La progression du PIB en Belgique devrait se maintenir à 0,2 % au troisième trimestre. La BNB prévoit notamment que les perspectives d’augmentation du pouvoir d’achat soutiendront la consommation privée mais que la dégradation de la confiance des chefs d’entreprise pèsera sur les investissements et sur les exportations nettes. Les modèles de prévisions instantanées (nowcasting) de la Banque fournissant des signaux contrastés, l’incertitude demeure un facteur important et les estimations de la croissance du PIB comportent des risques baissiers.
Au deuxième trimestre de 2019, la croissance du PIB en Belgique s’est légèrement tassée, revenant à 0,2 % (en glissement trimestriel), sur la base de la dernière publication de l’Institut des comptes nationaux. Ce pourcentage est égal au taux de croissance de la zone euro dans son ensemble. La ventilation des données actuelles relatives aux composantes de la demande du PIB montre que l’expansion de l’activité en Belgique au deuxième trimestre de 2019 a été soutenue par les contributions positives de la consommation privée et publique, des investissements publics et des entreprises, ainsi que des exportations nettes. En revanche, les investissements dans l’immobilier résidentiel ont reculé et les variations des stocks ont contribué négativement à la croissance. Du côté de la production, la progression de la valeur ajoutée a été exclusivement le fait des services aux entreprises, tandis que celle-ci s’est inscrite à la baisse dans l’industrie manufacturière pour le deuxième trimestre consécutif.
Selon ces prévisions, la croissance de la consommation privée devrait demeurer stable au troisième trimestre de 2019 étant donné que les signaux provenant des indicateurs d’enquêtes sont mitigés, que les fondamentaux demeurent relativement solides et que les immatriculations de véhicules s’affichent en hausse. La progression des investissements des entreprises devrait en revanche fléchir au troisième trimestre : l’indicateur de confiance des chefs d’entreprise et les prévisions de la demande ont en effet continué de se détériorer dans les services aux entreprises et, en particulier, dans l’industrie manufacturière.
Néanmoins, un rebond du marché de l’immobilier résidentiel est attendu au vu des taux d’intérêt hypothécaires qui sont à des niveaux historiquement bas, des perspectives de revenus qui restent favorables et des indicateurs de confiance dans la construction qui sont demeurés relativement stables à des niveaux élevés. Enfin, la contribution des exportations nettes à la croissance du PIB devrait être négative au troisième trimestre, sous l’effet principalement d’une nouvelle détérioration des indicateurs de la demande extérieure.
La Banque utilise à l’heure actuelle deux modèles de prévision immédiate (nowcasting) afin de réaliser des estimations à court terme de la croissance de l’activité. Les résultats pour le troisième trimestre de 2019 de ces deux modèles présentent un écart anormalement grand. Alors que les estimations du modèle BREL de la BNB suggèrent que la croissance du PIB pourrait augmenter marginalement pour s’établir à 0,3 %, celles de l’autre modèle de prévision immédiate de la BNB (R2D2) sont nettement plus pessimistes et pointent une contraction.
Cela étant, ce dernier modèle est particulièrement sensible aux évolutions qui touchent l’industrie manufacturière, qui sont généralement des indicateurs de points d’inflexion dans la croissance du PIB, alors que, conformément aux statistiques actuelles, la baisse de régime dans l’industrie manufacturière continue de coïncider avec une croissance globale positive (quoique modérée) du PIB réel.
Il se peut par ailleurs que la résistance prolongée du secteur des services et de la demande intérieure continue de soutenir la croissance du PIB au troisième trimestre, même si, à terme, l’économie belge est susceptible d’encore s’essouffler, voire de se contracter, si l’environnement extérieur et la situation dans l’industrie manufacturière ne s’amélioraient pas. De manière générale, une croissance de 0,2 % semble être la prévision la plus plausible à ce stade pour le troisième trimestre, bien qu’elle soit associée à des risques clairement baissiers.
Source : BNB – Business Cycle Monitor