Pourquoi les chercheurs s’opposent-ils à l’idée d’imposer des services à la communauté aux chômeurs indemnisés?

La presse quotidienne a largement fait écho aux recommandations de l’IRES (UCL) quant à l’idée évoquée par certains partis autour de la table de négociation de la coalition suédoise et visant à imposer des «services à la communauté» en contrepartie de l’octroi d’indemnités de chômage.

Au terme d’une analyse de ses conséquences, les chercheurs de l’IRES recommandent de l’abandonner. Il nous semble important de comprendre les raisons de cette opposition raisonnée. Il y a sans aucun doute une base idéologique susceptible de provoquer un débat !

En résumé, quels sont les éléments menant à cette recommandation?

1. Ce dispositif se conçoit comme un travail obligatoire à temps partiel non souhaité par les chômeurs, qui permet avant tout à l’assurance-chômage de détecter les chômeurs volontaires.

2. Pour que la situation des chômeurs involontaires, soit ceux qui cherchent de l’emploi et sont disponibles pour travailler, s’améliore, il faut que les économies dégagées en excluant de l’indemnisation les chômeurs volontaires soient utilisées pour relever le niveau des indemnités de chômage.

3. Les services publics de l’emploi ont déjà d’autres instruments pour constater le chômage volontaire. Les chômeurs belges sont soumis à des exigences croissantes en termes d’effort de recherche d’emploi et d’acceptation d’un emploi jugé «convenable».

4. Les services publics de l’emploi ont également déjà d’autres outils pour s’adresser à des personnes qui ont perdu les habitudes d’une vie professionnelle, comme les formations professionnelles par exemple.

5. Plus les services à la communauté comporteront une contribution à la production de biens et de services, plus grand est le risque qu’ils se substituent à de l’emploi standard. Cela nécessite une organisation, un encadrement et un contrôle des personnes. Tout ceci absorbe des ressources.

6. Enfin, s’il est vrai que la société belge a maintenu dans l’assurance-chômage des personnes qui n’ont plus toutes les caractéristiques du chômeur telles que définies par le Bureau International du Travail, la responsabilité collective de cette réalité est généralement énorme comparée à la responsabilité individuelle. La réponse à ce problème extrêmement délicat ne se trouve pas dans l’imposition d’une «occupation», fût-elle un «service à la communauté».

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Pour télécharger le texte complet de l’étude menée par Bruno Van der Linden (maître de recherche du Fonds National de la Recherche Scientifique – FNRS, professeur d’économie à l’UCL et chercheur à l’IRES): http://www.regards-economiques.be/.

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