Selon un nouveau rapport de l’OCDE, les réformes menées en Belgique dans les domaines de la fiscalité, du travail, des retraites et de l’éducation ont amélioré les perspectives d’une croissance plus vigoureuse, durable et inclusive à long terme. Le maintien de cette dynamique dans les réformes structurelles est primordial pour redonner de la vigueur à l’économie et assurer sa résilience face aux risques et aux incertitudes extérieurs.
Selon la dernière édition de l’Étude économique de la Belgique, publiée par l’OCDE, des créations d’emplois solides, bien que concentrées pour l’essentiel dans des secteurs à bas salaires, ont permis de faire redescendre le chômage à des taux historiquement bas. La croissance économique a été régulière, mais reste en deçà des niveaux observés dans la zone euro, et la croissance de la productivité a stagné. Les réformes futures devraient avoir pour but de diminuer les obstacles à l’emploi auxquels se heurtent certaines catégories défavorisées, d’aider les entreprises innovantes à prospérer et de relâcher encore les tensions qui pèsent sur les finances publiques.
« La Belgique est parvenue à une croissance économique régulière et à de bons niveaux de bien-être, grâce en particulier aux réformes qui ont été menées », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría, à l’occasion de la présentation de l’Étude à Bruxelles, au côté de Sophie Wilmès, Première ministre. « Pour dynamiser la croissance de la Belgique, il faudra maintenir le rythme des réformes structurelles, tandis que la poursuite des efforts d’assainissement budgétaire et une surveillance attentive du secteur financier devraient permettre de renforcer la résilience de l’économie face aux risques ».
Malgré une amélioration récente, le taux d’emploi en Belgique, qui a atteint 65 %, demeure inférieur à la moyenne de l’OCDE (69 %), et le chômage de longue durée y est élevé : 49 % des chômeurs étant sans emploi depuis plus d’un an. Un nouvel allégement des prélèvements sur le travail des bas salaires pourrait faciliter l’insertion dans l’emploi des moins qualifiés, des migrants et des seniors. L’amélioration de la formation continue est primordiale pour que l’offre de compétences concorde avec les besoins du marché du travail. Le passage de l’indemnisation forfaitaire du chômage à un calcul des indemnités en fonction des ressources, et l’introduction de prestations liées à l’exercice d’une activité pour les bas salaires, pourraient avoir un effet incitatif sur le retour au travail.
L’Étude relève les progrès accomplis par la Belgique pour adapter ses politiques sociales et fiscales de façon à rendre compte de la progression des emplois atypiques, notamment ceux exercés par les travailleurs des plateformes. Selon ses recommandations, il conviendrait de s’en inspirer en harmonisant les taux de cotisation et le mode de calcul des retraites des travailleurs indépendants avec ceux des salariés.
Pour enrayer le ralentissement de la croissance de la productivité, dont le taux est passé de 2 % dans les années 1990 à 0,4 % aujourd’hui, l’Étude suggère de mieux cibler les aides publiques à la R&D sur les entreprises jeunes et innovantes et d’introduire plus de concurrence dans les services professionnels et le commerce de détail en assouplissant la réglementation. Une meilleure efficacité du système judiciaire serait un atout à cet égard, au même titre que l’amélioration des infrastructures de transport et le désengorgement du réseau routier, par exemple en mettant en place des redevances de congestion et en supprimant les avantages fiscaux dont bénéficient les véhicules de société.
La réduction de la dette publique devrait continuer d’être une priorité. Les examens de dépenses publiques peuvent être un moyen pour identifier les inefficacités et dégager ainsi des marges de manœuvre pour accroître l’investissement public tout en respectant les objectifs budgétaires. La fiscalité devrait être rééquilibrée en pesant mois sur travail, où elle pénalise la croissance et l’emploi, et en reposant davantage sur les taxes environnementales et à la TVA, dotée d’une assiette élargie. Face aux risques qui s’accumulent dans le secteur financier, les normes de prêt doivent rester strictes.
Enfin, selon l’Étude, la Belgique figure parmi les pays de l’UE qui seront certainement les plus touchés par le Brexit : les prévisions de PIB établies sont donc en léger repli à 1,1 % en 2020 et 2021.
Source: OCDE