Pour l’ensemble de l’année 2022, le nombre de chercheurs d’emploi bruxellois s’élève à 86.250 personnes en moyenne, soit un niveau inférieur à celui de 2021 (-2.531 unités ou -2,9%) et également un niveau inférieur à celui d’avant la crise sanitaire (-1.797 unités ou -2,0% par rapport à 2019) et de manière générale, le nombre le plus bas depuis l’année 2003. Il est à noter que la diminution des chiffres du chômage était marquée principalement sur le 1e semestre de l’année 2022 où la diminution était de 4,9% tandis que les chiffres pour le 2e semestre sont relativement proche de ceux de 2021 (-660 unités ou -0,7%).
Au niveau des chiffres mensuels du chômage, fin décembre 2022, la Région Bruxelles- Capitale comptait 87.075 chercheurs d’emploi. C’est 220 personnes de moins qu’en décembre 2021, une diminution de 0,3%.
Durant l’ensemble de l’année 2022, Actiris a reçu directement 83.656 offres d’emploi, soit une augmentation de 38,9% par rapport à 2021. Si, globalement sur l’ensemble de l’année, nous observons une hausse du volume d’offres d’emploi, nous notons une diminution du volume de celles-ci sur le dernier trimestre de l’année (-11,9%). Pour le mois de décembre 2022, les chiffres (5.675 offres d’emploi) indiquent une diminution annuelle de -20,2%. Cette diminution s’explique très certainement par la contraction des activités suite à la détérioration de la conjoncture économique et la baisse de la confiance des entreprises. C’est sur ces chiffres qu’Actiris clôture l’année 2022 et en dresse le bilan.
Diminution du nombre de chercheurs d’emploi jusqu’à septembre
Si Actiris enregistre globalement sur l’année (en moyenne annuelle) une diminution des chiffres du chômage, nous constatons progressivement une détérioration des chiffres du chômage suite aux différentes conséquences de la crise énergétique. En effet, sur les premiers mois de l’année 2022, la diminution des chiffres du chômage est marquée puisqu’Actiris observe une diminution de 4,9% sur le premier semestre tandis qu’à partir du mois de septembre 2022, nous notons que les chiffres sont à un niveau similaire à ceux de 2021.
Cette tendance en deux temps peut s’expliquer par la conjonction des 3 éléments suivants :
1. Détérioration de la conjoncture économique qui entraîne une diminution de la demande de main d‘oeuvre en lien avec la hausse des coûts énergétiques, des coûts des matières premières et des coûts salariaux ainsi que par les conséquences de la perte du pouvoir d’achats des consommateurs. En effet, nous avons observé une contraction progressive des offres d’emploi reçues par Actiris au cours de l’année. De manière globale, nous avons vu une hausse de 29,9% des offres d’emploi (hors intérim) en 2022 mais sur le dernier trimestre le volume de celles-ci (hors intérim) a diminué de 22,3%.
2. Plus de jeunes sont venus s’inscrire cette année après leurs études : Actiris enregistre une hausse de 18,3% par rapport à 2021 et une hausse de 10,7% par rapport à 2019 (situation pré covid). Cette augmentation des inscriptions des jeunes s’explique par le fait que de nombreux jeunes qui auraient dû finir leurs études en 2020 ou en 2021 ont décidé de les prolonger à cause de la crise sanitaire et se sont inscrits pour la première fois cet été (2022) chez Actiris. De plus, comme pour toutes les crises, les jeunes sont les premières victimes à voir leur taux de sortie vers l’emploi diminuer.
3. Inscriptions marquées d’Ukrainiens en 2022. Nous enregistrons 1.529 ukrainiens inscrits comme chercheurs d’emploi au mois de décembre alors que ce chiffre était d’environ 100 unités l’année dernière. En simulant des chiffres excluant les inscrits de nationalité ukrainienne, nous aurions enregistré une diminution des chiffres du chômage de -3,7% (à la place de -2,9%).
Augmentation du chômage des jeunes suite à la crise énergétique
Avec 8.680 chercheurs d’emploi âgés de moins de 25 ans en moyenne annuelle le chômage chez les jeunes bruxellois a diminué en 2022 de 1,9%. De manière encore plus marquée que pour l’ensemble des chercheurs d’emploi, Actiris constate une dégradation progressive des chiffres du chômage des jeunes. En effet, en début d’année les chiffres du chômage indiquaient une diminution annuelle de 7,8% tandis qu’en fin d’année, nous constatons une hausse de 5,9%. Si il est clair que les jeunes sont les premiers à bénéficier de la reprise économique et de la hausse des recrutements, à l’inverse ils sont les premières victimes d’une contraction des recrutements. Ainsi les jeunes ont pu bénéficier fin 2021- début 2022 de la forte reprise économique après la crise sanitaire mais la crise énergétique a eu à l’inverse pour effet d’accroître progressivement les chiffres du chômage des jeunes.
Outre le ralentissement conjoncturel qui explique la hausse des chiffres du chômage des jeunes sur les derniers mois, Actiris note que plus de jeunes sont venus s’inscrire cette année après leurs études – ce qui a eu pour effet d’amplifier la hausse des chiffres du chômage des jeunes.
Augmentation du volume d’offres d’emploi directement reçues par Actiris
Durant l’ensemble de l’année 2022, Actiris a reçu directement 83.656 offres d’emploi, soit une augmentation de 38,9% par rapport à 2021. Sans tenir compte des offres d’emploi de type intérimaire, la hausse est de 29,9%.
Pour le dernier trimestre, Actiris note une diminution du volume d’offres d’emploi, soit une diminution de 11,9% et de 22,3% pour les offres d’emploi hors intérim. Cette diminution du volume des offres d’emploi sur les derniers mois de l’année 2022 s’explique par le fléchissement conjoncturel qui a réduit la demande de main d’oeuvre en lien avec la hausse des coûts énergétiques, des coûts des matières premières et des coûts salariaux ainsi que par les conséquences de la perte du pouvoirs d’achats des consommateurs. La forte dégradation de la confiance des chefs d’entreprise observée ces derniers mois pèse également sur la politique de recrutement des entreprises.
Depuis le mois de novembre 2021, Actiris réceptionne les offres d’emploi du VDAB de façon plus large : finie à la limitation aux fonctions critiques, aux offres ouvertes depuis plus de 40 jours, ou au lieu de travail en Région Bruxelles-Capitale ou dans la périphérie. Cela a entraîné une forte augmentation du nombre d’offres d’emploi reçues via le VDAB par rapport au niveau de 2021 et de 2019. En conséquence, le nombre total d’offres d’emploi (y compris celles reçues par le VDAB et le Forem et les sites partenaires) a également fortement augmenté en 2022 (+81,1%).
Source: Actiris – views.brussels