Mobilité durable : Bruxelles et Anvers doivent encore investir dans les infrastructures pour redevenir attractives.

Le Sustainable Cities Mobility Index a été développé par la société de conseil Arcadis afin d’évaluer une centaine de villes réparties à travers le globe quant à leurs efforts dans le domaine de la mobilité durable. Sans surprise, Bruxelles et Anvers, nos deux métropoles les plus difficiles d’accès, figurent en queue de peloton parmi les villes européennes. A noter que les efforts souvent contestés de la ville de Paris sont clairement récompensés. Voyons quels sont les atouts et contraintes de la plupart des grandes métropoles économiques.
Arcadis publie un rapport consacré à la durabilité de la mobilité dans 100 villes à travers le monde : le Sustainable Cities Mobility Index. L’étude évalue la durabilité sur la base de 23 critères regroupés dans 3 catégories de durabilité : People (indicateurs sociaux), Planet (indicateurs environnementaux) et Profit (indicateurs économiques).

Bruxelles et Anvers occupent respectivement la 37ème et la 45ème place du Sustainable Cities Mobility Index.
Anvers figure néanmoins dans le top mondial pour la catégorie ‘Planet’, essentiellement grâce à la zone à faibles émissions à la qualité de l’air, à l’infrastructure cycliste et à l’utilisation encouragée de voitures électriques. Seules 9 villes, toutes européennes, précèdent Anvers. Dans notre capitale, la qualité de l’air et l’infrastructure cycliste sont bien notés par rapport à d’autres métropoles.

Dans la catégorie ‘Profit’, Bruxelles et Anvers enregistrent un score très moyen en occupant respectivement la 51ème et la 52ème place. Le prix d’un ticket de train, de bus ou de métro par rapport au salaire est moyen, mais les transports en commun sont trop peu utilisés. Le nombre de déplacements par personne est très faible. Les revenus tirés de la vente de tickets ne couvrent qu’une partie du coût global des transports en commun et le temps moyen perdu dans les transports en commun est légèrement inférieur aux autres villes.

Bruxelles et Anvers enregistrent un score moins élevé dans la catégorie ‘People’. Le pourcentage de déplacements en transports en commun est très faible dans les deux villes, le nombre d’arrêts de bus et de métro au km² est relativement limité et la connexion wifi est insuffisante. De plus, Anvers perd de nombreuses places dans le classement en raison de l’absence d’un vaste réseau de métro ou d’un grand aéroport. Le nombre de navetteurs actifs qui se déplacent à vélo ou à pied est toutefois particulièrement élevé à Anvers, contrairement à Bruxelles.

« Les villes européennes prennent l’environnement ainsi que le changement climatique très au sérieux et Anvers en est un parfait exemple », déclare Rik Menten, Urban Development & Transportation Expert chez Arcadis. « Nous délaissons plus souvent la voiture au profit du vélo ou nous combinons vélo et les transports en commun. La location de vélos est un succès. Fin 2016, le système comptait 40.000 abonnés à Bruxelles et près de 35.000 à Anvers. En additionnant ces chiffres au nombre de billets à la journée, nous arrivons à un total de près de 5 millions de voyages. Les zones, le nombre de stations et le nombre de vélos ont récemment fait l’objet d’une extension considérable, raison pour laquelle les chiffres ont encore augmenté. La zone à faibles émissions, qui a été inaugurée à Anvers au début de l’année 2017 et qui entrera également en vigueur à Bruxelles à partir de 2018, contribuera sur le long terme à une meilleure qualité de l’air. »

« Les facteurs sociaux et économiques jouent également un rôle majeur pour parvenir à une mobilité durable. Le nombre d’accidents mortels à vélo, par exemple, est encore trop élevé. Des points conflictuels dans le réseau routier doivent être résolus et éliminés. De plus, les bureaux situés dans les zones suburbaines sont en général difficiles d’accès en transports en commun par rapport à d’autres villes. Le réseau de transports publics nécessite réellement des investissements supplémentaires. Il est crucial à long terme que les pouvoirs municipaux fassent des choix audacieux dont le champ d’application s’étend au-delà des prochaines élections. »

