Egofight ou pour quelles raisons les comités de direction freinent la croissance des entreprises.

Et si le principal écueil auquel nos organisations doivent faire face au quotidien se trouvait au sommet de la pyramide? En guise d’humeur de votre Peoplesphere n°207, quelques lignes de réflexions au sujet des luttes intestines qui entravent la profitabilité des entreprises.

Quel est le plus grand frein à la rentabilité de nos entreprises ? Le coût du travail, comme aiment le faire entendre les organisations patronales ? La mentalité défaillante des effectifs, instillée dans les veines de l’entreprise par des représentants syndicaux idéologiquement coincés entre le 19ème et le 20ème siècles ? L’inertie de nos organisations affichant une faible capacité à se réinventer, vite et bien ? Non, il est ailleurs. Notre gisement de progrès le plus important – et le plus accessible également, c’est là toute l’ironie ! – se trouve au niveau de nos comités de direction.

Nos managers et dirigeants passent le plus clair de leur temps à chercher puis à trouver des moyens de satisfaire leurs egos aux dépens des autres. Ils se cherchent des poux en permanence, protègent des prés carrés qu’ils assimilent à leurs territoires personnels alors qu’ils n’en sont que les (très provisoires) locataires.

Cette lutte d’egos à l’interne est très dommageable. Mais où diable trouve-t-elle son origine?

Primo, dans ce terrible attrait du pouvoir et de ses symboles, qui reste une motivation lourde. Celui-ci nous permet de réaliser des instincts primaires et guerriers contre lesquels il est difficile de lutter, n’est-il pas…

Secundo, dans l’absence de partage. Cette utopie – sur laquelle se construit une nouvelle ère économique toujours en phase d’émergence – ne touche pas encore les sphères supérieures. Ce n’est pas injurieux d’affirmer que les plus nantis d’entre nous ne sont pas engagés dans l’économie collaborative, à quelques exceptions près…

Tertio, dans le rejet de l’amour et de l’amitié professionnels… Il faut aujourd’hui une énorme force de conviction pour y croire encore. Pour accepter que les équipes les plus performantes, les plus efficaces, les plus soudées sont en toute simplicité celles où les gens s’aiment.

Quel miracle pouvons-nous donc espérer pour que nous progressions ensemble dans ces directions ?
J’entends souvent que la féminisation de notre économie dirigeante serait la réponse, ce qui me laisse sceptique quand je vois à quel point la lumière aveuglante du pouvoir transforme en mâles dominants les femmes qui occupent les sièges de CEO. Je parierais davantage sur l’inévitable changement de notre système éducatif. Et sur l’épanouissement que nous pourrons offrir aux enfants qui seront élevés dans une approche fondée sur l’esprit d’entraide et non plus sur la compétition. Leur moteur naturel sera la recherche du plaisir d’autrui et la face de notre économie en sera transformée.

Jean-Paul ERHARD

Lire l’ensemble de l’édition ? Cet article est paru dans le dossier consacré à l’onboarding de l’édition print n°207 de Peoplesphere (FR). Pour lire le dossier dans son intégralité, abonnez-vous au magazine (http://www.peoplesphere.be/fr/abo/) ou commandez votre édition (print ou pdf – 15 euros tvac) via email à l’adresse : info@peoplesphere.be

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