Déficit de confiance vis-à-vis des pouvoirs publics: le fossé se creuse entre les gouvernements et les citoyens.

Les gouvernements se trouvent aujourd’hui à un tournant critique. Il leur faut piloter la transition écologique et la transformation numérique tout en devant faire face à polarisation accrue au sein de leur pays, à des tensions géopolitiques exacerbéées ainsi qu’aux conséquences sociales de divers paramètres économiques. Dans ce contexte, il est primordial pour les gouvernements à travers le monde de renforcer et de préserver la confiance dans les institutions publiques.

La deuxième Enquête de l’OCDE sur les déterminants de la confiance dans les institutions publiques présente les niveaux et les déterminants de la confiance dans les institutions publiques dans 30 pays de l’OCDE en 2023 et leur évolution depuis 2021.

Il ressort de ce nouveau rapport de l’OCDE que, dans un environnement de plus en plus difficile, marqué par des chocs économiques successifs, la montée du protectionnisme, la guerre en Europe et les conflits en cours au Moyen-Orient, ainsi que par des défis structurels et des perturbations causées par les rapides évolutions technologiques, le changement climatique et le vieillissement de la population, 44% des personnes interrogées ont aujourd’hui une confiance faible ou nulle dans leur gouvernement national, soit une proportion plus élevée que les 39% qui font état d’une confiance élevée ou modérément élevée à l’égard du gouvernement national.

Cette édition de l’Enquête sur la confiance confirme la conclusion de l’enquête précédente, à savoir que les facteurs socio-économiques et démographiques, ainsi que le sentiment d’avoir son mot à dire dans la prise de décision, influent sur la confiance. Ainsi, 36% des femmes déclarent accorder une confiance élevée ou modérément élevée aux pouvoirs publics, contre 43% des hommes. C’est parmi les femmes et les personnes ayant un faible niveau d’éducation que la confiance a le plus diminué depuis 2021. L’écart de confiance le plus marqué s’observe entre les personnes qui estiment avoir leur mot à dire sur ce que fait le gouvernement et celles qui pensent le contraire : parmi les premières, 69% déclarent avoir une confiance élevée ou modérément élevée dans leur gouvernement national, alors que parmi les secondes, ce n’est le cas que de 22%.

« L’Enquête sur la confiance, menée dans le cadre de l’initiative “Renforcer la démocratie” de l’OCDE, vise à aider les administrations publiques à cerner les défis et les tendances en matière de confiance à l’égard des pouvoirs publics, tout en formulant des recommandations concrètes fondées sur des données probantes et des exemples de bonnes pratiques internationales qui contribuent à renforcer la confiance dans les institutions publiques et à consolider la démocratie », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, lors du lancement du rapport. « Il ressort des résultats de cette nouvelle édition de notre Enquête sur la confiance que les citoyens veulent avoir davantage leur mot à dire dans la prise de décision, afin de s’assurer qu’elle est équitable et fondée sur des données probantes, que des comptes sont rendus et qu’elle fait l’objet d’une communication claire. Si l’on veut améliorer le processus démocratique et, in fine, renforcer la confiance dans les pouvoirs publics, il faut s’assurer de la prise en compte et de l’inclusivité de la participation des citoyens, encourager l’ouverture de l’information et la transparence de la communication, et promouvoir les normes d’intégrité et de transparence de l’information dans les processus de définition de l’action publique, ainsi que des services publics fiables et équitables. »

Bien que les résultats varient d’un pays à l’autre en raison de divers facteurs culturels, institutionnels, sociaux et économiques, les résultats de l’Enquête sur la confiance permettent de mettre en évidence des tendances claires qui touchent les Membres de l’OCDE et de repérer des domaines d’action communs.

On constate un écart net entre la confiance des citoyens concernant leurs interactions courantes avec les institutions publiques, qui est élevée, et celle qu’ils ont dans la capacité des pouvoirs publics à prendre des décisions stratégiques importantes impliquant des arbitrages. La majorité des personnes qui ont récemment eu recours à des services publics déclarent être relativement satisfaites des services nationaux de santé, d’éducation et administratifs, et ont confiance dans le fait que leurs demandes de services ou de prestations sont traitées équitablement. L’investissement dans des services publics fiables et équitables, l’amélioration de la prestation de services et la prise en compte des avis des usagers peuvent renforcer la confiance, en particulier dans la fonction publique et les autorités locales.

En revanche, seulement 40% environ des personnes interrogées ont confiance dans le fait que les pouvoirs publics savent ménager un équilibre adéquat entre les intérêts des différentes générations, réglementeront correctement les nouvelles technologies ou parviendront à réduire les émissions de gaz à effet de serre sur la prochaine décennie. Ce scepticisme s’explique en partie par un manque de confiance dans le fait que les institutions et les agents publics travaillent dans l’intérêt général, et par le sentiment, assez largement partagé, que les citoyens n’ont pas leur mot à dire dans la prise de décision. Ainsi, seulement 30 % environ des participants à l’Enquête estiment que le gouvernement national peut résister à l’influence des entreprises, ou qu’ils ont leur mot à dire sur l’action des pouvoirs publics, et seulement 32 % estiment que les pouvoirs publics tiendraient compte des avis exprimés lors d’une consultation publique. Le rapport montre que ce sont là autant de déterminants de la confiance importants aujourd’hui, et que ces résultats pourraient être améliorés dans de nombreux pays.

L’utilisation de données factuelles dans l’action publique et la communication avec le public jouent également un rôle crucial dans la confiance. Toutefois, en moyenne, 38 % des personnes interrogées estiment peu probable que les pouvoirs publics utilisent les meilleures données factuelles disponibles pour prendre des décisions, et 40 % jugent peu probable que les pouvoirs publics expliquent en quoi la réforme des politiques publiques les affectera. Pour améliorer les niveaux de confiance, les pouvoirs publics devraient mieux associer les citoyens à la prise de décision, investir dans des écosystèmes d’information sains et diffuser activement les données probantes qui sous-tendent leurs décisions, tout en luttant contre la mésinformation et la désinformation.

Le prochain Forum mondial de l’OCDE sur l’instauration de la confiance et le renforcement de la démocratie, qui se tiendra les 21 et 22 octobre à Milan, en Italie, s’appuiera sur les résultats de l’Enquête de l’OCDE sur la confiance pour échanger sur l’amélioration de l’action publique à même d’étayer les valeurs et processus démocratiques.

 

Source: OCDE – Les 30 pays membres de l’OCDE qui ont participé à l’Enquête sont l’Allemagne, l’Australie, la Belgique, le Canada, le Chili, la Colombie, la Corée, le Costa Rica, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Islande, l’Italie, la Lettonie, le Luxembourg, le Mexique, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, le Portugal, la République slovaque, le Royaume-Uni, la Slovénie, la Suède, la Suisse et la Tchéquie.

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