Réactions syndicales face à la ‘prime pouvoir d’achat’ octroyée par le gouvernement: il faut redonner sans délai sa place à la concertation sociale.

Les organisations syndicales réagissent en rangs dispersés suite à la proposition de prime pouvoir d’achat décidée par le gouvernement. Tant du côté de la FGTB que de la CSC, la loi sur la norme salariale doit être modifiée en urgence et la concertation sociale doit permettre de négocier les augmentations de salaires.

Du côté du syndicat socialiste, on regrette que « la proposition de médiation du Kern, qui était censée offrir une issue à l’impasse entre employeurs et syndicats, manque son objectif. Nous voulons récupérer une réelle liberté de négociation. Ni plus, ni moins. Les mesures « sparadraps » posées sur la norme salariale à 0%, comme un chèque, ne profitent pas à la concertation sociale. Les travailleurs et travailleuses méritent plus, et mieux. »

Et de poursuivre: « Tant que la loi sur la norme salariale ne sera pas modifiée, les syndicats ne pourront plus négocier librement des augmentations de salaires, les travailleurs dépendront de la composition et de la décision du gouvernement en place!
Nous regrettons que les employeurs n’aient pas voulu remettre un avis commun des interlocuteurs sociaux sur la répartition de l’enveloppe Bien-Etre car la sécurité sociale et les allocations sociales sont essentiellement de notre ressort. Mais nous saluons le fait que toutes les allocations sociales progressent au-delà de l’inflation, y compris les pensions et les allocations de chômage. Cependant, il est inadmissible qu’au nom du « dada libéral » selon lequel les allocations de chômage ne doivent pas augmenter au-delà de l’inflation, une partie importante des fonds auxquels les demandeurs d’emploi ont droit, ne leur soit pas allouée et soit utilisée pour les travailleurs actifs. Cela ne peut constituer un précédent. Nous pouvons tout à fait augmenter les salaires les plus bas, sans siphonner l’enveloppe Bien-Etre, qui doit intégralement servir aux allocations sociales. Rappelons que la majorité des allocations sociales minimales sont toujours inférieures au seuil de pauvreté en Belgique… »

Quant à la proposition de médiation sur la marge salariale, le syndicat relève qu’elle contient des points positifs.
« Le gouvernement ne fait que fixer un cadre et les critères d’attribution de la prime seront librement définis par les interlocuteurs sociaux à l’intérieur des commissions paritaires, donc dans les secteurs.
Le plafond de la prime est fixé à 750€ et non à 500€ (comme pour la prime corona). Mais un chèque reste un chèque. Une prime unique dont tout le monde ne pourra pas bénéficier. Pour beaucoup, le montant accordé sera bien inférieur à 750€. Et une fois de plus, le taux de cotisation à la sécurité sociale sera inférieur au taux de cotisation habituel. Nous déplorons que les travailleurs des services publics soient de facto exclus de l’accord, comme ils l’ont été pour la prime corona en 2021. »

La CSC estime quant à elle que le gouvernement vient d’apporter une nouvelle preuve que la loi sur la norme salariale est inapplicable.

« Le gouvernement refuse les augmentations salariales pour les travailleurs et travailleuses du secteur privé et des entreprises publiques autonomes. Pour adoucir la pilule, il annonce une prime énergie. Lors des négociations AIP précédentes, les entreprises qui ont réalisé des profits pendant la pandémie du Covid-19 avaient eu la possibilité d’offrir à leurs travailleurs un chèque de maximum 500 euros. En fin de compte, seule la moitié des travailleurs du secteur privé, soit environ 1,5 million de personnes, ont reçu une prime corona d’un montant moyen d’à peine 280 euros. Les critères d’octroi de cette nouvelle prime sont désormais plus stricts et posent aussi d’autres problèmes. »

Une telle prime prouve une fois de plus l’iniquité de la loi sur la norme salariale et souligne le caractère inapplicable de cette loi, regrette-t-on du côté syndical. La CSC continue donc à réclamer la modification de cette loi qui ne permet pas de mener des négociations salariales libres. Le syndicat veut pouvoir négocier librement des augmentations de salaire brut. L’OIT a d’ailleurs tapé vigoureusement sur les doigts de la Belgique concernant l’absence de négociations salariales libres.

« Il est positif de constater que le gouvernement libère enfin l’argent de l’enveloppe bien-être. Ce budget doit être alloué le plus rapidement possible aux personnes qui vivent avec les pensions et les allocations sociales les plus faibles tant leur situation est compliquée. La CSC regrette toutefois que le gouvernement continue à défendre de vieilles recettes néolibérales, comme la croyance aveugle dans le fait que les allocations de chômage sont trop élevées. Or, de nombreuses allocations de chômage sont déjà inférieures au seuil de pauvreté européen. Selon les chiffres d’Eurostat, l’agence européenne des statistiques, la moitié des chômeurs de 18 à 64 ans dans notre pays vivent avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté européen. Un rapport récent de l’ONEm montre que les sanctions financières contre les chômeurs n’ont pas d’effet sur leur accès à l’emploi. »

Les syndicats rappellent que la mobilisation pour une meilleur pouvoir d’achat est cruciale. La CSC annonce qu’elle couvrira par conséquent toutes les actions qui se dérouleront jusqu’à la fin du mois de mars. Des actions sont donc prévues d’ici-là. En vue d’obtenir un véritable plafonnement des prix de l’énergie, une manifestation sera également organisée le 15 décembre en marge du Sommet européen.

Sources: FGTB – CSC

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