Une nouvelle enquête de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB) concernant l’impact du nombre croissant d’infections au variant Omicron sur les activités de certaines de ses fédérations sectorielles montre que les absences de personnel continuent d’augmenter. Celle-ci, réalisée le 26 janvier, révèle que le taux d’absence en raison d’une contamination au COVID ou d’une quarantaine a légèrement augmenté pour atteindre 6,2% (contre 5,6% la semaine dernière). Ce taux est ainsi trois fois supérieur à la normale.
En collaboration avec ses grandes fédérations sectorielles, la FEB a, au cours des trois dernières semaines, mené une enquête auprès des entreprises concernant l’impact sur leurs activités du nombre croissant de contaminations au variant Omicron du virus SARS-CoV-2. Les secteurs qui y ont pris part sont : Assuralia (assurances), Agoria (technologie) , Comeos (secteur commercial), Confédération Construction (entreprises de construction), Energia (producteurs de combustibles), Essenscia (industrie chimique et pharmaceutique), Febeg (producteurs de gaz et d’électricité), Febelfin (secteur financier), Fedustria (entreprises de l’industrie du textile, du bois et de l’ameublement) et Fevia (industrie alimentaire).
En passant par ces 10 fédérations actives aussi bien dans le secteur de l’industrie que dans les services, nous avons interrogé chaque semaine de 125 à 150 petites, moyennes et grandes entreprises sur :
1) le pourcentage du personnel absent suite à une contamination ou quarantaine liée au Covid
2) l’impact de ces absences liées au Covid sur la production (industrielle) ou les activités (de services).
Ces 125 à 150 entreprises (1e semaine 127, 2e semaine 145 et 3e semaine 141) occupent ensemble quelque 125.000 à 150.000 personnes (1e semaine 120.700, 2e semaine 150.264 et 3e semaine 135.807), ce qui représente environ 4% de l’emploi dans le secteur privé.
Semaine du 12 janvier : 5% d’absences
Au cours de la première semaine après les vacances de Noël, le taux d’absence lié à une infection au Covid ou à une quarantaine était encore relativement faible dans la moitié des secteurs. C’était notamment le cas dans les secteurs bancaire (Febelfin), des assurances (Assuralia), des entreprises énergétiques (Energia) et de la construction (Confédération Construction).
Pour ce qui est des secteurs bancaire et des assurances, il faut toutefois tenir compte du fait que le télétravail y est généralement possible en cas de quarantaine ou de contamination asymptomatique et que tous les cas ne sont donc probablement pas rapportés.
Dans l’industrie technologique (Agoria), le secteur commercial (Comeos), l’industrie chimique et pharmaceutique (Essenscia) et surtout dans l’industrie alimentaire (Fevia), les pourcentages d’absentéisme étaient déjà relativement élevés dans certaines entreprises, portant la moyenne sectorielle à plus de 5% et même à 7,5% dans l’industrie alimentaire.
Ainsi, le taux d’absence moyen pour toutes les entreprises interrogées était de 5,0%.
Sur les quelque 121.000 travailleurs occupés dans les entreprises ayant pris part à la première enquête, environ 6.100 étaient temporairement absents en raison d’une infection au Covid ou d’une quarantaine.
Semaine du 19 janvier : forte hausse du taux d’absence jusque 5,6%
Le taux d’absence dû à des contaminations ou quarantaines liées au Covid avait déjà atteint 5,6% la deuxième semaine après les vacances de Noël. Sur les quelque 150.000 travailleurs occupés dans les entreprises ayant pris part à la deuxième enquête, plus de 8.300 étaient absents en raison d’une infection au Covid ou d’une quarantaine.
Dans les secteurs de l’industrie technologique (Agoria), de l’industrie pharmaceutique (Essenscia) et du commerce (Comeos), la hausse du taux d’absence s’est poursuivie (de respectivement +0,7%, +0,5% et +0,2%), partant d’un niveau déjà relativement élevé (> 5%).
