La lenteur des réformes exaspère les entreprises

D’après une enquête menée auprès de 200 entreprises par une entreprise active dans le secteur de l’interim, les employeurs sont 80 % à réclamer d’urgence une modernisation de la loi sur le travail. Ils veulent plus de souplesse, tant au niveau des horaires de travail que des conventions. Plus d’un sur deux estime que le système actuel, sclérosé, pèse sur l’emploi et préférerait des conventions au niveau et à la mesure de leur entreprise, au détriment de CCT et de lois générales.

Exemple: la promesse du gouvernement Michel 1er de trouver un régime adapté au travail de nuit dans les centres logistiques et les entreprises spécialisées dans l’e-commerce ne tombe pas trop tôt: plus de la moitié des employeurs souhaitent en effet supprimer l’interdiction. Comme le soulignent les résultats de l’enquête : un employeur sur quatre reconnaît même envisager de nouveaux investissements dans des centres logistiques hollandais ou allemands, plutôt qu’en Belgique! L’étude révèle que les grandes entreprises sont davantage demandeuses, les petites nettement moins.

La mise en oeuvre du statut unique peine également à susciter un fol enthousiasme auprès de nos entreprises. En effet, « deux employeurs sur trois souhaitent la disparition rapide des différences entre les statuts d’ouvriers et d’employés. Selon près de la moitié des interrogés, celles-ci occasionnent une complexité inutile et entravent l’application du statut unique. Ils sont autant à penser que la mesure la plus urgente consiste à accorder les conditions de chômage temporaire, le salaire garanti en cas d’incapacité de travail et les régimes de pension complémentaire. »

Certains aspects semblent secondaires aux yeux de nos entreprises. Citons entre autres les listes unifiées pour les élections sociales, le régime identique de pécule de vacances et les contributions patronales uniformes pour la Sécurité sociale.

Selon l’enquête toujours, plus d’un an après l’introduction du statut unique, tous les employeurs ne sont pas convaincus de ses effets. Parmi les patrons de petites et moyennes entreprises, un seul sur cinq qualifie la réforme de positive. Moins de la moitié des PME (44 %) parviennent à appliquer le statut unique, complexe, un an après son entrée en vigueur, contre 65 % des grandes entreprises. Dans ces dernières, deux employeurs sur trois sont clairement satisfaits du nouveau statut, même s’ils en trouvent le coût très élevé.

Mais le nouveau régime, selon plus de la moitié des patrons sondés, conduit surtout à la professionnalisation du management HR, tant en ce qui concerne le recrutement que l’évaluation et le suivi des salariés ainsi que de la procédure de licenciement, assorti depuis un an du devoir d’obligation de motivation. 75 % des employeurs surveillent mieux et davantage le fonctionnement du personnel et 50% prévoient des évaluations structurelles. Un quart des répondants confirme à cet égard exécuter un suivi de l’usage des réseaux sociaux par les salariés. Deux entreprises sur trois se montrent plus prudentes dans les licenciements qu’autrefois. « L’obligation de motivation a un impact positif sur l’évaluation et le suivi des salariés. Les employeurs ont compris la nécessité d’étayer correctement les dossiers de leurs collaborateurs. Dans ce domaine aussi, la modernisation de la loi sur le travail entraîne une professionnalisation de leur politique HR », comme l’indique l’analyse de l’enquête.

Un frein au recrutement à durée indéterminée ?

Suite à la suppression de la période d’essai, deux entreprises sur trois accordent d’abord un contrat à durée déterminée aux débutants. La moitié sollicite davantage d’intérimaires. Moins positif : pour plus de la moitié, les firmes – et surtout les plus petites (66 %) – attendent avant d’embaucher et postposent au maximum le recrutement. Une sur trois engage moins facilement d’ouvriers, alors que les délais de préavis raccourcis des employés n’accélèrent pourtant pas le recrutement, selon deux tiers des répondants. Les experts à l’origine de l’étude relèvent encore : « Suite à la disparition de la période d’essai, les entreprises investissent plus de temps dans le processus d’embauche, ce qui retarde d’autant leur décision et augmente le risque de désintéresser prématurément les bons candidats. C’est pourquoi de plus en plus de sociétés ont recours à un contrat de travail intérimaire dans l’optique d’un recrutement à durée déterminée. C’est déjà le cas dans les grandes sociétés, mais désormais de plus en plus dans les PME aussi ».

Plus d’absences pour cause de maladie

Enfin, l’enquête a également sondé l’impact de la suppression du jour de carence. Plus de la moitié des répondants préféreraient le réintroduire, mais pour tous les salariés. 65 % des PME le réclament, contre seulement 50 % des grandes entreprises. Les employeurs constatent en effet une hausse de l’absentéisme pour cause de maladie, et dans un quart des cas, surtout le lundi. C’est pourquoi 25% des employeurs sollicitent plus rapidement qu’autrefois la visite du médecin contrôle chez les collaborateurs malades.

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