Salaire attractif et avantages, bon équilibre entre travail et vie privée et ambiance de travail agréable sont, en 2024, les critères prépondérants pour choisir une entreprise ou organisation. En onzième position, le critère « télétravail » reste loin derrière les critères habituellement tenaces que sont le salaire & avantages, l’équilibre travail-vie privée, l’ambiance de travail et la sécurité d’emploi.

Globalement, on observe une diminution des scores, ce qui signifie que les répondants ont pointé en moyenne légèrement moins de critères que l’an dernier. Malgré la grande pénurie sur le marché du travail, les exigences émises à l’égard du travail et des employeurs n’augmentent donc pas. Telle est l’une des principales conclusions de la 24ème enquête menée par Randstad, prestataire de services en ressources humaines, auprès de 12.000 répondants à propos de la marque d’employeur des plus grands employeurs privés et administrations locales de Belgique.

L’année dernière, le critère « accessibilité de l’entreprise » s’était arrogé une cinquième place quelque peu surprenante. Avec l’avènement du télétravail, on aurait en effet pu s’attendre à ce que ce facteur perde en importance. C’est aujourd’hui chose faite avec un an de retard, puisqu’il chute à la neuvième place. La sécurité d’emploi faiblit elle aussi légèrement pour devenir le critère le moins attractif du top 4. Une évolution cohérente avec la pénurie sur le marché du travail. En temps de crise, la sécurité d’emploi figure en première place.

Le changement le plus flagrant découle de la modification survenue dans le questionnaire. Le critère « diversité et inclusion » a été remplacé par l’ « offre de chances égales ». Ce nouveau venu vient aussitôt se classer en cinquième position, alors que le critère « diversité & inclusion » traînait toujours en bas de liste. Voilà un enseignement important pour les RH et les entreprises. Pour s’attirer un large soutien, les entreprises devraient peut-être mettre davantage en avant l’égalité des chances que la diversité et l’inclusion. Le contenu est le même, mais l’emballage est différent.

Quels sont les critères importants dans le choix d’un employeur ?

évolution 2023 > 2024 (plusieurs choix possibles)

1. salaire attractif et avantages : 66% > 65%
2. bon équilibre travail-vie privée : 59% > 57%
3. ambiance de travail agréable : 59% > 57%
4. sécurité d’emploi : 59% > 56%
5. égalité des chances : – >  44%
6. perspectives d’avenir : 43% > 43%
7. santé financière : 45% > 43%
8. contenu intéressant de la fonction : 45% > 42%
9. accessibilité de l’entreprise : 46% > 39%
10. qualité des formations : 40% > 36%
11. télétravail : 36% > 36%
12. bonne réputation : 30% > 29%
13. qualité des produits et services : 29% > 27%
14. RSE : 29% > 27%
15. qualité du management & de la direction : 24% > 24%
16. diversité & inclusion : 23% > –
17. nouvelles technologies : 17% > 16%

« Un taux d’emploi de 80% ne résoudra pas la pénurie : plus le taux d’emploi est élevé, plus la pénurie est importante. Jamais dans l’histoire le défi de trouver et fidéliser des collaborateurs n’a été aussi criant. Non seulement il est plus difficile d’attirer des collaborateurs, mais la probabilité de voir ces derniers quitter l’entreprise est également plus élevée. Les entreprises qui envisagent seulement maintenant d’investir dans leur image de marque ont une longueur de retard. Elles ne parviendront pas à combler leurs postes vacants aujourd’hui, tout au plus dans un horizon de deux à trois ans », conclut Sébastien Cosentino, porte-parole chez Randstad.

La sécurité d’emploi, critère numéro 1 pour travailler au sein d’une administration locale.

Chaque année, Randstad complète l’étude du secteur privé par l’analyse d’un autre secteur. Cette année, le choix s’est porté sur l’étude de l’attractivité des autorités locales en tant qu’employeurs.

Cette année encore, la sécurité d’emploi se classe numéro un des critères les plus importants pour travailler auprès d’une administration locale. Elle est suivie par l’équilibre travail-vie privée et la réputation. Seul ce dernier critère affiche un moins bon score que dans le privé. Plus loin dans le top 10, les autorités locales se défendent encore mieux pour des critères tels que la RSE, l’accessibilité, le contenu de la fonction et l’ambiance de travail, mais affichent de piètres résultats en termes de santé financière, de salaire & avantages et de perspectives d’avenir, même si les écarts sont plutôt ténus pour ces deux derniers critères.

En examinant de près les critères qui donnent envie de travailler pour une administration locale comparativement à d’autres secteurs, nous voyons que les autorités locales figurent quatre fois dans le top 3 d’un critère particulier, avec même deux victoires pour l’équilibre travail-vie privée et la RSE. Elles obtiennent une deuxième place pour la sécurité d’emploi après le secteur pharma, et une troisième pour l’accessibilité derrière le retail et la distribution.

Attractivité moyenne des différents critères

(grandes entreprises privées vs autorités locales – score moyen sur une échelle de 1 à 5)

1. sécurité d’emploi : 3,62 vs 3,77
2. équilibre travail-vie privée : 3,44 vs 3,68
3. réputation : 3,64 vs 3,58
4. RSE : 3,31 vs 3,57
5. accessibilité : 3,32 vs 3,55
6. contenu de la fonction : 3,50 vs 3,55
7. ambiance de travail : 3,48 vs 3,54
8. santé financière : 3,79 vs 3,50
9. salaire et avantages : 3,53 vs 3,50
10. perspectives d’avenir : 3,49 vs 3,47

« Selon la Banque Nationale de Belgique, l’emploi a fortement augmenté au sein des autorités locales. Bien que leur attractivité globale soit restée identique à celle d’il y a six ans et que celle des secteurs du privé ait augmenté durant cette même période, nous voyons que le secteur public concurrence le privé sur plusieurs critères. S’il l’emporte traditionnellement pour des critères tels que la sécurité d’emploi, il n’a pas à rougir non plus en termes de salaire & avantages », conclut Sébastien Cosentino.

Source: 24ème édition Randstad Employer Brand Research