Si la crise du coronavirus qui se déclarait en 2020 s’est bien prolongée en 2021 sur les plans sanitaire et socio-économique, le marché du travail a bénéficié d’une certaine reprise de l’activité économique. Globalement, l’année 2021 se solde par un recul moyen de 3,7% du niveau de la demande d’emploi par rapport à 2020. Cette tendance positive s’est appuyée sur l’augmentation du nombre d’opportunités d’emploi (+25% par rapport à 2020) diffusées par le Forem.

Le mois de décembre s’inscrit dans cette tendance annuelle avec une diminution importante de la demande de l’emploi (-6,9%) et une augmentation de 63% de ces offres par rapport à décembre 2020.

Après une année 2020 influencée par la crise de la Covid-19 (pour rappel, +3% de demandeurs d’emploi inoccupés en moyenne sur base annuelle), 2021 avait démarré par de nouvelles hausses de la demande d’emploi. Toutefois la tendance s’est rapidement inversée : en mars la demande d’emploi enregistrait son premier recul, après quoi les diminutions se sont succédées chaque mois, à un an d’écart. A fin juillet 2021, le niveau de la demande d’emploi s’est même retrouvé sous celui de juillet 2019, soit avant l’éclatement de la crise sanitaire. Cette tendance s’est confirmée lors du deuxième semestre, maintenant la demande d’emploi à un niveau bas, inférieur à celui d’avant crise.

En moyenne sur l’ensemble de l’année 2021, la Wallonie aura compté 201.426 DEI. Sans perdre de vue la saisonnalité qui caractérise les inscriptions dans la demande d’emploi, cet effectif moyen est 3,7% plus faible qu’en 2020 (-7.837 personnes de moins, en moyenne), et même 0,9% sous la moyenne de l’année 2019 (-1.822 DEI).

Les demandeurs d’emploi inoccupés représentent 12,6% de la population active wallonne. Ce taux de demande d’emploi moyen était de 13,1% en 2020 et 12,7% en 2019.

Entre les années 2020 et 2021, les effectifs de DEI ventilés par catégorie administrative, ont évolué à la baisse dans des proportions variables (-5,7% de D.E. demandeurs d’allocations, -2,3% de personnes inscrites obligatoirement et -9,1% de personnes inscrites librement), à l’exception des jeunes en stage d’insertion professionnelle (+5,4%).

A un an d’écart, c’est parmi les personnes le plus récemment arrivées dans la demande d’emploi que les reculs ont été les plus marqués (-18,7% concernant les D.E. inoccupés depuis six mois à moins d’un an et -12,6% depuis moins de six mois). En revanche, les groupes suivants ont vu leur effectif augmenter à un an d’écart : les D.E. inoccupés depuis deux ans à moins de cinq ans (+9,7%) et depuis un an à moins de deux ans (+4,7%).

Les évolutions globales de la demande d’emploi d’après l’examen par groupe d’âge et par sexe, demeurent à la baisse. En moyenne entre 2020 et 2021, la diminution de la demande d’emploi est similaire entre hommes et femmes. On compte en moyenne 3.929 hommes de moins qu’en 2020 (-3,6%) et 3.746 femmes de moins (-3,8%).

En termes d’âge, on relève surtout une baisse plus marquée parmi les plus jeunes : -5,9% sur base annuelle de personnes âgées de 25 à moins de 30 ans, et -4,6% de personnes de moins de 25 ans, inscrites dans la demande d’emploi.

La gestion des offres d’emploi par le Forem

Sur l’ensemble de l’année 2021, près de 440.000 offres d’emploi ont été diffusées par le Forem (hors offres provenant des autres Services Publics de l’Emploi), soit 25 % de plus qu’en 2020, année pendant laquelle la crise avait provisoirement gelé les intentions de recrutement. Alors que le nombre d’opportunités d’emploi était encore à la baisse en début d’année, le retour à la croissance a été observé dès le mois de mars dernier. Le nombre d’offres ouvertes en 2021 est de 7 % supérieur à celui de l’année 2019, avant la crise.

