Le syndicat socialiste profite de la rentrée pour souligner à quel point les conditions d’accès aux allocations d’insertion et l’inadéquation de celles-ci au coût de la vie risquent d’installer les jeunes demandeurs d’emploi dans la précarité. L’entrée dans le monde du travail débouche trop souvent sur une incapacité à s’y installer durablement.
En juillet, 85.380 jeunes (moins de 25 ans) étaient ainsi inscrits au chômage dans l’ensemble du pays, dont 15.628 avaient récemment quitté l’école. Comme le rappelle la FGTB, parmi eux, seuls 4. 955 jeunes entraient dans les conditions permettant de démarrer le stage d’insertion professionnelle et peuvent, s’ils font des efforts suffisants pour trouver du travail, avoir droit aux prestations après un an.
Le syndicat poursuit: « 38.425 jeunes ont quant à eux disparus des statistiques. Ces jeunes également inscrits en tant que demandeurs d’emploi, n’auront jamais droit aux allocations d’insertion.
Il s’agit par exemple, des jeunes de 25 ans et + qui ne sont pas admissibles aux allocations d’insertion au moment de leur demande ou encore des jeunes de moins de 21 ans qui eux n’ont tout simplement pas droit aux allocations d’insertion s’ils n’ont pas obtenu de diplôme. De plus, les allocations d’insertion sont limitées dans le temps. En effet, ceux qui n’ont pas trouvé de travail après 36 mois sont tous simplement EXCLUS. Après l’exclusion, près d’un jeune sur quatre cherchant du travail reste au chômage sans être indemnisé, 13% supplémentaires doivent frapper à la porte des CPAS et demander l’accès au revenu d’intégration sociale. Ces jeunes ne sont donc plus des chômeurs complètement indemnisés… Certains triomphaliste diront cependant que le chômage baisse! »
Des montants insuffisants ?
La FGTB souhaite également prendre en compte ceux qui bénéficient des allocations d’insertion: « Pour ceux qui n’en sont pas exclus, l’allocation d’insertion n’est toutefois pas la panacée. En effet, le montant des allocations d’insertion est très inférieur au seuil de pauvreté. (Le seuil de pauvreté en Belgique en 2018 pour une personne seule était de 1 187 euros par mois, pour une famille de 2 adultes et 2 enfants de 2 449 euros par mois). Autrement dit, sans autres sources de revenus ces jeunes seront en situation de pauvreté ! Les conditions strictes d’accès aux allocations d’insertion aboutissent à exclure 38.425 jeunes du chômage. En outre, le montant trop faible de l’allocation d’insertion plonge des milliers d’autres jeunes aux portes de la pauvreté. Face à cette urgence, la FGTB exige que l’on offre une meilleure protection sociale aux jeunes qui sortiront demain de l’école. En outre, comme annoncé lors de sa rentrée politique, la FGTB exige que l’on relève l’ensemble des allocations sociales au-dessus du seuil de pauvreté. »