Les possibilités de prise de congé parental ont été étendues et les conditions à remplir assouplies depuis le 1er juin 2019. En dépit du fait que la nouvelle réglementation ne soit en vigueur que depuis à peine cinq mois, on peut d’ores et déjà parler de succès: le nombre de collaborateurs qui optent pour le congé parental 1/10ème est en augmentation. De même, les hommes sont plus nombreux à rester à la maison pour les enfants.
Outre le congé pour soins palliatifs et le congé pour raisons médicales, le congé parental est l’un des congés thématiques que les collaborateurs peuvent solliciter. Une condition spécifique à remplir dans le cadre du congé parental est qu’il doit intervenir avant que l’enfant n’ait atteint l’âge de 12 ans. A l’heure actuelle, une moyenne de 2% des salariés prennent un congé parental – un chiffre qui est demeuré stable ces cinq dernières années.
La différence entre ouvriers et employés est minime. Du côté des employés, en moyenne 2,1% d’entre eux optent pour cette forme de congé tandis que la moyenne est de 1,9% chez les ouvriers. « On ne relève quasiment aucune évolution, ces cinq dernières années, dans le camp des employés. On constate par contre une augmentation annuelle constante du nombre d’ouvriers qui font appel à cette possibilité. En 2015, le pourcentage était encore de 1,68% – ce qui représente donc une progression de pas moins de 13,7% ! », déclare Tim De Troch, directeur HR Business chez Attentia.
Congé parental flexible
Début juin, un collaborateur avait le choix entre trois possibilités: un congé à temps plein de quatre mois (par périodes d’un mois), continuer à travailler à temps partiel pendant huit mois (par périodes de deux mois minimum) ou travailler en 4/5è temps pendant douze mois, avec possibilité, pour cette dernière formule, de segmenter la période en blocs de cinq mois.
Les chiffres d’Attentia démontrent que l’interruption qui continue de rencontrer le plus de succès est le congé parental à temps plein. Pas moins de 53,38% des collaborateurs ayant des enfants de moins de 12 ans qui ont pris un congé parental cette année ont choisi cette formule. Sa popularité est même en augmentation par rapport à 2015 lorsque la moitié des personnes concernées l’avaient choisie. Le travail en 4/5è temps (congé parental 1/5ème) semble également séduire les collaborateurs: 38,95% restent chez eux un jour par semaine afin d’être auprès de leurs enfants. Leur pourcentage est toutefois en recul en comparaison du pic que l’on avait enregistré en 2016 (44,83%).
Depuis juin 2019, les collaborateurs peuvent choisir une quatrième option: un demi-jour de congé parental par semaine ou un jour entier par quinzaine. Ce nouveau régime de congé 1/10ème rencontre clairement du succès. Bien que cette possibilité ne soit entrée en vigueur qu’il y a à peine cinq mois, 4,28% des collaborateurs qui prennent un congé parental optent pour cette formule. « Il faut souligner que ce sont surtout les personnes qui travaillaient en 4/5ème temps qui préfèrent désormais opter pour ce demi-jour par semaine. On constate par ailleurs qu’en 2019, près de 60% des jours d’interruption 1/10ème tombent le mercredi. Nombreux sont les parents qui se contentent donc désormais du mercredi après-midi pour pouvoir rester chez eux auprès des enfants. »
Rattrapage masculin
En termes de catégories d’âge, les congés parentaux sont essentiellement le fait de la tranche d’âge des 30-40 ans (le pourcentage est de 4,7% dans cette tranche d’âge). Du côté des collaborateurs de moins de 30 ans, on relève une diminution – de 3,51% à 1,12% – alors qu’une augmentation sensible – de 1,62% à 2,6% – intervient dans la catégorie des quadragénaires. Une possible explication serait que les femmes ont leur premier enfant à un âge de plus en plus avancé et que l’âge moyen des mères au moment de la naissance – tous rangs de naissance confondus – augmente. En 2018, cet âge moyen était de 30,7 ans selon des chiffres Stabel.
L’analyse de ses propres chiffres incite Attentia à souligner le profond fossé qui subsiste entre les hommes et les femmes. Les femmes demeurent, aujourd’hui encore, plus nombreuses à prendre un congé parental que les hommes: en moyenne 2,65%, contre seulement 1,72% chez leurs homologues masculins. « On remarque toutefois que cette disparité des genres tend à se combler rapidement ces cinq dernières années», déclare Tim De Troch. « On remarque une forte diminution du côté des femmes (de 3,06% en 2015 à 2,65% en 2019) alors que l’on enregistre une augmentation de près de 20% chez les hommes (de 1,39% à 1,72% au cours de la même période). ».
L’interruption de travail de plus courte durée ne rencontre pas encore un franc succès
En plus de la quatrième option permettant de prendre son congé parental en demi-jours, quiconque travaille à plein temps ou à temps partiel peut également demander son congé parental pour de plus courtes périodes. La durée minimale d’un congé parental à plein temps passe d’un mois à une semaine. En cas de congé parental à mi-temps, le salarié peut choisir une période d’un mois en lieu et place d’une période minimale de deux mois.
Cette nouvelle possibilité n’est pas encore entrée dans les usages courants. Seulement 0,38% de tous les salariés qui ont pris un congé parental cette année ont choisi l’option d’une interruption d’une seule semaine. La prise d’un congé complet de deux semaines ne représente que 0,58% de tous les salariés.
« Les salariés qui prennent un congé parental à temps plein optent généralement pour une durée d’un mois. Lors d’un congé parental 1/5ème, le choix se porte souvent sur une période d’interruption plus longue: un tiers des personnes le prennent pendant une durée de cinq mois (prenant donc, au total, un mois de congé parental) ; deux-tiers le prennent sur une plus longue période », conclut Tim De Troch.
Source: Attentia -analyse des données collectées auprès de 305.000 collaborateurs travaillant pour ses clients.