Derrière la manifestation pour Audi Brussels, les syndicats revendiquent pour une politique industrielle digne.

Le lundi 16 septembre 2024, la CSC annonce que des milliers de travailleurs de l’industrie feront entendre leur voix à Bruxelles. La raison: les plans de restructuration, voire la fermeture, d’Audi Brussels. Selon le syndicat, il ne s’agit malheureusement pas d’un cas isolé.

« L’année dernière, une onde de choc s’est abattue sur l’industrie belge et de nombreuses entreprises sont tombées comme des dominos. Le nombre de restructurations et de faillites a battu des records. Des entreprises importantes dans notre réseau industriel, comme Ontex, Onsemiconductor, Mc Three, Van Hool, Thalès Alenis Space… jusqu’à Audi aujourd’hui, ont disparu ou se sont retrouvées en difficulté. Cela se traduit de plus en plus par des pertes énormes d’emplois et des activités industrielles qui disparaissent et ne reviennent pas.

Malgré l’état lamentable de l’industrie, nous ne pouvons pas nous en passer. Elle est le principal moteur de notre économie. De nombreux autres biens et services en découlent. De même, elle est à l’origine d’exportations, dont nous sommes extrêmement dépendants en tant que petit pays ET en tant qu’économie ouverte. Car ces exportations, à leur tour, fournissent les ressources nécessaires pour investir dans notre société. Il ne faut pas non plus oublier que l’industrie sera un levier important pour la transition vers une économie verte et durable.

C’est pourquoi l’attention se porte aujourd’hui sur l’ensemble de l’industrie. Les entreprises doivent être bien encadrées, tant par les autorités que par les partenaires sociaux. Les réglementations doivent offrir de la sécurité juridique, les politiques doivent être adaptées à toute conséquence sociale négative et il doit y avoir une vision de la valeur ajoutée que notre industrie peut apporter dans une économie durable.

En tant que syndicat, nous visons l’emploi durable, tourné vers l’avenir. Chacun doit pouvoir participer et, surtout : nous voulons avoir notre mot à dire sur ce que cet ancrage durable signifie pour les travailleurs. Nous lâchons pas l’affaire. Nous tendons la main aux employeurs ET aux autorités pour réfléchir ensemble à ce que devrait être l’industrie du futur, en tenant compte des travailleurs d’aujourd’hui et de demain. »

ACV-CSC METEA veut travailler à une concertation de qualité avec les employeurs, les autorités, les experts sur la politique industrielle, où 10 priorités sont mises en avant:

  1. Une politique industrielle intégrée et durable. Il s’agit d’une question qui concerne les autorités, les syndicats et les entreprises et qui doit être intégrée à différents niveaux (régional, fédéral et européen). Un accent important est mis sur la neutralité climatique.
  2. La participation des (organisations de) travailleurs. Le dialogue social comme atout: éviter un seul plan et organiser une concertation sociale permanente au niveau de l’entreprise, du secteur et de la politique, afin que la justice sociale et l’emploi soient ancrés dans toutes les facettes de la politique industrielle. Cela permet également d’augmenter le soutien.
  3. Investir dans une société du savoir. Miser sur l’apprentissage tout au long de la vie, la formation et le développement et l’amélioration des futures capacités. Cela garantit un emploi à tous les travailleurs et contribue à la compétitivité de l’entreprise.
  4. Une R&D avec une grande valeur sociale. Investir davantage dans l’innovation. C’est l’un des principaux moteurs de la politique industrielle. Adopter une approche large d’innovation, liée à la transparence, à la participation, à la production industrielle locale et à des emplois de qualité.
  5. Un financement avec des conditions sociales. Utiliser la pertinence sociale et économique comme point de départ pour attribuer des aides publiques aux entreprises. Cela va de pair avec la durabilité, la transparence, l’ancrage local et la participation. En outre, les chèques en blanc, les courses aux subventions entre pays et l’assouplissement des règles en matière d’aides d’État ne sont pas souhaitables.
  6. Une concurrence (inter)nationale équitable dans tous les domaines (social, économique, environnemental…). Prendre des mesures pour créer des conditions de concurrence équitables, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Europe. Cela inclut le respect de la chaîne de valeur (Due Diligence) et l’emploi local dans le cadre de la ratification des accords de libre-échange. Un financement et une coordination européennes sont nécessaires pour y parvenir.
  7. Une politique énergétique tournée vers l’avenir. Garantir l’investissement dans un réseau d’infrastructures et un bouquet énergétique qui entraînent une sécurité énergétique abordable et durable.
  8. Un gouvernement offensif. Il crée des conditions préalables et un cadre réglementaire pour investir dans des projets durables avec un soutien social. Un gouvernement qui utilise ses marchés publics pour encourager une industrie respectueuse du climat et locale.
  9. Une autonomie stratégique. La capacité de maintenir et de contrôler la chaîne d’approvisionnement, afin que les entreprises flamandes deviennent moins dépendantes des autres. Due diligence (le devoir de vigilance) et les marchés publics jouent un rôle important à cet égard.
  10. L’économie circulaire. L’élaboration de chaînes de valeur circulaires et de plans de transition qui s’engagent à créer des emplois industriels durables.

 

Source: CSC

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