Vendredi dernier à 16h, en pleine rue Neuve, la foule a découvert avec stupeur 10 cadavres jonchant le sol en pleine cohue d’ouverture des soldes. Il s’agissait en fait d’une action des Jeunes CSC, soutenu par leurs amis Jong ACV, qui mettaient en scène les mornes perspectives d’avenir des jeunes fraichement diplômés et privés de sécurité sociale.
Pour des milliers de jeunes l’été démarre la boule au ventre. Comme l’explique les Jeunes CSC : « En effet, pour les jeunes fraîchement diplômés, l’été rime avec entrée sur le marché du travail, moment charnière durant lequel ils se trouvent bien démunis en l’absence de couverture sociale. La première étape pour eux est de s’inscrire auprès d’Actiris ou du Forem afin d’entamer leur stage d’insertion professionnelle (SIP) d’un an, durant lequel aucune aide financière ne leur sera accordée. Après deux évaluations positives, les jeunes qui n’auront pas décroché un travail pourront alors enfin accéder à la sécurité sociale en bénéficiant des allocations d’insertion. Tous ? Loin de là ! En 2012, le gouvernement Di Rupo en a restreint l’accès. Ensuite, le gouvernement Michel a resserré la vis. Cette politique est inefficace en matière d’insertion des jeunes sur le marché du travail, comme l’a récemment rappelé une étude. »
Depuis plusieurs années, les Jeunes CSC constatent un appauvrissement alarmant de la jeunesse. La tranche d’âge des 15-24 est la deuxième à présenter le risque de pauvreté le plus important, cette situation n’est pas acceptable dans un pays riche comme la Belgique. Aujourd’hui, 36% des bénéficiaires du revenu d’intégration sociale ont de 18 à 24 ans (alors qu’ils ne représentent que 10,2% de la population). En 2019, près de 23000 étudiants émargeaient au CPAS (en 2003, ils étaient 4500).
Interpellé par l’action, un jeune agent de gardiennage témoigne : »C’est de moi que vous parlez en fait ! Je suis en conflit avec mon patron qui ne veut pas me donner de CDI. Ca fait des années que j’enchaine les intérims. Je ne suis même pas agent de gardiennage à la base. Mais sans sécu j’ai été forcé de prendre ce job ». De nombreux jeunes les ont également approché afin de savoir comment les soutenir.
« Alors que le gouvernement vient de consentir à 5 milliards d’investissement supplémentaire dans l’armement, il est clair que l’argent est là pour investir dans la sécurité sociale et la jeunesse. C’est une question de choix politique. » reprend le syndicat chrétien.
Durant l’été, les Jeunes CSC continueront de sensibiliser la population et de mettre la pression sur le gouvernement Vivaldi afin de rendre aux jeunes l’accès à la sécu au moyen d’une pétition et d’une campagne d’agitation. L’objectif : mettre la pression sur le gouvernement Vivaldi pour rendre aux jeunes l’accès à la sécurité sociale qui leur a été supprimé. Les revendications principales sont les suivantes :
- Pour la possibilité d’accéder à la sécu jusqu’à 30 ans
- Pour un accès à cette protection sans limite dans le temps
- Pour une période d’attente en vue d’accéder à la sécu réduite à 75 jours