Près de 70% des femmes retravaillent dans les deux ans après un cancer du sein. Une étude menée par la Mutualité Chrétienne auprès de 7.600 femmes âgées de 20 à 64 ans qui ont reçu des indemnités d’incapacité de la Mutualité chrétienne (MC) indique que deux tiers (67%) d’entre elles ont repris totalement ou partiellement le travail dans les deux ans qui ont suivi le diagnostic de cancer.
« En moyenne, l’indemnisation tourne autour d’un an. Pour 26% des femmes, l’incapacité se prolonge au-delà de deux ans. Le décès survient malheureusement dans 2% des cas », précise la mutualité. Par ailleurs, pour près d’une femme sur quatre (24%), aucune indemnité n’a été versée dans les deux mois qui ont suivi la découverte du cancer.
« Sans doute les personnes concernées ont-elles arrêté de travailler à un moment ou un autre et probablement pour de courtes périodes d’incapacité successives. Mais en tout cas, pour les travailleuses salariées, pas au-delà de la période de salaire garanti payé par l’employeur », observe Jean Hermesse, secrétaire général de la MC.
La probabilité de reprendre le travail dépend notamment du stade de la maladie, du traitement, de l’âge mais aussi du statut professionnel. Ainsi, la probabilité de retour au travail dans les deux ans est de 77% au stade I de la maladie, contre 27% au stade IV malgré l’impact négatif de traitements comme la chimiothérapie.
Par ailleurs, les patientes les plus jeunes ont davantage de chance de retourner plus vite au boulot. Par contre, les retours pour les ouvrières sont plus longs que pour les employées. « Le fait d’avoir un boulot très physique rend la reprise plus difficile. Et souvent avec peu de possibilités d’adaptation« , avance encore Jean Hermesse.
Quant aux indépendantes, elles ont une plus faible probabilité d’entrer en incapacité que les salariées, par peur de l’impact de leur absence sur leur activité professionnelle notamment. Mais elles ont cependant tendance à y rester plus longtemps quand elles y sont, entre autres parce que certaines ont entre-temps été contraintes d’arrêter leur métier ou de revendre leur commerce. « De nombreuses modalités de reprise existent, allant du poste adapté à une formation vers une autre profession en passant par une reprise partielle de l’activité professionnelle… », rappelle Jean Hermesse, pour qui le cas des malades atteints d’un cancer constitue « la preuve qu’une stigmatisation des travailleurs en incapacité de travail ne repose que sur des préjugés et est inadmissible ».
Source : Belga