Seulement 4% des 750 employeurs belges sondés via le baromètre de l’emploi de Manpower prévoient de créer des nouveaux emplois d’ici la fin du mois du septembre, alors que 3% d’entre eux anticipent de réduire leurs effectifs. La grande majorité (91%) ne prévoit aucun changement. Pourquoi ce calme plat malgré des indicateurs économiques positifs ?
Premier frein relevé par le baromètre : la suppression de la période d’essai mise en place dans le cadre du statut unique. Les employeurs semblent encore peu enclins à convertir les contrats d’intérim en contrats fixes. « Autrement dit, la croissance observée ces derniers mois dans le secteur de l’intérim ne se traduit pas encore par des contrats à durée indéterminée. Ce manque de dynamisme se ressent dans les trois régions du pays, même si les employeurs bruxellois se montrent à nouveau légèrement plus optimistes (+4) que leurs homologues de Flandre et de Wallonie (+2 dans les deux régions). »
Deuxième hypothèse à considérer: la Belgique bénéficie moins que ses pays voisins, et que bien d’autres régions du monde, de la reprise économique. Le Baromètre montre des prévisions positives dans 23 des 24 pays sondés dans la région EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique). « Les employeurs en Turquie (+14) se montrent les plus optimistes suivis par ceux d’Israël (+12) et de Slovaquie (+12). Les perspectives sont également modérément positives au Royaume-Uni (+6), en Allemagne (+5) et en France (+4). » La Belgique de son côté affiche un indice positif de 2 points seulement. « A l’échelle mondiale,les pays affichant l’optimisme le plus élevé pour le 3e trimestre 2015 sont dans l’ordre : Taiwan (+42) l’Inde (+37), le Japon (+23), Hong Kong (+16) et les Etats-Unis (+16). A l’heure où l’économie chinoise se réoriente vers le tertiaire, le marché de l’emploi semble connaître un regain de dynamisme (+13). » La nature des activités économiques qui caractérisent chaque pays pourrait être à l’origine de cette disparité. Le baromètre souligne en effet que « les employeurs des secteurs de l’Industrie manufacturière et des Services publics, de l’éducation, de la santé et des services collectifs rapportent prévisions les plus favorables (tous deux à +5). »
A suivre donc, en vue de comprendre la prudence relative des employeurs belges…