L’augmentation du nombre d’heures de travail étudiant, une vraie solution face aux pénuries pour 80% des employeurs.

Près de huit entreprises belges sur dix (79,9%) se montrent favorables à la nouvelle mesure visant à porter à 650 le nombre d’heures qu’un étudiant peut prester par an. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par Group S auprès de 750 entreprises. « Cette mesure offre une solution à la pénurie de personnel et permet aux entreprises de gérer plus facilement leur planification du personnel, » déclare Frank Verbruggen, Legal Manager chez Group S.

Le gouvernement fédéral a décidé dans son accord de gouvernement d’augmenter le nombre d’heures que les étudiants peuvent prester annuellement, en passant de 475 à 650 heures. L’objectif de cette mesure est d’offrir aux étudiants davantage d’opportunités d’acquérir de l’expérience professionnelle et de donner aux employeurs une flexibilité supplémentaire dans la gestion de leur personnel. Le prestataire de services RH Group S a sondé les entreprises sur cette évolution. Il en ressort que 79,9% sont favorables à la nouvelle mesure, 7,5% sont neutres et 12,6% y sont défavorables.

“Que tant d’entreprises accueillent cette mesure positivement n’est pas une coïncidence. Nous entendons depuis longtemps que les employeurs et les étudiants, tous secteurs confondus, demandent plus d’heures annuelles. Pour de nombreuses entreprises, cette mesure permet de pallier la pénurie de personnel.” explique Frank Verbruggen, Legal Manager Group S .

Près de 60% des entreprises interrogées font actuellement appel au travail étudiant. La principale raison d’engager des étudiants est, pour 24% des entreprises, de combler leur pénurie de personnel. Près d’un quart (23%) indique que la flexibilité dans la planification du personnel est déterminante, et 22% souhaitent offrir aux étudiants une expérience au sein de leur entreprise. D’autres raisons incluent le fait que les étudiants sont une main-d’œuvre abordable (14%) et que cela augmente le pouvoir d’achat des jeunes (12%).

Joke Vermeersch, HR Manager chez Cleandienst, une entreprise de nettoyage en Flandre occidentale, est également enthousiaste à propos de cette nouvelle mesure. Cleandienst, qui se concentre principalement sur le nettoyage des entreprises, fait appel aux étudiants depuis de nombreuses années.

“Nous engageons des étudiants principalement pour combler les lacunes dans notre planification du personnel. La flexibilité est pour moi le principal avantage d’engager des étudiants. L’extension à 650 heures est une bonne chose, car nous constatons souvent que de bons éléments que nous employons régulièrement doivent calculer leurs heures en fin d’année pour ne pas dépasser leur quota. » déclare Joke Vermeersch, HR Manager de Cleandienst

Parmi les entreprises qui font déjà appel au travail étudiant, un peu plus d’un tiers (34%) indique qu’elles augmenteront leur recours aux étudiants maintenant que le nombre d’heures a été revu à la hausse. 35% déclarent ne pas avoir cette intention. « L’augmentation du nombre d’heures pour les étudiants ne crée pas en soi plus de travail », explique Frank Verbruggen, Legal Manager de Group S. « Les entreprises qui parvenaient déjà à accomplir leur travail avec un certain nombre d’étudiants n’ont pas nécessairement besoin de plus d’étudiants. Cela offre simplement aux employeurs plus de flexibilité dans leur planification du personnel. » Parmi les entreprises qui n’ont pas encore recours aux étudiants, 25% envisagent de le faire, 38% ne le feront pas et 37% sont indécises.

Concurrence déloyale

Certains experts craignent que cette nouvelle mesure ne crée une concurrence déloyale. En effet, comme les étudiants peuvent désormais travailler plus longtemps et que cela est fiscalement avantageux, les employeurs pourraient être tentés de remplacer leurs travailleurs fixes par des étudiants. Cependant, l’enquête montre des résultats différents. Près de 9 employeurs sur 10 interrogés (86%) déclarent ne pas vouloir écarter leurs travailleurs fixes. 6% envisagent de le faire.

“La courbe d’apprentissage des étudiants reste importante, ce qui représente un coût pour l’employeur. L’expérience que le personnel fixe apporte est précieuse pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Ceci explique pourquoi ces résultats sont si élevés” conclut Frank Verbruggen, Legal Manager Group S.

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