La dernière enquête Workmonitor Pulse de Randstad, le leader mondial du recrutement de talents, met en lumière les défis auxquels sont confrontés les travailleurs LGBTQI+ sur leur lieu de travail. Les résultats sont issus d’une étude réalisée auprès de plus de 2.000 employés LGBTQI+ dans le monde entier.
Malgré les progrès considérables réalisés au cours des dernières décennies pour favoriser des lieux de travail plus inclusifs, 41 % des travailleurs LGBTQI+ déclarent avoir été victimes de discrimination ou de préjugés au travail, et un tiers (33%) estime que leur orientation
sexuelle ou leur identité de genre a eu un impact négatif sur leur carrière, leur rémunération ou leur progression (35%).
Le manque d’inclusion conduit les entreprises à perdre des talents clés
L’étude indique que le manque d’inclusion et d’acceptation au travail a un impact sur le potentiel de carrière global des travailleurs LGBTQI+. Plus d’un tiers d’entre eux (36%) ont déclaré avoir été moins motivés ou moins productifs au travail parce qu’ils ne pouvaient pas y être eux-mêmes, tandis que la même proportion (36%) a choisi de travailler à distance parce que le bureau ne leur semblait pas être un espace inclusif.
Les entreprises perdent des talents clés, car les inquiétudes liées à la discrimination sur le lieu de travail ont contraint près d’un tiers d’entre eux à quitter leur emploi (29%) ou à suivre d’autres voies professionnelles (32%). Cela met en en évidence le lien direct entre les lieux de travail non inclusifs et la rétention des talents.
Les jeunes travailleurs sont à l’origine du changement et des évolutions positives en la matière
Si l’étude montre que la discrimination au travail reste une réalité pour beaucoup, des améliorations ont été apportées au cours des cinq dernières années. Deux travailleurs LGBTQI+ sur cinq (41%) affirment qu’ils sont moins victimes de discrimination aujourd’hui qu’en 2019, et plus de la moitié (51%) déclarent que leur employeur a pris des mesures significatives pour créer un lieu de travail équitable.
Parallèlement à ces améliorations, les attentes des travailleurs ont également augmenté ces dernières années, plaçant la barre plus haut en ce qui concerne le niveau d’inclusivité souhaité au travail. Trois travailleurs sur cinq (58%) estiment que la responsabilité globale de la promotion d’un environnement inclusif incombe à leur employeur et près de la moitié (48 %) déclarent qu’ils apprécient davantage aujourd’hui qu’auparavant le soutien de leur employeur.
Les jeunes générations sont les premières à demander à leurs employeurs d’apporter des changements, la génération Z étant plus préoccupée par l’impact de la discrimination sur leur progression de carrière que les baby-boomers (45% contre 29%).
Le changement doit être réel et non superficiel/symbolique
Plus de la moitié (57%) des travailleurs LGBTQI+ pensent que les entreprises devraient prendre position sur les questions LGBTQI+ en interne et apporter des changements positifs en menant des actions constantes et permanentes.
Les travailleurs ont parfois l’impression que les actions menées sont faites « pour la forme » et pour valoriser l’image des entreprises ; elles doivent veiller à ne pas paraître inauthentiques dans leur démarche.
L’étude en témoigne : si 41% des travailleurs LGBTQI+ déclarent que leur employeur participe activement au « Pride Month » (mois des fiertés), plus d’un tiers d’entre eux (39%) considèrent que la contribution de leur employeur est superficielle / symbolique.
À la lumière de ces résultats, Randstad a fait part de trois moyens concrets permettant aux employeurs de créer un environnement inclusif pour les travailleurs LGBTQI+ :
- veiller à ce que toutes les initiatives soient fondées sur l’expérience réelle des employés. Cela permet aux entreprises de prendre des mesures éclairées et ciblées qui soutiennent et renforcent l’inclusion sur le lieu de travail.
- instaurer une culture du respect et de l’empathie : reconnaître et respecter la diversité des expériences des travailleurs LGBTQI+, plutôt que de les percevoir comme des « autres » ou de les définir uniquement en fonction de leur sexe ou de leur orientation sexuelle.
- devenir un allié authentique, tout au long de l’année : si le « Pride Month » est une occasion importante pour les entreprises de réfléchir à leurs efforts d’intégration des personnes LGBTQI+, cette prise de conscience ne doit pas se limiter à un seul mois.
Sander van ‘t Noordende, PDG de Randstad, a déclaré : « En tant que membre de la communauté LGBTQI+, j’ai pu constater tout au long de ma carrière les progrès accomplis par les entreprises pour créer des lieux de travail plus inclusifs et plus équitables, mais le chemin n’est pas terminé. Une proportion inquiétante de travailleurs LGBTQI+ sont toujours confrontés à la discrimination et subissent des conséquences négatives sur leur progression de carrière par le simple fait d’être eux-mêmes. Les chefs d’entreprises ont la responsabilité de continuer à apporter des améliorations. Ils doivent prendre des mesures qui conduisent à des changements significatifs et renforcent le sentiment d’appartenance sur le lieu de travail. Les employés nous disent constamment que la possibilité d’être eux-mêmes au travail les font se sentir plus productifs, plus motivés et que cela leur permet d’atteindre leur plein potentiel professionnel. Dans un monde du travail où les talents sont rares, les entreprises ont plus que jamais besoin d’attirer et de retenir leurs meilleurs éléments. Ce n’est pas seulement la bonne chose à faire, c’est aussi une question de bon sens. »
Source: Randstad – Workmonitor Pulse