La grève de trois jours est présentée comme une action visant à protéger le pouvoir d’achat et la prospérité de notre pays. En réalité, elle frappe l’économie belge à un moment où celle-ci est déjà extrêmement vulnérable.
Cette grève inflige plusieurs centaines de millions d’euros de dommages supplémentaires dans un contexte de récession industrielle, de pertes d’emplois massives (15.000 dans l’industrie), de faillites (9626, soit une augmentation de 4,2 % par rapport à la même période l’année dernière) et de surendettement. Aucune base ne profite de ce genre d’action.
Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB : « Défendre notre prospérité en détériorant davantage l’économie a exactement l’effet inverse. C’est comme percer un trou supplémentaire dans la coque d’un navire qui prend l’eau. Le défi est pourtant clair : nous devons rendre notre économie plus résiliente afin de protéger notre prospérité et nos emplois. Ne pas le faire ou continuer à prôner le statu quo équivaut à transmettre l’intégralité de la facture à nos enfants. Aujourd’hui, la situation précaire de notre économie ne peut tolérer la confrontation, des manœuvres d’intimidation ou des dommages socio-économiques supplémentaires. »
L’économie belge est soumise à de fortes tensions. Nos entreprises sont confrontées à un handicap des coûts salariaux de 12,2 % par rapport à nos trois pays voisins et paient, pour leur gaz, des prix trois à quatre fois plus élevés qu’aux États-Unis, et nettement plus élevés que dans les pays voisins.
Cela fait déjà près de trois ans que l’industrie belge est en récession. Au cours de cette période, plus de 15.000 emplois ont été perdus.
Les annonces de restructuration dans le secteur de la chimie (BASF, Celanese) ont une nouvelle fois montré, très récemment, à quel point notre tissu économique est fragile. L’emploi stagne également dans le commerce et la construction.
Un timing crucial
À l’heure où les entreprises et les investisseurs finalisent des dossiers clés pour 2026, cette grève jette une ombre sur l’image de la Belgique en tant que terre d’investissement stable et fiable.
L’impact de cette action ne se limite pas à des dommages économiques immédiats : un marathon de grèves en ce moment nuit à la crédibilité de notre pays et alimente les doutes de nos partenaires internationaux. Cela augmente le risque que des décisions d’investissement soient revues en faveur d’autres marchés, à un moment où nous devrions défendre bec et ongles chaque emploi en Belgique.
Source: FEB

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