Les Belges sont champions d’Europe en distance et temps de trajet domicile-travail: nous sommes les premiers tant en termes de temps que de kilomètres parcourus. En moyenne, les Belges parcourent 39 kilomètres pour un aller-retour, la durée moyenne du trajet étant de 53 minutes par jour. Ces chiffres sont les plus élevés de tous les pays étudiés. Un mémo cependant: un Belge sur cinq n’est pas satisfait de son temps de trajet. Un sur trois le vit comme une perte de temps, tandis qu’à peine un Belge sur dix peut être productif pendant son trajet.
C’est ce que révèle l’enquête internationale annuelle menée par le spécialiste des ressources humaines SD Worx auprès de 18.000 travailleurs. Au total, SD Worx a cartographié 18 pays. En Belgique, plus de 1.000 Belges ont à nouveau été interrogés.
Un petit pays avec la main-d’œuvre la plus mobile géographiquement
Avec les travailleurs danois et italiens, les Belges sont ceux qui parcourent le plus de kilomètres pour se rendre au travail. En moyenne, les Belges sont ceux qui vivent le plus loin de leur lieu de travail, puisque nous sommes les champions de la distance de trajet avec près de 40 kilomètres aller-retour par jour (39 km). Les Danois et les Italiens se situent également au-dessus de la moyenne (37 kilomètres aller-retour). Les Néerlandais, les Irlandais et les Slovènes suivent avec 34 kilomètres aller-retour par jour.
La moitié des Belges parcourent 25 km par jour pour se rendre au travail ; c’est la médiane la plus élevée de tous les pays européens étudiés. Mais en termes de kilomètres, nous sommes suivis de près par les Néerlandais et les Slovènes : la moitié des travailleurs de ces pays parcourent également 24 km (aller-retour) en moyenne. De notre côté, nous sommes prêts à parcourir environ 48 km aller-retour (40 km étant la moyenne européenne). Il n’y a que dans des pays comme le Danemark, la Finlande et la Slovénie (52 km) que la volonté est encore plus grande en termes de trajet domicile-travail, mais cela n’apparaît pas encore dans les kilomètres parcourus.
Un Belge sur cinq mécontent de son temps de trajet
En ce qui concerne le temps passé dans les embouteillages (pour les trajets domicile-travail), les Belges sont également champions : la Belgique remporte la palme avec 53 minutes (aller-retour), suivie par les Suédois, les Roumains et les travailleurs britanniques avec 52 minutes, puis par les Italiens et les Danois avec respectivement 51 et 50 minutes (aller-retour). Chez les Croates, les Slovènes et les Espagnols, la durée moyenne reste de 40 minutes. De notre côté, la moitié des Belges font 40 minutes de trajet aller-retour, cette médiane étant la plus élevée d’Europe. Mais elle s’applique également à de vastes pays comme le Danemark, la Finlande, l’Allemagne, l’Irlande et l’Italie.
Le temps de trajet maximum que les salariés sont prêts à effectuer varie aussi selon les pays : les Finlandais et les Suédois se distinguent avec respectivement 63 et 62 minutes. Viennent ensuite les Belges, les Danois et les Anglais avec 60 minutes. En d’autres termes, le groupe le plus nombreux souhaite consacrer au maximum une heure à ses déplacements. À l’autre extrême, les Croates préfèrent limiter leur trajet à moins d’une demi-heure par jour (26 minutes).
Valérie t’Serstevens, experte en mobilité et conseillère juridique chez SD Worx: « Deux Belges sur trois (66%) sont satisfaits de la distance de leur trajet domicile-travail. Les Belges se révèlent géographiquement très mobiles en termes de kilomètres parcourus : cette forte propension à voyager est positive pour le marché du travail. D’un autre côté, la durée du trajet joue évidemment un rôle. Une personne sur cinq n’est pas satisfaite de son temps de trajet. L’accessibilité et la distance jouent un rôle dans le choix d’un autre employeur, mais la principale raison reste le salaire, comme le montre la même étude ».
La spécialiste poursuit : « Un Belge sur trois considère les trajets domicile-travail comme une perte de temps. Huit Belges sur dix ne peuvent pas être productifs lorsqu’ils font la navette. Il y a là un potentiel d’amélioration, en plus de la solution existante du télétravail partiel. Moins d’un Belge sur dix déclare ne pas effectuer de trajet régulier. »
Un Belge sur trois considère les trajets domicile-travail comme une perte de temps
Un Belge sur trois (30%) estime perdre du temps dans ses trajets, ce qui est conforme aux autres pays européens. Il n’y a qu’en Italie (38%), en Irlande (37%) et en Roumanie (37%) que ce sentiment est plus répandu. Le Royaume-Uni se distingue positivement : moins d’un travailleur sur dix (9%) a le sentiment de perdre du temps.
Près de huit Belges sur dix (77%) sont également incapables de travailler tout en faisant la navette. Seuls 12% des Belges y parviennent. C’est nettement moins que dans d’autres pays. Les pays qui arrivent en tête sont l’Irlande (22%), le Royaume-Uni (20%), la Pologne (19%), la Slovénie (19%) et la Roumanie (18%). « Il est très courant au Royaume-Uni de prendre des appels professionnels ou de travailler sur son ordinateur portable pendant ses trajets. Bien sûr, le fait que le wifi soit disponible dans la plupart des trains, en particulier sur les longs trajets, est une aide précieuse », ajoute Valérie t’Serstevens.
Autre fait marquant : un Belge sur dix n’effectue pas de trajet régulier. Ce chiffre est légèrement inférieur à la moyenne européenne. Des pays comme l’Italie (27%) et le Royaume-Uni (23%) se distinguent par le pourcentage le plus élevé de travailleurs n’effectuant pas de trajet régulier. De vastes pays comme la Suède (18%), l’Irlande (17%) et la Finlande (16%) comptent également plus de travailleurs qui ne font pas régulièrement la navette, tandis qu’en Serbie (5%), en Autriche (7%) et en Croatie (8%), cette situation est plutôt rare.
Source: SD Worx aide les organisations à gérer leurs ressources humaines et leurs salaires. L’analyse de l’enquête la plus récente, la « Navigator Series », fournit aux organisations une boussole pour naviguer à travers les défis des RH et des salaires. L’enquête a été menée en février 2024 dans 18 pays européens : Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Italie, Irlande, Croatie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovénie, Espagne, Royaume-Uni et Suède. Au total, 18 000 travailleurs ont été interrogés. Les résultats sont pondérés et garantissent une représentation fiable du marché du travail dans chaque pays.