près d’un travailleur sur sept a quitté son entreprise contre sa volonté, dans plus de la moitié des cas parce que son contrat temporaire arrivait à terme. »

Pour la première fois depuis 2011, la tendance à la baisse des chiffres de rotation s’est donc interrompue. En 2014, la rotation totale s’élevait à 20,73 %, tandis qu’elle était encore de 19,38 % en 2013. Notre marché de l’emploi serait donc plus « dynamique ». Comment l’expliquer ?

« D’une part, on assiste depuis 2010 à une augmentation de la rotation involontaire. En 2014, près d’1 travailleur sur 7 a quitté son employeur, soit 13,96 % contre 12,25 % en 2013. Il s’agit de la rotation induite par l’employeur, en cas de résiliation de contrat, de préavis par l’employeur, de décès, de motif grave, … mais aussi de contrats temporaires arrivés à échéance. Ce dernier élément fait partie de cette catégorie parce que la durée du contrat est la plupart du temps déterminée unilatéralement par l’employeur, même si le contrat entre le travailleur et l’employeur est conclu d’un commun accord.
D’autre part, on constate depuis 2011 une diminution significative de la rotation volontaire, induite par le travailleur, en cas de démission, ou de demande de modification des conditions de contrat par le travailleur qui n’est pas acceptée par l’employeur (modification unilatérale par le travailleur), ou encore de résiliation d’un commun accord. En 2014, seulement 6,62 % des travailleurs ont quitté volontairement leur entreprise, contre 7,01 % en 2013. »

Dans plus d’un cas de rotation sur trois, il s’agit d’un contrat temporaire arrivé à échéance

L’augmentation du nombre de contrats temporaires (évoquée précédemment et liée à la mise en oeuvre du statut unique entre autres) constitue sans doute un des éléments d’explication: « En 2014, 36,4 % de la rotation totale était due aux contrats temporaires arrivés à échéance. Sous le vocable fort large de « contrat temporaire » figure un contrat conclu pour une durée déterminée, pour un travail spécifique ou un contrat de remplacement. La date de fin du contrat est généralement connue au préalable par les deux parties. Si nous comparons ce pourcentage à la rotation involontaire uniquement, il atteint 54,1 %.
Ces dernières années, de plus en plus de personnes ont été engagées avec un contrat temporaire. En 2013, 8,82 % des travailleurs travaillaient sous contrat temporaire, contre 11,67 % en 2014. Parallèlement, on constate une légère reprise économique. Au cours des dernières années, les mesures d’économie ont sans doute empêché le remplacement de certaines absences, notamment en cas de maladie, de crédit-temps et de départ à la retraite. »

Les contrats temporaires concernent davantage les femmes, les jeunes et les employés, la région de Bruxelles et le secteur non-marchand

Les données statistiques collectées via l’étude révèlent quelques tendances intéressantes quant aux « utilisateurs » des contrats temporaires.
« La proportion de contrats temporaires est plus élevée chez les femmes (12,40 %) que chez les hommes (11 %). De nombreux travailleurs de moins de 25 ans (38,15 %) sont engagés avec un contrat temporaire, tout comme les travailleurs de 25 à 29 ans (19,02 %) et les employés (12,13 %) contre 11,09 % des ouvriers.
Ce sont surtout les entreprises de Bruxelles (18,93 %) et de Wallonie (16,52 %), ainsi que les entreprises du secteur non-marchand (25,07 %) qui ont recours aux contrats temporaires. Ils sont également plus fréquents dans le secteur Horeca, sport, détente, média (20,46%) et distribution, transport, logistique (16,42 %).
Plus de 86 % des travailleurs dont le contrat temporaire est arrivé à échéance en 2014, travaillaient depuis moins d’un an dans l’entreprise. Treize pour cent des travailleurs travaillaient depuis un à trois ans dans l’entreprise. Un pour cent travaillait depuis plus de 3 ans dans l’entreprise. Dans ce dernier cas, il s’agit essentiellement de contrats temporaires conclus pour remplacer un malade de longue durée. »

Les travailleurs s’accrochent de plus en plus à leur job

Attention donc aux effets d’annonce. L’augmentation des chiffres de rotation du personnel n’est pas liée à la mobilité spontanée des travailleurs en recherche d’une meilleure opportunité : « Contrairement à la rotation involontaire, la rotation volontaire poursuit sa tendance à la baisse en 2014. La principale raison ? La peur de perdre son emploi. Au début de l’année 2015, 1 travailleur sur 4 a répondu par l’affirmative à la question « Je risque de perdre mon emploi sous peu », contre 20 % en 2013. Bien que la peur de perdre son emploi s’amenuise avec l’âge des travailleurs, elle est toujours invoquée par près d’1 travailleur sur 4 âgé de 45 à 49 ans. Il en va de même pour les ouvriers (29 %) et 1 employé sur 5 redoute également de perdre son travail. »

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