Semaine de mobilité: un point de situation est nécessaire

Pas de secret entre nous. Franchement, on peut se poser la question du ramdam suscité par la semaine de la mobilité cette année. En effet, sauf erreur de notre part, il n’y a tout simplement rien de nouveau sous le soleil. Pendant qu’un secrétariat social majeur se penche sur la mobilité des travailleurs belges, la fédération des employeurs utilise le momentum politique pour revendiquer un pacte de mobilité interfédéral. Quelle est donc la situation ?

« La mobilité dans notre pays reste très précaire », nous indique SD Worx. « Pas moins de 90% de nos entreprises se plaignent de leur accès difficile, tant avec la voiture qu’avec les transports en commun. Près de la moitié des entreprises belges (46%) disent être difficilement accessibles en voiture en raison des files. Le pourcentage grimpe même jusqu’à 75% à Bruxelles. » De quoi s’interroger sur l’utilité du dispositif puisqu’aucune amélioration notable n’est en vue.

Le secrétariat social a interrogé 2500 travailleurs quant à leurs préférences de mobilité. Il en ressort que plus de 60% de ceux-ci opteraient davantage pour le budget mobilité (leur offrant la possibilité de ‘’panacher’’ les moyens de transport mais la proposition de loi reste encore à l’étude pour le moment) au lieu de la voiture de société. Cette tendance est d’autant plus marquée lorsque les problèmes de mobilité sont importants – en région bruxelloise donc ! Le télétravail est également plébiscité comme une option par 56% des personnes interrogées.
Intéressant à signaler : 50% des entreprises bruxelloises, 35% des entreprises en Flandre et seulement 11% des entreprises en Wallonie indiquent que le télétravail est intégré dans les solutions de mobilité proposées. Un retard important du côté francophone, à nouveau…

Dans le même temps, la FEB pointe les chiffres qui font mal : « Le Conseil européen et l’OCDE estiment les coûts de la congestion à 2% du produit intérieur brut belge. Cela signifie que les files coûteraient chaque année 8 milliards EUR dans notre pays. Et ce montant ne tient pas compte de nombreux coûts indirects bien plus difficiles à chiffrer, comme l’influence des embouteillages sur la santé humaine. Les métropoles belges arrivent par ailleurs en tête du top trois des villes les plus congestionnées du monde. L’impact négatif de ces embarras de circulation se fait sentir dans toutes les composantes de l’économie. » La semaine de la mobilité constitue donc l’occasion de demander avec insistance aux différentes autorités d’entreprendre conjointement tous les efforts nécessaires en vue d’éviter la saturation du réseau routier.
En vrac parmi les éléments à repenser dans une logique de mobilité durable : « le rôle du rail et des ports tant pour le transport de marchandises que pour le transport de personnes; le concept de péage kilométrique pour réduire la densité du trafic; l’amélioration de l’infrastructure qui est souvent insuffisante pour les flux de trafic actuels; et l’offre de transports en commun qui n’est pas aujourd’hui une alternative valable à la voiture et doit être beaucoup mieux adaptée aux besoins économiques. »

Depuis 2002, année de création de la semaine européenne de la mobilité, sommes-nous en position d’affirmer que la situation s’est améliorée concrètement ? Le reality check quotidien de bon nombre d’entre nous et de nos collaborateurs est sans doute très cruel… Qu’en pensez-vous ? Dites le nous via email à l’adresse : redaction@peoplesphere.be

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