Impact du covid-19 sur les systèmes de pensions: la baisse des cotisations et l’augmentation de la dette publique vont menacer leur viabilité à long terme.

L’indice mondial Mercer CFA Institute 2020 sur les systèmes de retraite compare 39 systèmes de retraite et couvre près des deux tiers de la population mondiale. Les Pays-Bas et le Danemark conservent, respectivement, leur première et deuxième place, et obtiennent la note convoitée de « A ». Nouveaux venus dans le comparatif, Israël remplace l’Australie à la troisième place, et la Belgique quant à elle se classe à la 16ème place dans le comparatif de 39 systèmes de pensions. L’indice révèle surtout l’impact du Covid-19 sur les retraites futures: les systèmes de pension sont sous forte pression financière et leur équilibre  à long terme est forcément menacé par la baisse des cotisations.

L’indice mondial se fonde sur une analyse multicritères des systèmes de retraite, regroupés en trois ensembles de caractéristiques, à savoir l’adéquation (Adequacy), la durabilité (Sustainability)et l’intégrité (Integrity).

Si la Belgique obtient un score élevé pour l’adéquation (6e) et l’intégrité (4e), elle arrive en queue de peloton en matière de viabilité (33e).
Dans un contexte de vieillissement de la population, d’augmentation du taux de dépendance des personnes âgées, de dépenses publiques croissantes sur le plan des pensions et d’une dette publique substantielle, le sous-indice de viabilité vise à évaluer les mesures prises, directement ou indirectement, par la politique gouvernementale pour assurer la viabilité des programmes actuels, par exemple la possibilité de retraite progressive ou le taux d’activité des travailleurs âgés, ainsi que le niveau de préfinancement des futures prestations de retraite.

L’impact du Covid-19 sur la garantie des futures pensions dans le monde entier sera négatif en raison de la réduction des cotisations, de la baisse de rendement des investissements et de l’augmentation de la dette publique.

L’impact économique considérable du Covid-19 augmente la pression financière à laquelle les retraités sont confrontés aujourd’hui et à l’avenir. Conjugué à l’augmentation de l’espérance de vie et à la pression croissante sur les ressources publiques pour soutenir la santé et le bien-être de la population vieillissante, le Covid-19 accroît l’incertitude liée aux retraites, comme le montre le Mercer CFA Institute Global Pension Index, publié pour la douzième fois cette année.

« La récession économique provoquée par la crise sanitaire mondiale a entraîné une baisse des cotisations de retraite, une baisse de rendement des investissements et une augmentation de la dette publique dans la plupart des pays. Cela aura inévitablement un impact sur les futures pensions, ce qui signifie que certaines personnes devront travailler plus longtemps, tandis que d’autres devront accepter un niveau de vie plus bas à la retraite », affirme le Dr David Knox, Senior Partner chez Mercer et auteur principal de l’étude.

« Il est essentiel que les gouvernements se penchent sur les forces et les faiblesses de leurs systèmes afin de garantir de meilleurs résultats à long terme pour les retraités. Même avant le Covid-19, de nombreux systèmes de retraite publics et privés dans le monde subissaient une pression croissante pour maintenir les prestations », ajoute Margaret Franklin, CFA, présidente et directrice générale du CFA Institute.

« Au fil du temps, nous avons beaucoup appris sur l’efficacité des systèmes de retraite. Bien qu’il n’existe pas de modèle unique qui fonctionne pour chaque pays, l’indice global des pensions fournit des informations comparatives et aide à différencier ce qui est possible et pratique sur chaque marché. Le CFA Institute est ravi de parrainer l’indice mondial des pensions de cette année et nous espérons accroître encore son impact à travers cet effort collaboratif. »

L’impact du COVID-19 sur l’avenir des systèmes de retraite

L’impact du Covid-19 est beaucoup plus large que ses seules implications sanitaires. De nombreuses répercussions économiques à long terme touchent, en effet, les secteurs d’activité, les taux d’intérêt, le rendement des investissements et la confiance en l’avenir. Il sera donc plus difficile de pouvoir garantir un niveau de pension satisfaisant, tout en maintenant un équilibre financier durable à long terme.

Le niveau de la dette publique a augmenté dans de nombreux pays suite à la pandémie, une situation susceptible de restreindre la capacité des futurs gouvernements à soutenir leurs populations âgées, soit par le biais des retraites, soit par la garantie d’autres services tels que les soins aux personnes âgées.

Afin d’atténuer l’impact du Covid-19, les gouvernements ont déployé un large éventail de réponses diverses pour soutenir leurs citoyens et leurs systèmes de retraite.

Le professeur Deep Kapur, Directeur du Monash Centre for Financial Studies (MCFS), observe que de nombreux gouvernements dans le monde ont répondu à la crise par des mesures de relance budgétaire substantielles et que les banques centrales ont adopté une politique monétaire non conventionnelle. « Les perspectives de rendement des investissements sont modérées alors que la volatilité peut être élevée, ce qui ajoute aux défis habituels de la gestion des risques dans un portefeuille de retraite.  En outre, certains gouvernements ont autorisé l’accès temporaire à l’épargne-pension ou ont réduit le niveau des taux de cotisation obligatoires afin d’améliorer la position de liquidité des ménages. Ces développements auront probablement un impact matériel sur l’adéquation, la viabilité et l’intégrité des systèmes de retraite, ce qui influencera aussi l’évolution de l’indice mondial des pensions dans les années à venir », analyse M. Kapur.

L’Australie a, par exemple, permis aux personnes dont les revenus avaient chuté de plus de 20 % d’accéder à un montant allant jusqu’à 20 000 AUD (environ 13 000 USD) provenant de leurs actifs de retraite, tandis que le Chili a permis aux cotisants actifs de retirer volontairement 10 % de leurs fonds de pension individuels à concurrence de 5 600 USD.

« Il est intéressant de noter que les deux systèmes de retraite qui arrivent en tête de l’indice mondial des pensions, les Pays-Bas et le Danemark, n’ont pas permis un retrait anticipé de l’épargne-pension, même si les actifs d’investissement de chaque système de retraite représentent plus de 150 % du PIB du pays », commente le Dr Knox.

Le Covid-19 accentue l’écart de pension entre les sexes

« Même avant que le Covid-19 perturbe les économies du monde entier, de nombreuses femmes devaient prendre leur retraite avec moins d’économies que les hommes. Aujourd’hui, cet écart devrait encore se creuser pour de nombreux systèmes de retraite, en particulier dans les secteurs les plus touchés où les femmes représentent plus de la moitié de la main-d’œuvre, comme l’hôtellerie et la restauration », ajoute le Dr Knox.

En mesurant la probabilité qu’un système actuel soit en mesure de fournir des prestations à l’avenir, le sous-indice de viabilité continue de mettre en évidence les faiblesses de nombreux systèmes. Le score moyen de viabilité a chuté de 1,2 en 2020 en raison de la croissance économique négative enregistrée par la plupart des économies.

Source: Mercer

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