Considérons ceci à titre indicatif. L’étude Olfeo a pour objectif de présenter la réalité de l’utilisation d’Internet dans les entreprises et les administrations dans 5 pays européens : l’Allemagne, la Belgique, la France, le Luxembourg et la Suisse. Objectif de cette étude : mieux comprendre quelle est l’utilisation d’Internet au bureau et, implicitement, quels sont les coûts et éventuels déficits de productivité engendrés pour l’entreprise…
En guise de préambule, l’étude souligne que « aujourd’hui, plus de 90% des entreprises et des administrations donnent un accès Internet à leurs collaborateurs. Rapidité, proximité, recherche d’informations instantanée… les perspectives offertes par Internet sont nombreuses et font apparaître de nouveaux risques à maîtriser pour les entreprises et les administrations.
Les usages d’Internet ne cessent d’évoluer d’une année à l’autre pour l’entreprise que ce soit à travers le mode de connexion à Internet (wifi), que techniquement (multiplication des protocoles Internet et généralisation des flux chiffrés) ou encore dans les habitudes de surf des collaborateurs résolument tournées cette année vers l’interactivité, l’actualité, la consultation de contenus médias… »
Quels sont les principaux constats de cette étude?
1. Un internaute passe en moyenne 1h53 sur internet chaque jour au bureau.
2. 44% du temps passé sur internet au bureau concerne une utilisation à des fins personnelles, soit 50 minutes par jour, soit une demi-journée par semaine.
3. L’usage personnel d’internat au bureau représenterait une perte de productivité de l’ordre de 10,2%, ou, exprimé en proportion d’un salaire brut moyen de 65.000 euros (coût total entreprise), un montant annuel de 6.600 euros par collaborateur ‘connecté’
4. Les pics d’utilisation à des fins personnelles d’internet ont lieu dans la tranche 11h – 15h.
5. En Belgique, les réseaux sociaux occupent proportionnellement une place plus importante (17% du trafic à des fins personnelles), en comparaison aux autres pays concernés par l’étude.
L’étude relève enfin les enjeux à maîtriser pour l’entreprise sur base des observations quant à l’utilisation d’internet. Même si la productivité est mise en évidence malgré l’atténuation progressive des barrières traditionnelles entre vie privée et vie professionnelle, ce sont les éléments de sécurité qui attirent l’attention des analystes. Ainsi, « l‘augmentation des flux sécurisés et l’augmentation des transactions bancaires sur Internet doivent être intégrées dans la stratégie de sécurisation du système d’information. Sécuriser les flux Internet sécurisés ou non est un enjeu majeur afin d’assurer le bon fonctionnement du système d’information. La solution est nécessairement technique, un antivirus de flux, en complément d’un antivirus sur les postes de travail, aussi bien sur les sites sécurisés ou non sécurisés permet de prévenir ces menaces. »
Les risques juridiques et les enjeux liés à la e-réputation sont également pointés du doigt et rappellent si besoin la nécessité pour l’entreprise de disposer de chartes Internet associées aux moyens techniques mis en oeuvre.
En première lecture, les constats de l’étude Olfeo pourraient valider les politiques restrictives d’accès à internet mises en oeuvre par certaines entreprises soucieuses de limiter les risques de sécurité et d’éviter les sources de distraction. A noter cependant que l’étude n’aborde pas l’utilisation des appareils privés (smartphones par exemple) sur le lieu de travail… Ceux-ci peuvent bousculer sans ménagement les politiques contraignantes et permettre à vos collaborateurs de rester connectés par leurs propres moyens, si ceux que l’entreprise leur met à disposition ne leur permet pas de le faire…
Note méthodologique : l’étude a été réalisée sur l’année 2014 sur les cinq pays précédemment cités. Elle porte sur plus d’une centaine d’entreprises de tailles variables et représentant plus de 150 000 collaborateurs au total. Ces organisations appartiennent à des secteurs d’activité divers : santé, distribution, service, banque, collectivités locales… Elle concerne l’ensemble des collaborateurs, quels que soient leurs fonctions, leurs localisations ou leurs niveaux hiérarchiques. Les utilisateurs observés n’ont jamais été limités dans leur navigation Internet au bureau, les résultats sont donc l’expression de la réalité de l’utilisation d’Internet.