1 travailleur belge sur 4 (26 %) envisage actuellement de changer de carrière. C’est un peu moins que ces dernières années. L’année dernière encore, quatre travailleurs sur dix souhaitait changer radicalement d’emploi ; en 2021, ce nombre avait atteint 37 %. Les pourcentages restent les plus élevés parmi les moins de 45 ans (32 %) et les cadres supérieurs (46 %).
« La mobilité professionnelle s’affaiblit, mais ce qui motive principalement les travailleurs à changer de secteur, ou à passer à une activité indépendante, reste l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée », affirment les experts d’Acerta Consult.
Un quart des travailleurs envisage de changer de carrière
L’enquête annuelle d’Acerta Consult, qui mesure le nombre de travailleurs souhaitant changer radicalement de carrière professionnelle, montre qu’un quart (26 %) des travailleurs belges envisage de changer de carrière. C’est presque 30 % de moins qu’il y a trois ans, lorsque 37 % d’entre eux envisageaient un tel changement de carrière. Il s’agit dans ce cas de passer à un secteur complètement différent de celui dans lequel ils évoluent actuellement. Parmi ces travailleurs, un quart (24 %) souhaite devenir indépendant. Un autre quart (24 %) souhaiterait décrocher un autre emploi dans le secteur privé et 9 % envisagent l’enseignement, par exemple.
Parmi les moins de 45 ans, l’enthousiasme pour le changement est le plus élevé de tous les groupes d’âge : 32 %. Au niveau de la fonction, nous constatons que ce sont plus souvent les cadres supérieurs qui envisagent de changer de carrière. Près de la moitié des cadres supérieurs (46 %) envisagent un tel changement de carrière.
Benoît Caufriez, directeur chez Acerta Consult, explique : « Un quart des travailleurs qui envisagent de changer de carrière, c’est un nombre important. En effet, nous parlons ici d’un changement complet de carrière, et non pas d’un emploi identique chez un autre employeur. Pourtant, le nombre de personnes qui envisagent un changement de carrière aussi radical a remarquablement diminué ces dernières années. Cela montre que la mobilité professionnelle, c’est-à-dire le fait de quitter son emploi et d’en commencer un nouveau, a diminué. Les chiffres récents de Statbel vont dans le même sens. Cette évolution s’explique de différentes manières. D’une part, ces dernières années, les entreprises ont consacré beaucoup plus d’efforts au bien-être mental et physique sur le lieu de travail, les travailleurs sont donc plus satisfaits de leur emploi actuel. Le droit à la déconnexion, qui permet aux travailleurs de se reposer davantage après les heures de travail, a également vu le jour. En outre, le coronavirus a de moins en moins d’effets. Lors de la crise du Covid-19, de nombreuses personnes se sont demandé si elles voulaient continuer à exercer leur métier. La plupart de celles qui avaient des doutes à l’époque ont franchi le pas ces dernières années. Cependant, la mobilité professionnelle restera importante dans le contexte actuel, car de nombreux emplois changeront. Les entreprises peuvent favoriser la rétention en mettant l’accent sur le développement des compétences professionnelles dans le cadre d’une politique de carrière durable. »
Le facteur de motivation n° 1 ? Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée
Ceux qui envisagent de changer de carrière le font avant tout pour bénéficier d’un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée (73%). Une meilleure rémunération (64%) et une plus grande contribution à la société (57%) semblent également être des motivations importantes pour changer de carrière professionnelle.
Source: les données sont issues de l’enquête miroir annuelle qu’Acerta Consult fait réaliser par le bureau d’enquête Indiville auprès d’un échantillon représentatif composé de plus de 500 employeurs et de 2700 travailleurs. Les données des entreprises ont été pondérées pour être représentatives de la Belgique quant au nombre de travailleurs dans les entreprises actives d’au moins 5 travailleurs. Les données des travailleurs ont également été pondérées afin d’être représentatives de la Belgique en termes de statut, d’âge, de sexe, de langue et de secteur. Les questionnaires ont été remplis entre le 17 et le 31 janvier 2024 par les employeurs et entre le 16 janvier et le 1er février 2024 par les travailleurs. Cette approche permet d’offrir une perspective historique du point de vue des employeurs et des travailleurs.