L’absentéisme pour cause de prétendue maladie coûte chaque année des milliards d’euros aux employeurs belges, mais cela pourrait aussi être un symptôme d’un manque de motivation ou d’épanouissement sur le lieu de travail.

Cette tendance ne semble pas être liée au vieillissement de la population, car il y a dans la catégorie des répondants les plus âgés (55-64 ans) sensiblement plus de travailleurs (85,1 %) qui déclarent n’avoir jamais prétendu être malades par rapport à la catégorie des 18-34 ans (61,6 %) et celle des 35-54 ans (72,3 %). « Le fait de se faire porter pâle peut directement être lié à un manque de motivation sur le lieu de travail », commente Ulrich Biebaut, General Manager de Monster Belgium. Cela signifierait-il que les plus jeunes travailleurs (18-34 ans) sont moins motivés que leurs aînés ? Les employés plus âgés sont-ils plus loyaux, ou n’envisageraient-ils simplement jamais de prétendre être malades ?

L’enquête montre aussi une différence notable entre les différentes Régions de Belgique. À Bruxelles, à peine 12,1 % des répondants se sont faits porter malades pour ne pas aller travailler, alors que cela arrive beaucoup plus souvent pour les travailleurs flamands (32,8 %) et wallons (28,4 %).

Un système de bonus pour prévenir les fausses maladies? Fausse bonne idée!

Les chiffres de cette enquête sont élevés lorsque l’on sait qu’une enquête de Securex a montré que l’absentéisme pour cause de maladie a coûté 10,6 milliards d’euros aux employeurs belges en 2013. Pour contrer ce phénomène des travailleurs qui se font porter malades, certaines entreprises ont introduit un système de bonus. Ainsi, certains employeurs récompensent les employés qui ne se sont pas fait porter malades pendant un an avec un bonus en liquide. Selon l’UNIZO, si un tel système de bonus peut certes faire chuter drastiquement l’absentéisme dans certains cas, il peut cependant aussi avoir des conséquences négatives. En effet, lorsqu’ils sont réellement malades, les travailleurs auront tendance à malgré tout se rendre sur leur lieu de travail pour ne pas perdre leur bonus, et cela peut entraîner la propagation plus rapide de maladies contagieuses comme la grippe.

La responsabilité de ce phénomène est partagée. D’un côté, les pourcentages élevés révélés par l’enquête peuvent être attribués à un manque de motivation et d’engagement de la part du personnel. Les travailleurs qui n’ont dans leur fonction pas assez de responsabilités ou qui ne sont pas passionnés par leur activité professionnelle seront en effet plus vite enclins à se faire porter malades.

D’un autre côté, il est également possible de faire endosser la responsabilité aux employeurs. Le manque de motivation chez les travailleurs peut être attribué à une mauvaise ambiance dans l’environnement professionnel ou à un lieu de travail désagréable.