Le think thank du cabinet de conseil international Oliver Wyman, a publié de nouvelles données issues de son annuel Urban Mobility Readiness Index, un classement mondial de plus de 70 villes évaluant leur performance en matière de mobilité urbaine selon un large éventail de critères. Cette année pour la première fois, l’Indice évalue le classement des villes belges aux côtés de leurs homologues internationaux. Bruxelles se classe au 19e rang mondial et au 11e rang européen, dépassant des métropoles telles que Madrid et Milan.

Réalisée en collaboration avec l’Université de Berkeley, cette étude annuelle évalue la capacité des systèmes de mobilité urbaine à faire face aux enjeux futurs, en s’appuyant sur des indicateurs tels que l’innovation, l’efficacité des systèmes, l’attractivité du marché, les infrastructures et l’impact social. Alors que la moyenne mondiale s’établit à 49% sur l’ensemble des indicateurs, Bruxelles atteint un score de 59%, ce qui lui permet de figurer dans le top 20 mondial du classement. En tête du classement, figurent San Francisco (1er), suivie de Paris (2e), Singapour (3e), Munich (4e), Amsterdam (5e), Stockholm (6e), Berlin (7e), New York (8e), Zurich (9e) et Londres en 10e position. D’autres villes belges font également leur entrée dans le classement mondial, avec Gand à la 36e place, Anvers à la 39e place, Louvain à la 43e place et Liège à la 48e place.

Bruxelles obtient un bon score européen grâce à ses avancées en matière de mobilité durable (10e place) et de transports publics (19e place). En revanche, elle est à la traîne en matière d’innovation technologique, où elle se classe 29e, ce qui révèle un retard dans les solutions de mobilité numérique comme les véhicules autonomes et les services de mobilité partagée. Le bon score en matière de durabilité s’explique par plusieurs facteurs. Notamment, près de la moitié des déplacements (45%) effectués à Bruxelles, couvrent moins de deux kilomètres, ce qui encourage la marche et le vélo. De plus, d’ici 2035, la Région bruxelloise prévoit de renforcer ses infrastructures afin de rivaliser avec des villes comme Paris et Amsterdam en matière de borne de recharge pour véhicules électriques.

L’Indice souligne que si Bruxelles dispose d’une base solide, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour rivaliser avec les leaders européens comme Amsterdam et Paris. La future ligne 3 du métro pourrait jouer un rôle clé dans cette dynamique. Bien que Bruxelles dispose d’un réseau de transport public multimodal bien développé, sa fréquentation est en baisse : la part des usagers des transports publics est passée de 24% en 2010 à 22% aujourd’hui, contrairement à la tendance observée dans d’autres villes européennes. Les usagers évoques des préoccupations liées à la performance, à la rapidité et à la sécurité du réseau. Par ailleurs, Bruxelles est également à la traîne quant à l’adoption de nouvelles technologies de mobilité. Le nombre de bus à zéro émission est encore limité et les investissements dans les projets de véhicules connectés et autonomes (VCA) sont minimes. Contrairement à d’autres grandes villes européennes, la capitale belge ne dispose pas encore d’un écosystème dynamique dédié à ​ l’innovation en matière de technologies de la mobilité.

Kevin Smeets, expert en mobilité et partner chez Oliver Wyman, déclare : « L’Indice met en évidence les initiatives positives de Bruxelles en faveur d’une meilleure mobilité et de systèmes durables. Toutefois, pour conserver son statut parmi les grandes villes européennes, Bruxelles doit affiner son cadre de mobilité en poursuivant ses efforts en matière de durabilité tout en réalisant des investissements essentiels. Le développement des infrastructures de recharge et la nouvelle ligne de métro sont avancées encourageantes, mais une impulsion forte en faveur de l’innovation technologique est indispensable. »

Source: MarshMcLennan