Entendu à la radio, comme sans doute certains d’entre vous: « Pas question pour moi de faire grève… Je peux gagner sur une grosse journée de 10h beaucoup plus que cette indemnité de grève de 30 euros avec laquelle je ne peux rien faire… » Il s’agit bien sûr d’un témoignage émanant d’un conducteur de bus d’une société publique de transport. Vu dans les média internationaux: « La Belgique paralysée par un mouvement de contestation nationale contre le gouvernement Michel »…

Et pourtant, notre journée de travail (pour la plupart d’entre nous) s’est déroulée tout à fait normalement.
Circulation un peu dense, il est vrai, mais rien de dramatique.

Les organisations patronales s’indignent gentiment des actions unilatérales menées par la CGSP au mépris de la concertation sociale.
Les organisations syndicales se réjouissent du succès de l’opération (sans doute mesurée à l’aune de sa médiatisation) et saisissent donc l’opportunité pour fixer le prochain rendez-vous au 12 mai prochain.
Et les travailleurs?… Et bien, ils travaillent (ou aimeraient travailler pour certains d’entre eux).

Sans volonté aucune de blesser ou de vexer qui que ce soit, reconnaissons ensemble quel seule la créativité du « folklore » syndical peut sortir renforcée de l’opération de ce mercredi 22 avril 2015.
Impact sur les orientations gouvernementales? Nul.
Impact sur l’opinion publique? Nul (ni sensibilisation, ni exaspération… soit l’indifférence!)
Impact sur les clients / utilisateurs des services publics ? Ceux-ci s’habituent progressivement à vivre sans les services publics qui les oublient trop souvent.

Votre avis? Il est attendu à l’adresse suivante : redaction@peoplesphere.be

Jean-Paul ERHARD