Près de 8 PME sur 10 n’envisagent pas la possibilité d’introduire la semaine de travail de quatre jours. Une PME sur dix (10%) l’envisage bien. Seulement 8 % des dirigeants de PME déclarent que prévoir une semaine de travail à temps plein sur quatre jours -comme le propose le deal pour l’emploi – est faisable au niveau de leur organisation. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par le prestataire de services RH Acerta et les organisations patronales ETION et VKW Limburg auprès de plus de 500 PME.
Jeudi dernier, la Chambre a donné son feu vert au deal pour l’emploi. « La semaine de travail de quatre jours n’est clairement pas réalisable dans toutes les PME et pour toutes les fonctions. Cependant, dans le contexte plus large du deal pour l’emploi, cette mesure peut donner aux travailleurs et aux employeurs, pour qui la semaine de quatre jour est une possibilité, probablement plus de marge de manœuvre pour ainsi attirer plus facilement les travailleurs que cela intéresse », affirment les experts d’Acerta.
Semaine de travail de quatre jours : 1 PME sur 10 y est favorable
Les dés sont jetés : le Parlement a approuvé le deal pour l’emploi jeudi. Le gouvernement fédéral veut porter le taux d’occupation belge à 80 % d’ici 2030 à l’aide de diverses mesures, qui doivent encore être publiées au Moniteur Belge. Une des décisions les plus marquantes : les travailleurs qui le souhaitent peuvent effectuer leur semaine de travail à temps plein sur quatre jours, si l’employeur est d’accord. Mais est-ce vraiment réalisable dans les entreprises belges, et surtout dans les petites et moyennes entreprises ? 77% ne le pensent pas, 8 % des PME répondent à cette question par l’affirmative. Selon l’enquête réalisée par Acerta, ETION et VKW Limburg, 10 % envisagent même l’introduction effective de la semaine de travail à temps plein de quatre jours. Quatorze pour cent des PME admettent qu’elles ignorent encore si la semaine de travail à temps plein réduite pourrait leur convenir.
Laura Couchard, experte en deal pour l’emploi chez Acerta Consult : « Les 10% des PME qui envisagent l’introduction, ce sont ces entreprises qui ressentent le besoin aigu de trouver des alternatives pour motiver leurs collaborateurs dans un marché du travail tendu. Nous observons surtout que les entreprises ignorent encore beaucoup de choses sur cette mesure. La plupart des entreprises craignent peut-être que cela complique la planification du travail et que la continuité de l’entreprise soit compromise. En outre, cela représente une charge de travail élevée pour les travailleurs, car travailler 9,5 heures par jour n’est pas une mince affaire, et avec un taux d’épuisement professionnel en hausse, il s’agit également d’un point d’attention majeur. Les entreprises ouvertes à l’introduction de la semaine de travail de quatre jours doivent en premier lieu conclure de bons accords avec leurs travailleurs ».
Explications des implications juridiques du deal pour l’emploi
Outre la semaine de travail de quatre jours, diverses autres mesures ont été introduites dans le cadre du deal pour l’emploi. Quels sont exactement les changements juridiques ? Que signifient-ils pour les travailleurs et les employeurs ? Quand prennent-ils effet ? Laura Couchard, experte juridique chez Acerta Consult, peut vous donner des explications.
Qu’implique la semaine de travail de quatre jours prévue par le deal pour l’emploi ? La semaine de travail de quatre jours signifie qu’un travailleur, à sa demande, se voit offrir par l’employeur la possibilité de prester une semaine de travail à temps plein de 38 heures en 4 jours au lieu de 5 jours. Par conséquent, ce travailleur peut travailler jusqu’à 9h30 par jour et profiter ainsi d’un long week-end ou d’un jour sans travailler au milieu de la semaine de travail.
Source: ces données sont le résultat du troisième baromètre de l’emploi des PME réalisé par Acerta, en collaboration avec les organisations patronales ETION et VKW Limburg deux fois par an auprès des employeurs PME (plus de 5 et moins de 100 travailleurs). L’édition de ce printemps 2022 (15-27 juin 2022) a enregistré la participation de 502 PME.