En 2022, la demande de l’emploi en Wallonie a été marquée par une forte diminution des demandeurs d’emploi bénéficiant d’allocations de chômage (6.881 personnes de moins par rapport à 2021), mais contrebalancée par une forte augmentation des jeunes en stage d’insertion (5.174 personnes de plus) et des demandeurs d’emploi inscrits librement (9.958 personnes de plus suite à une modification administrative). La somme de ces deux tendances opposées établit la demande de l’emploi à 205.952 demandeurs d’emploi inoccupés en moyenne pour 2022 (+2,2%). C’est également une année record en matière de diffusion d’offres d’emploi : plus de 476.000 offres (hors autres SPE) ont été diffusées par le Forem, soit 8,2 % de plus qu’en 2021.

Durant le premier tiers de l’année 2022, la demande d’emploi a continué à se réduire de manière importante, comme c’était le cas depuis mars 2021. Mais l’effet de rattrapage économique d’après Covid s’est peu à peu essoufflé. Le début de l’année a également été marqué par le début du conflit en Ukraine. De nombreux secteurs ont subi les conséquences de cette guerre : échanges commerciaux perturbés, pénurie de matières premières, ruptures dans les chaines d’approvisionnement, flambée des prix de l’énergie et inflation générale des prix.

Sur l’ensemble de l’année 2022, la Wallonie a compté en moyenne 205.952 demandeurs d’emploi inoccupés. Ces demandeurs d’emploi inoccupés rassemblent :

• 53 % d’hommes ;
• 19 % de personnes âgées de moins de 25 ans, 25 % ayant 50 ans et plus ;
• 44 % de personnes diplômées au plus de l’enseignement secondaire du 2e degré ;
• 25 % de personnes inoccupées depuis moins de six mois et 44 % depuis deux ans et plus.

Le taux de demande d’emploi moyen de 2022 s’établit à 12,8 % (contre 12,6 % en 2021).

Parmi ces demandeurs d’emploi inoccupés, on retrouve :

• 59 % de demandeurs d’allocations, c’est-à-dire des personnes bénéficiant d’allocations de chômage ou d’insertion, soit 121.520 personnes en moyenne sur l’année ;
• 19 % de jeunes en stage d’insertion, soit 38.129 personnes en moyenne ;
• 12 % de personnes obligatoirement inscrites[1], soit 25.654 personnes en moyenne ;
• 10 % de personnes librement inscrites[2] dans la demande d’emploi, soit 20.649 personnes en moyenne.

Evolution de la demande d’emploi entre 2021 et 2022

Au mois de mai 2022, l’évolution de la demande d’emploi s’est inversée après quatorze mois d’affilée de recul à un an d’écart.

Comparer l’évolution de la demande d’emploi entre l’année 2021 et 2022 doit néanmoins se faire avec prudence. Depuis le 1er janvier 2022, la mise en place de l’accompagnement adapté permet à certaines catégories de demandeurs d’emploi de continuer à bénéficier de l’offre de services du Forem sans devoir se réinscrire tous les trois mois. Cette modification a donc affecté significativement la catégorie des inscrits librement.

Entre 2021 et 2022 :

• Le nombre moyen de demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations a diminué de
  5,4 %, ce qui représente en moyenne 6.881 personnes de moins qu’en 2021 ;
• Le nombre moyen de jeunes en stage d’insertion a augmenté de 15,7 % en 2022 par rapport à 2021, soit 5.174 personnes de plus. Davantage de jeunes en fin d’études sont donc venus s’inscrire au Forem en 2022 qu’en 2021 ;
• Le nombre moyen de personnes obligatoirement inscrites a reculé de 12,7 % (3.725 personnes de moins) ;
• Le nombre moyen de personnes librement inscrites dans la demande d’emploi a augmenté de 9.958 personnes (+ 93,1 %).

Rappelons ici qu’il s’agit de moyennes établies sur 12 mois. Ces catégories connaissent aussi des variations saisonnières.

À cause de ce changement administratif et de l’augmentation du nombre de jeunes en stage d’insertion professionnelle, le nombre moyen de demandeurs d’emploi inoccupés a augmenté de 2,2 % par rapport à 2021, ce qui correspond à 4.527 personnes supplémentaires d’une année à l’autre. En l’absence de cette modification, le bilan 2022 se serait inscrit à la baisse, de l’ordre de 2 % de moins qu’en 2021.

Le profil socio-démographique des demandeurs d’emploi inoccupés

En moyenne entre 2021 et 2022, la hausse de la demande d’emploi concerne davantage les femmes (+ 3,0 %) que les hommes (+ 1,7 %).

Toutes les classes d’âge s’orientent à la hausse, sauf le groupe de demandeurs d’emploi inoccupés ayant atteint au moins 50 ans, qui a vu son effectif moyen diminuer à un an d’écart (- 1,8 %). Cette hausse est néanmoins plus discrète entre 40 et 49 ans (+ 1,9 %) que parmi les plus jeunes (+ 4,7 % de personnes de moins de 25 ans ; + 4,0 % de personnes de 25 à 29 ans ; + 4,4 % de personnes de 30 à 39 ans).

Concernant les durées d’inoccupation, toutes les catégories augmentent sauf celle des personnes inoccupées depuis un an à moins de deux ans (- 11,7 % entre 2021 et 2022) :

+ 4,0 % de personnes inoccupées depuis moins de six mois ;
+ 4,9 % de personnes inoccupées depuis six mois à moins d’un an ;
+ 7,9 % de personnes inoccupées depuis deux ans à moins de cinq ans ;
+ 5,7 % de personnes inoccupées depuis cinq ans et plus.

Des opportunités d’emploi en augmentation par rapport à 2021

Sur l’ensemble de l’année 2022, plus de 476.000 offres d’emploi ont été diffusées par le Forem (hors offres provenant des autres Services publics de l’emploi), soit 8,2 % de plus qu’en 2021.

En fin d’année 2022, la Wallonie comptait 215.275 demandeurs d’emploi inoccupés. Ce nombre comprend 120.523 demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations (dont 1.311 en Communauté germanophone), 43.313 jeunes en stage d’insertion professionnelle (dont 147 en Communauté germanophone), ainsi que 24.070 demandeurs d’emploi inscrits obligatoirement et 27.369 demandeurs d’emploi inscrits librement.

Le taux de la demande d’emploi s’élève donc actuellement à 13,4 % de la population active wallonne, contre 12,2 % il y a un an.

2.579 demandeurs d’emploi de plus qu’à fin novembre 2022 (+ 1,2%)

Par rapport à la fin du mois de novembre, le nombre de demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations et de jeunes en stage d’insertion professionnelle affiche une légère hausse (+ 0,8 %), ce qui correspond à 1.260 personnes supplémentaires. Notons que l’on constate en général une hausse de la demande d’emploi en cette période de fin d’année.

En comptant les deux autres catégories administratives (les demandeurs d’emploi inscrits obligatoirement et librement), la hausse de la demande d’emploi à un mois d’écart est de + 1,2 %, soit 2.579 personnes de plus.

Sources : le Forem, ADG ; calculs : le Forem