C’est l’ouverture de la semaine européenne de la mobilité qui, on l’espère, permettra d’enregistrer quelques progrès quant à la sensibilisation des citoyens et des entreprises à la problématique. Greenpeace publie un nouveau rapport qui compare 5 villes belges en fonction de leur performance en matière de mobilité durable. Gand, Bruxelles et Anvers sont en haut du classement, tandis que Liège et Charleroi ferment la marche.
Greenpeace a fait appel à l’Institut Wuppertal pour étudier la mobilité durable des 5 villes belges les plus densément peuplées. Pour ce faire, les chercheurs ont utilisé 21 indicateurs répartis dans les 5 catégories suivantes : les transports publics, la sécurité routière, la qualité de l’air, la gestion de la mobilité et la mobilité active (marche et vélo).
Première, Gand a obtenu un bon score grâce à son plan de circulation, le nombre élevé de déplacements en vélo et une bonne politique de stationnement. Plus inattendue en deuxième place: Bruxelles ! La capitale s’assure des bons points dans la catégorie des transports en commun, et grâce à sa zone à basses émissions. Sur la troisième marche du podium, Anvers a marqué des points dans la catégorie sécurité routière et grâce à sa zone à basses émissions. Malheureusement, sans grande surprise, Liège et Charleroi ferment la marche. Ces deux villes sont loin derrière à cause de leur dépendance à la voiture privée et leur manque d’investissement dans les transports en commun, le vélo et la marche.
Bien qu’elle ait été adaptée, une méthodologie similaire avait déjà été utilisée lors d’une précédente étude réalisée par l’Institut Wuppertal pour Greenpeace. Cela avait donné lieu à un rapport publié en mai 2018 : “Living. Moving. Breathing. Ranking of European Cities in Sustainable Transport”.
Les plus attentifs remarqueront que Bruxelles, à la traîne dans le classement européen, est soudainement propulsée en haut du classement belge. En réalité, même les villes belges les plus performantes en matière de mobilité durable, comme Gand, Bruxelles et Anvers, ont une grande marge de progression par rapport à leurs consœurs européennes comme Copenhague, Amsterdam, Zurich, Oslo…
Le défi climatique
La sortie de ce rapport à quelques semaines des élections communales n’est pas un hasard. Les villes ont un grand rôle à jouer pour répondre au défi climatique. Greenpeace appelle toutes les villes à éliminer durant la prochaine décennie les voitures roulant aux énergies fossiles. Cela peut se faire grâce à l’introduction de zones à ultra-basses émissions, où les voitures diesel seront progressivement interdites, suivies par les voitures à l’essence. Cela aurait un impact positif sur la qualité de l’air dans les villes et participerait au respect des engagements climatiques que la Belgique a pris dans l’Accord de Paris.
Tous les chiffres indiquent la faiblesse des deux plus grandes villes wallonnes dans la mobilité active, non-automobile. De façon générale, Greenpeace Belgique constate « la place est laissée à la voiture, il n’y a pas assez de développement d’infrastructures pour le vélo et la marche à pied, alors qu’il y a de plus en plus de citoyens qui demandent ce genre de développement et demandent à vivre dans des milieux urbains avec un air de qualité » conclut Juliette Boulet, porte-parole de Greenpeace Belgium s’adressant à la RTBF.
Greenpeace appelle encore toutes les villes à éliminer les voitures roulant aux énergies fossiles au cours de la prochaine décennie. « Cela peut se faire grâce à l’introduction de zones à ultra-basses émissions (ULEZ), au sein desquelles les voitures diesel seront progressivement interdites, suivies par les voitures à essence », indique l’ONG.
Le trafic routier figure parmi les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre et de polluants de l’air comme les particules fines (PM10 et PM2,5) ou le dioxyde d’azote (NO2), responsables de milliers de morts chaque année en Belgique. « La prochaine législature sera cruciale pour toutes les villes pour développer une politique en matière de mobilité qui soit à la fois ambitieuse et tournée vers l’avenir et qui, par ailleurs, réponde au défi climatique et à la demande émise par un nombre croissant de citadins pour un air sain », ajoute Greenpeace.
Source : Greenpeace – RTBF – RTL