Grèves tournantes : l’enfer garanti jusqu’à la fin de l’année?

Les mouvements ont été entamés ce lundi 24 novembre et vont se poursuivre jusqu’à la grève nationale du 15 décembre prochain.
Les organisations syndicales sont restées à ce jour relativement discrètes quant à la mobilisation effective à l’occasion de ce « démarrage ».
Petit tour d’horizon des répercussions sur l’économie et sur nos entreprises…

Il n’y a pas lieu de débattre quant à la réussite ou à l’échec des mouvements initiés par les organisations syndicales. Les entreprises et les travailleurs – ainsi par conséquent que l’économie de manière générale – vont devoir composer avec le programme des actions annoncées.

L’Union Wallonne des Entreprises rappelait à la veille de la première journée de grève que « les employeurs soulignent qu’à côté du droit de grève existent aussi les droits de travailler et de circuler librement et que l’un ne l’emporte pas sur les autres. Les entreprises doivent tout mettre en place pour permettre aux salariés qui le souhaitent de prester ces jours de grève comme les autres jours de l’année. Les organisations d’employeurs rappellent les principes généraux du droit belge et international, selon lesquels les grévistes n’ont pas le droit de bloquer les accès aux entreprises ni les voies publiques. »

Dont acte. Mais qu’en est-il sur le terrain? Première estimation de l’impact de cette première journée du 24 novembre, sur base des estimations menées par essenscia (fédération de l’industrie chimique et des sciences de la vie).
Selon l’enquête menée par la fédération, « 8 entreprises sur 10 de la chimie, des matières plastiques et des sciences de la vie ont été touchées par l’action syndicale dans les provinces du Hainaut, du Luxembourg, d’Anvers et du Limbourg. Pour les trois quarts des entreprises, plus de la moitié des collaborateurs sont au travail. Mais, selon une enquête chez les entreprises membres, pour les trois quarts des entreprises plus de la moitié des collaborateurs sont à leur poste de travail dans les provinces du Hainaut, du Luxembourg, d’Anvers et du Limbourg. »

Dans son rôle de représentativité, essenscia met en garde contre ces actions qui perturbent fortement les activités de production et risquent, par conséquent, de porter gravement atteinte à la réputation du secteur sur le plan international. « Le secteur de la chimie, des matières plastiques et des sciences de la vie opère dans un environnement international très concurrentiel. Toute perturbation de la production est jugée de manière très critique, ce qui hypothèque nos chances d’attirer des investissements et d’ainsi créer de l’emploi”, selon Koen Laenens, directeur Affaires sociales d’essenscia.

De leur côté, les organisations syndicales à l’image de la CGSLB attendent une initiative gouvernementale visant à corriger socialement les mesures fiscales et sociales reprises dans l’accord conclu au début du mois d’octobre dernier (voir Peoplesphere n°190 – édition de novembre).
Le Bureau national du Syndicat libéral a en effet estimé « que les actions provinciales d’hier ont été un véritable succès. La CGSLB insiste depuis longtemps auprès du gouvernement pour qu’il procède à un réél « tax shift ». Actuellement, les épaules les plus frêles supportent l’essentiel de la charge, ce n’est pas juste. Des corrections sociales fondamentales s’imposent pour mieux répartir les efforts. « Tax shift » et correctifs sociaux constituent, selon la CGSLB, les meilleurs leviers pour rétablir le dialogue social. Au-delà des syndicats, c’est toute la société belge qui revendique avec insistance plus d’équité fiscale et sociale. Le gouvernement se trouve à la croisée des chemins. Il lui appartient de choisir la voie du chaos ou celle de la concertation sociale. À lui de décider ! »

Le Ministre Kris Peeters, vice-Premier et ministre de l’Emploi, chargé de renouer le dialogue social à l’issue de la manifestation du 6 novembre dernier précisait quant à lui que « les grèves tournantes ont un « impact négatif important sur une économie déjà vulnérable. Mais les actions des syndicats se sont généralement déroulées dans la sérénité. » Il soulignait par ailleurs l’importance d’une bonne concertation sociale entre les partenaires sociaux et le gouvernement, qui « doit être entamée à la suite d’une préparation intense et discrète ».

A noter que les perturbations pourront certainement être amplifiées encore par un arrêt supplémentaire des travailleurs de la SNCB annoncé pour le 11 décembre et une manifestation possible organisée par les représentants de la Police le 12 décembre.
La question reste donc posée: quand pouvons-nous attendre l’initiative qui permettra de réenclencher le processus de concertation ?

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Pour rappel – le programme des actions syndicales à venir disponible ici

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