La relation paradoxale de nos entreprises avec l’IA: un tiers d’entre elles y ont déjà investi alors que 20% des travailleurs craignent de perdre leur job.

Une entreprise belge sur trois a déjà investi dans l’intelligence artificielle (IA) sur le lieu de travail. Un employé sur cinq craint que l’IA ne prenne en charge une grande partie de ses tâches.Bien que le rôle de l’IA devienne de plus en plus important, les entreprises belges et européennes ne considèrent pas du tout son utilisation dans les activités RH comme l’un de leurs plus grands défis pour 2024. Seul un employeur belge sur 20 place ce challenge dans son top 5.

C’est ce qui ressort d’une récente enquête européenne à grande échelle menée par le fournisseur de services RH SD Worx auprès de plus de 5.000 entreprises et 18.000 travailleurs dans 18 pays européens, dont 300 employeurs belges et 1000 employés belges.

De notre vie privée au lieu de travail, l’intelligence artificielle est partout, et les entreprises européennes n’en sont que trop conscientes. Une entreprise belge sur trois (31%) investira dans l’IA sur le lieu de travail d’ici 2024, ce qui correspond tout à fait à la moyenne européenne. Toutefois, c’est davantage le cas en Pologne (42%), en Roumanie (40%) et en Italie (36%). La Finlande (25%) semble y accorder moins d’importance.

Il est intéressant de noter que les entreprises européennes ne considèrent pas du tout l’intégration de l’IA dans leurs opérations RH comme un défi majeur. Seules 8% des personnes interrogées l’ont placée parmi leurs cinq plus grands défis RH pour cette année. Les entreprises belges sont les moins préoccupées par cette question : seule une sur 20 (soit moins de 6%) l’indique, tout comme les entreprises néerlandaises, polonaises, croates et serbes. Parmi tous les pays, la France (12%), l’Allemagne, la Roumanie et la Suède (11% chacun) voient le plus de difficultés à appliquer l’IA dans les activités RH. Il est à noter que les grandes entreprises belges (plus de 250 employés) considèrent qu’il s’agit d’un plus grand défi que les petites entreprises : une entreprise sur dix le place dans son top 5.

Un travailleur sur cinq craint que l’IA ne prenne en charge une grande partie des tâches

Ainsi, alors que la plupart des entreprises ne considèrent pas l’IA comme un défi majeur, les travailleurs la perçoivent comme tel. En effet, un travailleur belge interrogé sur cinq (21%) craint que l’IA (générative) ne prenne en charge une part importante de ses tâches : la technologie permet de créer de nouvelles données uniques, sur la base de modèles et de structures appris à partir de données d’entraînement existantes. Ce pourcentage monte même, sans surprise, à 32% chez les travailleurs qui travaillent déjà avec l’IA (générative). Toujours selon l’enquête, un travailleur belge sur six (16%) utilise aujourd’hui régulièrement l’IA dans le cadre de son travail. Parmi les responsables RH belges interrogés, 30% s’attendent à ce que l’IA rende certains emplois superflus. Plus de sept travailleurs belges sur dix (73%) qui utilisent l’IA estiment que cette technologie est utile pour leur travail et se sentent beaucoup plus productifs. Ces résultats sont conformes aux moyennes européennes.

Un quart des entreprises belges utilisent l’IA dans leur processus de paie

Quelles sont les fonctions, les possibilités et les caractéristiques essentielles d’un logiciel de paie ? Dans la liste des 15 potentielles composantes que les responsables RH pourraient donner, l’IA se trouve tout en bas. Toutefois, un quart (24 %) des organisations belges indiquent qu’elles utilisent déjà la technologie de l’IA dans le processus de paie. La Pologne (33%) et l’Italie (28%) sont à nouveau en tête à cet égard.

En Belgique, dans le cadre du processus de paie, l’IA est le plus souvent utilisée pour surveiller la législation et procéder aux ajustements nécessaires, en cas de changements législatifs par exemple (32 %), suivie par la validation permanente des données (29 %), la classification des travailleurs et d’autres données (28 %) ainsi que la détection et la correction des anomalies (28 % également).

« L’intelligence artificielle peut créer beaucoup de valeur, comme une efficacité accrue, un service client plus rapide ou des informations intéressantes que les responsables des ressources humaines peuvent utiliser », déclare Tom Saeys, COO de SD Worx. « Il est essentiel de trouver le bon équilibre entre la technologie telle que l’IA et le support humain. Nous encourageons l’innovation et la mettons en œuvre au profit de nos clients et de nos collaborateurs. Nous sommes convaincus que cela ne se fera pas au détriment de l’emploi ; et que des emplois supplémentaires seront justement créer. Mais cela nécessite une approche différente, une formation et un apprentissage continu, tant pour les entreprises que pour les travailleurs, afin d’en exploiter tout le potentiel.  Bien entendu, nous devons également tenir compte du récent règlement européen sur l’intelligence artificielle : le AI Act. Avec cette toute première législation globale sur l’intelligence artificielle, l’UE souhaite donner toutes les chances au développement et à l’utilisation de l’IA, mais aussi garantir la sécurité et les droits fondamentaux des citoyens et des entreprises. »

« De nombreuses offres d’emploi ont été rédigées au cours de ces dernières années. De même que des articles sur la façon de le faire de la meilleure des façons. Alors pourquoi ne pas laisser l’IA utiliser toutes ces connaissances pour rédiger votre offre d’emploi ? Chez SD Worx, nous utilisons également un outil pour nos clients. Un employeur peut alors investir le temps dégagé dans la mise au point d’un message puissant, par exemple : pourquoi un individu devrait-il venir travailler dans votre entreprise. Enfin, trouver des talents par le biais du recrutement est le principal défi des employeurs belges en 2024. L’IA peut contribuer à y répondre », conclut Mathias Haentjens, responsable marketing, SD Worx Staffing Solutions.

 

Source: SD Worx

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