Une deuxième année consécutive d’inflation élevée a accru les impôts sur le travail dans les pays de l’OCDE en 2023, selon un nouveau rapport de l’OCDE. L’édition 2024 des Impôts sur les salaires révèle en effet que les taux effectifs d’imposition sur les revenus du travail ont augmenté dans la plupart des pays de l’OCDE. Le revenu après impôt d’un travailleur célibataire rémunéré au salaire moyen a régressé dans 21 des 38 pays de la zone OCDE.
Dans la majorité des pays, l’alourdissement de la fiscalité du travail est principalement dû à des hausses de l’impôt sur le revenu des personnes physiques. Alors que les salaires réels ont baissé dans 18 pays de l’OCDE, les salaires nominaux ont progressé dans 37 des 38 pays, car l’inflation est restée supérieure aux niveaux historiques. En l’absence d’indexation automatique des systèmes fiscaux dans de nombreux pays de l’OCDE, l’inflation élevée tend à alourdir la charge fiscale supportée par les travailleurs en les faisant passer dans des tranches d’imposition supérieures et érode la valeur des allégements fiscaux et des prestations en espèces qu’ils perçoivent.
Ce nouveau rapport de l’OCDE se concentre sur la comparaison entre pays du coin fiscal sur le travail, défini comme le total des impôts sur les coûts de main-d’œuvre payés par les salariés et les employeurs, diminué des prestations familiales, exprimé en pourcentage des coûts de main d’œuvre. Les ménages sont classés en huit catégories selon leur niveau de revenu et leur composition.
Pour un travailleur célibataire rémunéré au salaire moyen, le coin fiscal moyen dans les pays de l’OCDE était de 34.8% en 2023, s’échelonnant entre 53% en Belgique et 0% en Colombie. Le coin fiscal moyen pour ce type de ménage a augmenté de 0.13 point de pourcentage par rapport à 2022 et s’inscrit en hausse pour la deuxième année consécutive.
L’édition de cette année des Impôts sur les salaires contient une étude spéciale qui examine comment le coin fiscal diffère entre l’apporteur principal et le second apporteur de revenu. En l’occurrence, le rapport analyse les taux d’imposition des seconds apporteurs au sein des couples mariés, dont plus de 75 % sont des femmes dans pratiquement tous les pays de l’OCDE. Il constate que les seconds apporteurs supportent des taux effectifs d’imposition plus élevés que les travailleurs célibataires lorsqu’ils prennent un emploi au même niveau de salaire dans la majorité des pays de l’OCDE, bien que l’écart se soit résorbé au cours des dernières années.
En moyenne, dans la zone OCDE, un second apporteur au sein d’un couple sans enfant qui prend un emploi rémunéré à 67 % du salaire moyen supporte un coin fiscal de 34.0 %, contre 31.0 % pour un travailleur célibataire percevant 67 % du salaire moyen. Les contre-incitations fiscales qui s’exercent sur les seconds apporteurs de revenu sont plus importantes dans les pays où l’impôt est prélevé au niveau du ménage ou dans les pays qui appliquent une imposition individuelle des revenus, mais où les allégements fiscaux sont calculés au niveau du ménage.
L’édition 2024 des Impôts sur les salaires permet d’établir des comparaisons entre pays, au niveau de la zone OCDE dans son ensemble, des coûts de main-d’œuvre et de la situation globale des salariés au regard de l’impôt et des transferts sociaux. Le rapport s’intéresse à l’impôt sur le revenu acquitté par les salariés, aux prestations en espèces perçues par les familles actives ainsi qu’aux cotisations de sécurité sociale et taxes sur les salaires versés par les salariés et les employeurs, qui constituent des facteurs essentiels dans la décision de rejoindre le marché du travail et pour les entreprises qui cherchent à recruter.
Source: OCDE