Après un recul du nombre de faillites au premier semestre de 2020, l’assureur-crédit Atradius s’attend à une vague de dépôts de bilan durant la deuxième moitié de l’année. Selon le dernier rapport Insolvency Forecast, ce sont au total 12/800 entreprises qui cesseront d’exister en Belgique en 2020, soit 20 % de plus qu’en 2019. Selon ces prévisions, ce pic de faillites devrait persister en 2021.
Durant le premier semestre de 2020, l’impact de la crise du coronavirus sur le nombre de faillites est resté limité en Belgique. Mieux : pour les six premiers mois de l’année, ce nombre a reculé de 30 % par rapport à la même période en 2019.
Cette diminution est toutefois artificielle et est très largement dûe aux mesures prises par les pouvoirs publics afin de contrer l’impact économique du coronavirus. À présent que ces mesures touchent à leur fin, l’assureur-crédit Atradius prévoit que le nombre de faillites dans notre pays sera plus élevé de 20 % en 2020 qu’en 2019. Or, comme les dépôts de bilan sont restés relativement peu nombreux pendant la première partie de l’année, Atradius s’attend en fin de l’année à des chiffres dans le rouge.
Ce sont quelque 12.800 entreprises qui feront faillite en Belgique cette année, soit une augmentation de plus de 2.000 par rapport à 2019, où 10.600 entreprises ont dû fermer. À moyen terme, on s’attend à ce que ce pic de faillites se prolonge en 2021, avec plus de 12.000 dépôts de bilan.
Selon la direction générale d’Atradius Belgique, l’impact le plus sévère de la crise du coronavirus se fera ressentir pendant le deuxième semestre de 2020. « Les mesures prises par le gouvernement belge ont eu un réel effet à court terme ; sur le long terme cependant, nous nous attendons à ce qu’il s’agisse avant tout d’un simple sursis pour toute une série d’entreprises. L’impact véritable de la crise du coronavirus se fera ressentir au moment où les procédures de mise en faillite reprendront alors que toutes les entreprises ne seront pas pleinement opérationnelles. »
Les autorités belges ont mis en place différentes mesures de soutien aux entreprises pendant la crise du coronavirus. C’est ainsi que les procédures d’insolvabilité ont été temporairement suspendues dans notre pays et qu’il était impossible aux créanciers d’exiger la mise en faillite d’une entreprise. Par ailleurs, l’État a adopté une série de mesures fiscales destinées à renforcer la position de liquidité des entreprises par des subventions salariales ou des reports d’impôts.
Les secteurs les plus impactés seront l’horeca et le secteur du voyage, ce qui est assez logique vu que ces deux derniers ont été touchés de manière particulièrement violente par la crise du coronavirus et par le confinement. Les autres secteurs durement touchés sont ceux de l’art et de la culture, du transport et des services aux entreprises.
La croissance mondiale des faillites estimée à 26 % en 2020.
La récession économique mondiale suite à la crise du coronavirus cache également des écarts considérables entre les pays. Alors qu’Atradius prévoit une réduction du BIP de 4,5 % et une croissance des faillites de 26 % au niveau mondial, la Belgique connaîtra une augmentation des faillites de 20 % et un BIP en recul de 9 %. Notre pays sera donc assez gravement touché par la crise.
Ces écarts sont souvent en lien étroit avec les mesures prises par les différentes autorités, que ce soit en matière sanitaire ou économique. D’une part, certaines mesures de confinement ont un impact énorme sur la production et la consommation – il suffit de penser à la fermeture des établissements de l’horeca et des commerces de détail. D’autre part, l’ampleur du soutien économique public des différents pays peut varier selon la nature et l’ampleur de leurs paquets fiscaux « anti-corona ».
« Au-delà de ses mesures publiques, la composition sectorielle des pays a également une influence majeure sur l’impact économique du COVID-19. Il apparaît ainsi que les secteurs clés de pays tels que l’Allemagne, le Danemark, l’Autriche et les Pays-Bas sont capables de s’adapter sans trop de difficultés aux règles de distanciation sociale. À l’autre extrémité du tableau, il y a des pays comme la France, l’Espagne et l’Italie, fortement dépendants du tourisme », conclut la direction d’Atradius Belgique.