Le deuil peut également avoir des répercussions sur le lieu de travail : pour l’individu, l’équipe et le fonctionnement de l’entreprise. Une telle situation, surtout pour l’individu, peut avoir des effets durables sur la concentration et la productivité, ainsi que bouleverser le quotidien et l’atmosphère au sein d’une équipe. La facilité d’aborder le sujet est largement déterminée par la culture qui prévaut au sein d’une organisation ou d’une équipe.

Quoi qu’il en soit, il existe un certain nombre de conseils qui peuvent aider les collègues et les supérieurs hiérarchiques, à la fois lorsqu’un collègue revient d’un congé de deuil et pendant des périodes plus difficiles, telles que la période de la Toussaint ou d’autres dates significatives. IDEWE, service externe pour la prévention et la protection au travail, partage avec vous cinq de ces conseils.

1) Soyez patient et vigilant

La plus grande partie du processus de deuil commence après le congé de deuil. En effet, ce n’est souvent qu’après les funérailles et après avoir réglé de nombreuses questions pratiques qu’une personne est envahie par le silence et le chagrin. Sachez donc que lorsqu’un collègue revient au bureau, il est encore en plein travail émotionnel. Dans le meilleur des cas, la perte de l’être cher devient plus supportable avec le temps et les expériences positives réapparaissent, mais sachez que cela peut prendre beaucoup de temps. Le deuil n’a pas non plus de fin : le chagrin peut se manifester violemment à des moments qui vous semblent aléatoires en tant que personne extérieure, mais qui sont des moments significatifs pour la personne en deuil, par exemple à l’approche d’un anniversaire ou d’autres dates importantes. Essayez donc de garder ces moments à l’esprit et faites preuve de compréhension.

2) Allez vers la personne et ne prenez rien personnellement

Il est parfaitement normal de ressentir de l’appréhension et de l’hésitation face à un collègue en deuil, même si vos liens sont très forts. Il est très important d’aller vers lui de manière proactive (et donc de ne pas dire : « n’hésite pas à m’appeler si tu as besoin de parler ») et de lui montrer que vous pensez à lui. Si vous ne savez pas comment vous exprimer, prenez votre relation normale comme point de départ. Ayez aussi conscience que les personnes en deuil intense ne sont pas elles-mêmes et qu’elles réagissent parfois d’une manière à laquelle vous ne vous attendez pas ou à laquelle vous n’êtes pas habitué. Surtout, ne le prenez pas personnellement. Cela vaut également si votre expression de soutien reste sans réponse ou si une proposition de discussion ou de visite est rejetée. Ce qui ne signifie d’ailleurs pas que vous ne pouvez pas prendre de nouvelles initiatives par la suite.

3) Vous pouvez « faire comme si de rien n’était »

Nombreux sont ceux qui craignent que « faire comme si de rien n’était » donne l’impression d’être indifférent, mais c’est souvent la meilleure approche pour la personne en deuil. Par conséquent, lorsque vous interagissez au travail, essayez de vous comporter le plus normalement possible et parlez également des choses de la vie quotidienne. Si la personne en deuil n’en ressent pas le besoin à ce moment-là, elle coupera court à la conversation. Bien entendu, assurez-vous que la personne sait que vous êtes compatissant et à son écoute. Vous évitez ainsi que le deuil ne devienne un sujet tabou, ce qui rendrait l’atmosphère encore plus pesante.

4) Prévoyez à l’avance quelques « rituels de réconfort »

Il est non seulement important que votre collègue ressente l’empathie et la compréhension de l’équipe, mais aussi qu’il se sente le bienvenu après une période d’absence. Des initiatives à petite échelle, telles qu’un petit-déjeuner à son retour ou une collecte de messages écrits, peuvent déjà beaucoup aider. Et même après, il est important de poursuivre cette initiative d’équipe, par exemple en assistant ensemble à la messe d’enterrement et en organisant quelque chose lorsque l’anniversaire du défunt, ou une autre date difficile, approche. Il convient toutefois de toujours respecter l’état d’esprit et les souhaits de la personne en deuil.

5) Supérieur hiérarchique : concentrez-vous sur l’ensemble de l’équipe

Enfin, les supérieurs hiérarchiques parmi nous ont un rôle important à jouer : un dialogue ouvert et un leadership axé sur l’humain portent leurs fruits dans toute situation difficile. En tant que supérieur hiérarchique, il vous incombe, dans la mesure du possible, de rétablir l’ordre et le calme dans une situation perturbée ; non seulement en maintenant le contact avec la personne en deuil (en lui exprimant votre soutien et en lui proposant de discuter des modalités de son retour), mais aussi en ne perdant pas de vue les collègues. Déterminez avec quels membres de l’équipe le collègue en question a déjà été en contact, essayez de savoir ce que chacun ressent, discutez de la manière de redistribuer certaines tâches et de ce que vous souhaitez communiquer davantage au collègue endeuillé. Soulignez que certains sujets peuvent être abordés et témoignez votre soutien. En tant que supérieur hiérarchique, vous pouvez également demander le soutien d’une partie externe et, par exemple, mettre en place une discussion de groupe. Cela permet de créer du temps et de l’espace pour réfléchir à l’événement et à l’impact qu’il a sur chacun et sur son fonctionnement.