Intégration des migrants sur le marché du travail: les pays européens ont-ils adapté leur approche en fonction des pénuries de main d’oeuvre?

L’intégration sur le marché du travail est un aspect crucial de l’intégration des migrants et de leur plein engagement dans la société. Cela n’est pas seulement dû à son rôle dans l’indépendance économique, mais aussi à son impact sur la santé et le bien-être général des migrants.

L’importance de l’intégration des migrants sur le marché du travail est nettement plus urgente compte tenu des pénuries actuelles de main-d’œuvre et de compétences dans les États membres du REM qui, selon l’enquête économique 2023 menée par Eurochambres, entre autres, conduiront à une dépendance accrue à l’égard des ressortissants de pays tiers pour remédier à ces pénuries.

Cette étude propose un examen approfondi et actuel de la législation, des politiques et des pratiques liées à l’intégration des demandeurs de protection internationale sur le marché du travail dans les pays membres du REM. Il offre un aperçu des différents acteurs responsables de la mise en œuvre de l’accessibilité au marché du travail et met en évidence à la fois les défis rencontrés et des exemples de bonnes pratiques.

Au cours de la période 2017 à 2022, plus de trois millions de demandes de protection internationale ont été enregistrées, le nombre le plus élevé ayant été enregistré en 2022. La majorité de ces demandeurs étaient en âge de travailler, ce qui indique une main-d’œuvre potentielle pour les marchés du travail des pays membres du REM.

Analyse comparative axée sur la situation en Belgique:

Cette analyse compare la situation en Belgique et celle d’autres États membres de l’UE en ce qui concerne l’intégration des demandeurs de protection internationale sur le marché du travail. Il se concentre sur le cadre existant pour réglementer l’accès au marché du travail et sur les politiques et mesures de soutien disponibles pour renforcer l’intégration sur le marché du travail et le travail indépendant.

Ce document souligne notamment que :

  • En BE, comme dans cinq autres pays, l’accès au marché du travail des demandeurs de protection internationale est régi par le cadre législatif général en matière d’emploi applicable à tous les ressortissants de pays tiers résidant dans le pays.
  • La BE est le seul pays dans lequel le délai d’attente pour accéder au marché du travail est de quatre mois (sauf dans le cas d’un travail indépendant), neuf pays ayant un délai d’attente plus court et 13 pays ayant un délai d’attente plus long.
  • En BE, l’accès au marché du travail est automatiquement accordé à la fin du délai d’attente (sauf dans le cas d’un travail indépendant) si, dans ces quatre mois, ils n’ont pas reçu de décision négative en première instance du Commissariat Général aux Réfugiés et Apatrides. L’accès automatique à l’emploi est également applicable dans six autres pays. Les autres pays répondants ont défini des exigences supplémentaires qui doivent être remplies avant que les candidats puissent accéder au marché du travail.
  • La BE est l’un des dix pays ayant des stratégies ciblées pour soutenir l’intégration sur le marché du travail des ressortissants de pays tiers, qui incluent les demandeurs de protection internationale. L’ancien Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration a publié en 2021 une note politique contenant une nouvelle section dédiée à l’activation des demandeurs de protection internationale et au renforcement de leurs compétences et de leur employabilité. Un nouveau département a également été créé au sein de l’Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile (Fedasil), qui a formulé un plan d’action axé sur l’intégration sur le marché du travail des demandeurs de protection internationale.

A l’échelle européenne…

Cette étude du REM propose une analyse de la manière dont les pays membres du REM soutiennent l’intégration des demandeurs de protection internationale sur le marché du travail.

Elle souligne notamment ceci:

• Entre 2017 et 2022, la plupart des pays membres du REM autorisent une période d’attente plus courte, de six mois ou moins. Cela est principalement dû au fait qu’elle permet aux demandeurs de devenir autonomes et de s’intégrer plus rapidement si et quand une protection internationale leur est accordée.

• Les restrictions concernant l’accès au marché du travail incluent les exigences d’autorisation, les tests du marché du travail et les restrictions sur certains secteurs.

• Onze pays membres du REM ont identifié des approches efficaces pour intégrer les demandeurs de protection internationale sur le marché du travail. Ces pratiques impliquent généralement l’enseignement professionnel, la formation linguistique et l’évaluation des compétences.

• Des inquiétudes persistent quant aux abus potentiels du système d’asile et au risque que les demandeurs de protection internationale soient confrontés à des conditions de travail précaires et à une discrimination sur le lieu de travail.

• Des défis, principalement de nature pratique, ont également été identifiés lors de la recherche d’opportunités d’emploi. La barrière de la langue est largement citée comme le principal obstacle, suivie par les difficultés de reconnaissance des qualifications. Dans certains pays, les demandeurs de protection internationale ont rencontré des difficultés pratiques en raison de la complexité et de l’incertitude entourant les procédures administratives spécifiques requises pour accéder au marché du travail. En outre, des défis législatifs sont rencontrés par les candidats dans certains pays membres du REM, tels que l’exigence de documents supplémentaires au-delà de ce qui est spécifié dans la législation nationale et les divergences dans la définition de la période d’attente telle qu’elle est indiquée dans les législations nationales.

 

Source: Myria – European Migration Network

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