Réduire le chômage des jeunes en Europe, un impératif moral

L’édition 2015 des Perspectives de l’OCDE sur les compétences vient d’être publiée. Elle indique que près de la moitié des jeunes NEET de la zone OCDE ne sont même pas à la recherche d’un emploi et pourraient bien avoir disparu des écrans radars nationaux, que ce soient ceux du système éducatif, du système social ou des institutions du marché du travail. Inacceptable !

Plus de 35 millions de jeunes âgés de 16 à 29 ans dans les pays de l’OCDE n’ont pas d’emploi et ne suivent ni études ni formation (formant le groupe dit des NEET, pour neither in employment nor in education or training). Dans l’ensemble, les jeunes ont deux fois plus de risques de se retrouver sans emploi que la tranche d’âge supérieure. Les gouvernements doivent faire davantage pour les aider à débuter leur vie active dans de bonnes conditions et à trouver un emploi, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

« Traiter ce problème n’est pas seulement un impératif moral, il s’agit également d’une nécessité économique » a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, lors du lancement de la publication, à Berlin. « Trop de jeunes quittent le système éducatif sans avoir acquis les compétences idoines ou, quand bien même ils les ont acquises, ne sont pas en mesure de les mettre à profit. Leur avenir est souvent sombre, aussi ont-ils besoin de tout notre soutien ».

Dans cette publication, l’OCDE reprend et développe certaines des conclusions de la première évaluation des compétences des adultes (Programme PIAAC) qu’elle a réalisée en 2013, pour dépeindre, en un tableau détaillé, comment les jeunes acquièrent et utilisent leurs compétences – et quels obstacles ils sont susceptibles de rencontrer ce faisant.

Elle révèle que 10 % des nouveaux diplômés ont un faible niveau de compétence en alphabétisation et 14 % ont des difficultés dans la maîtrise du calcul élémentaire. Plus de 40 % de ceux qui ont quitté l’école avant la fin du deuxième cycle du secondaire ont des compétences médiocres dans ces deux domaines.

À cela s’ajoute que le travail et l’éducation sont trop souvent deux mondes étrangers l’un pour l’autre : dans les 22 pays et régions de la zone OCDE couverts par l’évaluation, moins de 50 % des étudiants suivant un programme d’éducation et de formation professionnelles et/ou bénéficiaient, au moment de l’enquête, d’un apprentissage fondé sur le travail, quelles qu’en soient les modalités. Ce chiffre passe sous la barre des 40 % dans l’enseignement général.

Même les jeunes dotés de solides compétences ont du mal à trouver un travail. De nombreuses entreprises jugent en effet trop onéreux de recruter quelqu’un qui est dépourvu d’expérience professionnelle.

Les jeunes peuvent aussi se heurter à des obstacles institutionnels qui entravent le développement de leurs compétences. À titre d’exemple, un quart des jeunes actifs occupés sont au bénéfice d’un contrat temporaire et, de ce fait, mobilisent généralement moins leurs compétences et ont dans l’ensemble moins d’occasions de se former que les travailleurs au bénéfice de contrats permanents.

L’OCDE formule dès lors plusieurs recommandations pour une meilleure insertion des jeunes sur le marché du travail. Parmi celles-ci, relevons (entre autres) l’instauration systématique de programmes dits de « deuxième chance » par les services publics de l’emploi ainsi que le renfocement de l’enseignement en alternance et la conception de cadres de certifications qui rendent fidèlement compte des compétences effectives.

Source : OCDE

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