En 2021, près de 146.000 postes en provenance des autres SPE ont été conjointement publiés sur le site du Forem.

Les besoins de main-d’œuvre sont en hausse entre 2020 et 2021 dans tous les secteurs d’activité, comme par exemple l’industrie manufacturière (+ 28 %), le secteur du commerce de gros et de détail (+ 43 %), les services aux entreprises (+ 13 %), le secteur de la construction (+ 26 %), le secteur de la santé et de l’action sociale (+ 26 %), le transport et l’entreposage (+ 35 %), l’administration publique (+ 24 %), les services collectifs, sociaux et personnels (+ 47 %), et l’Horeca (+ 69 %).

La demande d’emploi en décembre 2021

La Wallonie compte 195.036 demandeurs d’emploi inoccupés à fin décembre 2021, parmi lesquels 121.852 demandeurs d’emploi demandeurs d’allocations (dont 1.421 en Communauté germanophone), et 34.970 jeunes en stage d’insertion professionnelle (dont 165 en Communauté germanophone). S’y ajoutent 27.974 demandeurs d’emploi inscrits obligatoirement et 10.240 demandeurs d’emploi inscrits librement.

Le taux de demande d’emploi s’élève actuellement à 12,2 % de la population active wallonne. Il se situe donc en dessous de son niveau de fin décembre 2020 (13,1 %) et même en dessous de son niveau de fin décembre 2019 (12,7 %), soit avant le début de la crise sanitaire.

Entre la fin des mois de novembre et décembre derniers, le nombre de demandeurs d’emploi inoccupés a augmenté de 0,9 %, ce qui représente 1.829 personnes supplémentaires inscrites dans la demande d’emploi wallonne. Une tendance à la hausse s’observe habituellement en cette période de l’année.

A la fin du mois de décembre 2021, la demande d’emploi wallonne comprend 14.430 personnes de moins qu’il y a un an, ce qui correspond à un recul relatif de 6,9 %. Le niveau de la demande d’emploi se situe même sous celui de fin décembre 2019, avant l’éclatement de la crise sanitaire. A deux ans d’intervalle, le recul est de 4,5 %.

La diffusion des offres en décembre 2021

Au cours du mois de décembre 2021, le Forem a diffusé 39.068 offres d’emploi (sans compter celles émanant d’autres SPE), soit 63 % d’opportunités d’emploi supplémentaires par rapport au mois de décembre 2020. Simultanément, 11.668 postes en provenance des autres SPE ont été relayés sur le site du Forem.

En décembre dernier, la plus forte croissance des offres d’emploi à un an d’écart concerne l’Horeca, qui est à l’origine de 756 postes, soit 559 postes de plus qu’en décembre 2020 (+ 284 %), et ce malgré les restrictions dues aux règles sanitaires. Cette hausse s’explique aussi par la faiblesse des besoins en fin d’année 2020, étant donné la limitation des activités qui avait été imposée par les autorités fédérales.

Les besoins en personnel du mois de décembre 2021 sont supérieurs à ceux de décembre 2020 dans la majorité des secteurs d’activité. Ceux qui affichent les plus fortes croissances sont :

• le secteur du commerce de gros et de détail (+ 108 %) ;
• le secteur des services collectifs, sociaux et personnels (+ 104 %) ;
• l’industrie manufacturière (+ 58 %), et particulièrement dans
  • les industries agroalimentaires (+ 81 %) ;
  • l’industrie chimique (+ 71 %) ;
  • le travail des métaux (+ 84 %) ;
  • la fabrication de machines et équipements (+ 56 %) ;
• le transport et l’entreposage (+ 51%) ;
• les services aux entreprises (+ 47 %) ;
• les activités financières (+ 46 %) ;
• le secteur de la santé et de l’action sociale (+ 38 %).

Rappelons que le Forem ne gère qu’une partie des opportunités disponibles sur le marché de l’emploi wallon. Les données présentées ci-dessus reflètent une tendance de l’évolution de la demande de travail des entreprises du marché de l’emploi wallon.

Sources : le Forem, ADG ; calculs : le Forem