Sur base d’une enquête menée auprès de 2500 travailleurs, il apparaît que près des trois quarts des Belges actifs (72,2 %) ne se disent pas contre un changement d’emploi. Leur intérêt pour un tel changement est étroitement lié à la présence ou à l’absence de perspectives de carrière auprès de leur employeur actuel.

Ce besoin de perspectives de progression (supplémentaires) se fait sentir parmi toutes les catégories d’âge : près de trois sexagénaires sur dix (28,8%) espèrent encore changer de fonction ou de poste au cours de l’année.

L’exiguïté du marché de l’emploi permet à de nombreux travailleurs d’orienter leur carrière dans une certaine direction et les incite même à le faire. Près des trois quarts des Belges actifs (72,2%) se disent actuellement ouverts à d’autres propositions professionnelles. Ce pourcentage, bien que très élevé, est légèrement inférieur à celui de l’année dernière (77%). Si la proportion de personnes en recherche active est toutefois minoritaire (17%), plus de la moitié des travailleurs (55,2%) affirment ne pas être contre un changement d’emploi à court ou à moyen terme si l’occasion venait à se présenter. La proportion de travailleurs qui ne se disent pas du tout intéressés par un autre emploi est quant à elle limitée : 27,9%.

Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult, explique : « Le fait qu’autant de personnes se disent toujours ouvertes à un changement professionnel est une bonne nouvelle pour la mobilité professionnelle sur notre marché de l’emploi. Pour tirer le meilleur parti de ce véritable vivier de travailleurs, les entreprises ont tout intérêt à indiquer clairement les profils qu’elles recherchent, ce à quoi elles sont ouvertes, ainsi que les profils qui leur font encore défaut au sein de leur organisation. Un tiers des Belges actifs envisagent en ce moment même un changement professionnel. Pour profiter au mieux de cette situation, les entreprises ne doivent pas faire de l’expérience au sein du secteur leur plus grande exigence en matière de recrutement, du moins si elles souhaitent exploiter tout le potentiel des candidats. »

Possibilités de croissance verticale et horizontale (supplémentaires)

Les chiffres indiquent également que les travailleurs qui se disent intéressés par un autre emploi le sont en raison du manque de perspectives de progression auprès de leur employeur. 43,2 % des travailleurs estiment avoir encore de nombreuses possibilités auprès de leur employeur et, par conséquent, ne pas être intéressés du tout par d’autres offres d’emploi. En revanche, 38,1 % des personnes interrogées se disent ouvertes aux offres d’emploi, précisément parce qu’elles estiment qu’il ne leur reste plus beaucoup de perspectives de progression auprès de leur employeur actuel.

Olivier Stroobant, Managing Director Stepstone Belgique poursuit : « Les perspectives professionnelles au sein de l’entreprise jouent un rôle crucial pour attirer de nouveaux collaborateurs et les conserver. Il peut s’agir de gravir les échelons, donc de possibilités de croissance verticale, mais aussi de croissance horizontale, c’est-à-dire de la possibilité de se charger d’autres tâches, notamment parce que ces tâches plaisent au travailleur. Il n’est pas toujours nécessaire de procéder à de grands changements. Le simple fait qu’une personne ait le sentiment de pouvoir pourvoir le poste grâce à son potentiel et que ses attentes individuelles puissent être prises en compte fait également partie de ces possibilités. »

Les quinquagénaires veulent eux aussi du changement

Bien que le besoin de perspectives de croissance (supplémentaires) s’amenuise avec l’âge, il est néanmoins commun à toutes les catégories d’âge. 28,8% des plus de 60 ans espèrent par exemple changer (à nouveau) de fonction ou de poste au sein de leur organisation au cours de l’année. Cette proportion est également élevée parmi les quinquagénaires (39,9%).

La moitié des travailleurs répondent aux offres d’emploi

Enfin, il semble qu’un certain nombre de travailleurs aient également entrepris des démarches concrètes pour changer d’emploi au cours des six derniers mois. Près de la moitié des personnes interrogées (48%) ont répondu à une offre d’emploi au cours des six derniers mois, 22% d’entre eux l’ayant même fait à trois reprises ou plus. ​

Source: les données sont issues de l’enquête annuelle réalisée par ACERTA auprès des travailleurs. 2500 personnes ont été interrogées, dont 90 % étaient sous contrat à durée indéterminée. Cette enquête a été menée pour la (quantième) fois en avril 2023.