Mark Keppens, docteur en ingénierie du trafic, ajoute que Bruxelles et Anvers sont occupées à rattraper leur retard. « Cette étude est un instantané dans lequel émergent le retard historique en matière d’investissements dans le domaine de la mobilité et la structure spatiale fragmentée d’Anvers. En analysant les projets et investissements prévus pour favoriser et diversifier les systèmes de transport actuels, nous sommes convaincus que les deux villes vont grimper dans le classement et offriront un meilleur avantage concurrentiel stratégique en tant que ville dans un futur proche. À Bruxelles, par exemple, des travaux visant à étendre de 5 km les voies du réseau de métro et à construire 7 nouvelles stations ont débuté. Un investissement dans une mobilité durable contribue à une meilleure productivité, une meilleure attractivité et une meilleure qualité de vie générale dans les villes qui deviennent alors plus agréables pour y habiter, travailler ou investir. »

Hong Kong peut se targuer d’être la ville la plus durable du monde dans le domaine de la mobilité grâce à un réseau de métro innovant et bien connecté. Cette mobilité offre des possibilités économiques et enrichit la vie des habitants, des entreprises et des touristes.

Zurich, Paris et Prague sont les villes européennes les mieux classées (respectivement 2ème, 3ème et 4ème dans l’indice mondial), avec des scores élevés dans les sous-indices Planet et Profit grâce à l’infrastructure établie, à des systèmes de métro efficaces et à leur implication en faveur d’une technologie verte.
Des villes asiatiques apparaissent aussi en tête du classement et s’emparent de trois des dix premières places. Des systèmes de métro modernes, de grands aéroports et l’utilisation réduite de véhicules privés contribuent aux scores élevés de villes développées comme Séoul et Singapour. D’autres villes asiatiques enregistreraient de meilleurs résultats si elles fournissaient plus d’efforts pour améliorer la qualité de l’air et réduire leurs émissions de CO2.

Bien que les villes d’Amérique du Nord bénéficient de systèmes de transport largement financés et étendus, de nombreuses villes aux États-Unis et au Canada sont minées par la dépendance aux voitures ainsi que par les possibilités sous-développées de transports publics.

Les 10 villes qui enregistrent le score le plus élevé sont :

1. Hong Kong
2. Zurich
3. Paris
4. Séoul
5. Prague
6. Vienne
7. Londres
8. Singapour
9. Stockholm
10. Francfort

John Batten, Global Cities Director chez Arcadis, conclut : « Au niveau mondial, les villes et leurs décideurs sont soumis à une forte pression. Ils doivent en effet relever les défis en matière de mobilité comme l’urbanisation rapide, l’infrastructure vieillissante, la croissance démographique et le changement climatique. Les villes qui choisissent d’adopter une approche audacieuse visant à diversifier leurs systèmes de mobilité bénéficieront d’un meilleur avantage concurrentiel que les autres villes. Nous constatons qu’un investissement dans une mobilité durable contribue à une meilleure productivité, une meilleure attractivité et une meilleure qualité de vie. »

 

Note à la rédaction :

Le Sustainable Cities Mobility Index a été composé par Arcadis en collaboration avec le Centre for Economic and Business Research (CEBR) et fournit un classement indicatif du niveau de durabilité des systèmes de mobilité urbaine de 100 villes à travers le monde. Les villes ont été sélectionnées sur la base de leur taille, de leur situation économique, de leurs développements économiques, de leur géographie, de leur culture, de leurs attentes en matière de croissance future ainsi que sur la base d’un éventail de défis en termes de durabilité et de mobilité.

Les villes ont été évaluées sur la base de 23 indicateurs comme l’infrastructure, les retards, les tarifs des transports publics, la pollution de l’air, le respect de l’environnement, les technologies, etc. Ces 23 indicateurs sont regroupés dans les 3 dimensions de la durabilité : People (social), Planet (environnement), Profit (économique). Une matrice détaillée qui s’appuie sur des preuves a été composée pour pouvoir quantifier les performances de chaque ville.
En 2016, Arcadis a publié le Sustainable Cities Index plus général. Le Sustainable Cities Mobility Index récent approfondit le volet consacré à la mobilité.

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