Chez Fevia, la moyenne non pondérée du taux d’absence dans les entreprises interrogées a légèrement augmenté, mais la moyenne pondérée a pour sa part légèrement diminué. Néanmoins, la situation y était toujours très compliquée, avec un taux d’absence lié au Covid de plus de 7%.
Dans le secteur de l’industrie du textile, du bois et de l’ameublement (Fedustria), ayant participé à l’enquête pour la première fois la semaine du 19/01, certaines entreprises ont connu une situation extrêmement difficile durant la 2e semaine après les vacances de Noël, avec parfois un quart du personnel absent. C’est d’ailleurs le seul secteur où le taux d’absence moyen était supérieur à 10%.
Dans les secteurs de la construction (Confédération Construction) et des producteurs de combustibles (Energia), une hausse a été constatée au cours de la 2e semaine (respectivement +0,5% et +0,9%), mais dans l’ensemble l’absentéisme est resté relativement limité (un peu plus de 2%).
Dans le secteur des producteurs de gaz et d’électricité (Febeg), qui interrogeait également ses entreprises pour la première fois au cours de cette semaine, le taux d’absence pour cause de Covid (3,2%) était encore relativement sous contrôle.
Dans les secteurs de la banque et des assurances (Febelfin et Assuralia) aussi, les absences liées au Covid étaient relativement limitées durant la 2e semaine après les vacances de Noël.
Semaine du 26 janvier : légère hausse du taux d’absence jusque 6,2%
Le taux d’absence dû à des contaminations ou à des quarantaines liées au Covid a encore légèrement crû jusque 6,2% pendant la 3e semaine après les vacances de Noël. Sur 138.000 travailleurs, 8.200 environ étaient malades ou en quarantaine. Ce taux d’absence est environ 3 fois plus élevé que la normale.
Dans certains secteurs (Agoria et Comeos), le taux d’absence a encore quelque peu augmenté, alors qu’il était déjà élevé.
Mais c’est surtout dans le secteur de la construction que le taux d’absence a fortement crû, passant de 2,3% au cours de la 2e semaine à 4,5% pendant la 3e semaine. Dans certaines entreprises de construction, enregistrant jusque 10% d’absences, c’est extrêmement compliqué de gérer tous les chantiers. Souvent, le rythme de travail doit également y être revu à la baisse en raison des absences. 92% des entrepreneurs indiquent qu’il devient difficile de respecter les délais de livraison.
Un autre secteur où les absences pour cause de Covid restent élevées est celui de l’industrie alimentaire (Fevia). Au cours de la troisième semaine, le taux d’absence moyen y est passé de 7,2% à 8,1%.
Dans l’industrie du textile, du bois et de l’ameublement (Fedustria), le nombre de travailleurs malades ou en quarantaine a heureusement diminué quelque peu par rapport à la deuxième semaine (10,7%), mais reste quand même relativement élevé (7,5%).
Dans les autres secteurs (Energia, Febeg, Febelfin, Assuralia), le taux d’absence a en général augmenté légèrement, mais reste analogue à celui de la deuxième semaine.
D’autres constats importants
- Il est positif que les entreprises puissent aisément faire appel à du personnel supplémentaire (chômeurs temporaires, intérimaires, pensionnés, étudiants et demandeurs d’asile) jusque fin février.
- Il est positif que les règles de quarantaine aient été assouplies, sans quoi les problèmes seraient nettement plus importants. Dans les secteurs où le télétravail est possible, les quarantaines ne posent pas de problème, uniquement les cas de maladie.
- Il est difficile d’appliquer correctement les nouvelles règles de quarantaine en raison du secret médical.
- Il en résulte donc souvent une ignorance sur le statut de maladie et de vaccination des collaborateurs.
- Les symptômes durent moins longtemps avec le variant Omicron et grâce à la 3ème dose de vaccination.
- Espoir d’une légère diminution du nombre d’absences au cours des prochaines semaines.
Source: FEB – Centre de compétence Economie & Conjoncture