La maîtrise de l’anglais parmi les jeunes Belges se dégrade, selon les derniers rapports d’EF Education First, avec des répercussions directes sur leurs opportunités professionnelles. Alors que la Belgique a dégringolé de la 6ᵉ à la 11ᵉ place dans le classement européen de la maîtrise de l’anglais, les jeunes en particulier semblent perdre l’intérêt dans l’apprentissage de la langue.
La Journée mondiale de la langue anglaise ce mercredi 23 avril est l’occasion de marquer la place qu’a pris cette langue sur le marché du travail, même pour les postes juniors, dans un monde globalisé et digitalisé.
L’anglais s’impose désormais dès le premier emploi
Pour les jeunes diplômés belges, la maîtrise de l’anglais s’impose plus que jamais comme une clé d’accès à l’emploi. Dans un marché du travail de plus en plus internationalisé, cette compétence est devenue un véritable critère de sélection, y compris pour les fonctions de débutants. En Flandre, près de 17,2% des offres publiées sur la plateforme du VDAB exigent l’anglais, un chiffre aujourd’hui presque équivalent à celui des offres demandant le français. À Bruxelles, environ une offre sur deux mentionne des compétences linguistiques, l’anglais occupant une place centrale dans les postes à dimension internationale.
Déjà en 2022, le Forem recensait plus de 165.000 offres d’emploi en Wallonie réclamant la connaissance de l’anglais et/ou du néerlandais, un volume qui ne cesse de croître depuis. Une étude menée la même année par l’UCLouvain5 révélait que deux tiers des offres destinées aux diplômés universitaires francophones exigeaient au moins une langue étrangère, l’anglais arrivant en tête. Une tendance confirmée aujourd’hui sur les grandes plateformes d’emploi comme StepStone ou Indeed, où l’anglais est fréquemment demandé dans les annonces ciblant les jeunes profils, des postes administratifs au support technique. Dans certaines zones comme la périphérie bruxelloise ou la côte flamande, jusqu’à 40% des offres destinées aux titulaires d’un master mentionnent explicitement cette exigence.
À l’inverse, souligne Kate Bell – Head of assessment chez EF Education First, le secteur public reste globalement moins exigeant en matière de compétences linguistiques. Le rapport (EF EPI) montre que la maîtrise de l’anglais dans le secteur public reste largement en retrait par rapport aux autres domaines d’activité. En effet, depuis 2012, la catégorie « Gouvernement » figure systématiquement en queue de classement, souvent juste devant celle de l’ »Éducation ». Ceci laisse entrevoir un manque d’investissement dans le développement des compétences en anglais tout au long du parcours professionnel, ce qui, à terme, limite les perspectives d’évolution pour de nombreux agents du service public.
Une génération qui décroche en anglais, et en opportunités
Les jeunes Belges, pourtant plongés dans un environnement globalisé, sont de plus en plus nombreux à présenter des lacunes en anglais. Les résultats sont préoccupants : les jeunes de 18 à 20 ans, aujourd’hui diplômés, affichent un niveau d’anglais bien inférieur à celui de leurs aînés. Cette tranche d’âge enregistrait en effet les pires résultats parmi toutes les catégories dans le EF EPI, (EF English Proficiency Index, un classement mondial qui évalue le niveau d’anglais des populations non anglophones), avec une perte de 27 points en seulement deux ans. En comparaison, les jeunes adultes âgés de 26 à 40 ans ont maintenu un bon niveau d’anglais, accentuant un fossé intergénérationnel. « Si l’école joue un rôle fondamental, c’est souvent en dehors des murs de la classe que les jeunes développent réellement leur aisance en anglais. L’immersion, les échanges et l’usage quotidien sont des leviers trop souvent sous-estimés », souligne Kate Bell – Head of assessment chez EF Education First.
Sans anglais, les débouchés se bouchent !
Dans certains secteurs d’activité, la maîtrise de l’anglais est désormais incontournable, au-delà des compétences en langues locales comme le français ou le néerlandais. Les domaines tels que la programmation, la comptabilité et le marketing, en particulier, se distinguent par une forte exigence en matière de compétences linguistiques. Ces secteurs, particulièrement adaptés au travail à distance, mettent les jeunes candidats en concurrence directe avec des profils internationaux, rendant l’anglais essentiel pour se démarquer.
« L’anglais n’est donc plus une compétence supplémentaire, mais bien un impératif. Les jeunes qui négligent cette langue risquent de se retrouver rapidement hors-jeu dans un marché du travail où la compétition est devenue internationale », conclut Bert Vanhalewyck, head of communication de chez EF.
Source: Education First