Le plaidoyer en faveur d’un renforcement urgent du secteur de l’enseignement doit absolument rassembler de nouveaux adeptes (il y a urgence…). Nous sommes tous concernés. Un nouveau rapport de la Fondation Roi Baudouin met en évidence les effets de levier importants dont l’école peut bénéficier en renforçant le leadership de ses directions.

Comme le précise le rapport de la Fondation Roi Baudouin, « les directions d’écoles ont un rôle crucial à jouer si l’on veut améliorer la qualité de l’enseignement et les résultats des élèves dans la Fédération Wallonie-Bruxelles. »

La Fondation s’est investie pour favoriser la mise en place d’équipes de direction de qualité. Cibler les directions permet un effet de levier important, compte tenu de leur nombre relativement restreint (2.100 directeurs nommés) au regard du nombre d’enseignants (plus de 100.000) et d’élèves (900.000 dans l’enseignement obligatoire) auprès desquels ils peuvent avoir un impact.

Elle a dès lors lancé en 2014 un programme de coaching de directions qui livre de nombreux enseignements, grâce notamment à de multiples expériences de terrain.

Ces enseignements sont aujourd’hui publiés sous la forme du rapport « Pour un renforcement du leadership des directions d’écoles » (disponible sur www.kbs-frb.be). Les constats sont clairs: les directions se sentent peu équipées pour faire face aux défis qu’elles rencontrent, et manquent de temps, de moyens, d’autonomie.

Leadership et travail collaboratif, bien sûr !

Ses recommandations sont directes: mieux outiller les directions (formation, accompagnement) et les placer dans des conditions favorables pour exercer leur leadership et développer le travail collaboratif.

Les directeurs eux-mêmes mettent en avant une série de freins et de difficultés rencontrés dans la mise en œuvre des missions qui leur sont assignées :

– Un manque de temps pour se consacrer au pédagogique;
– Un manque d’autonomie par rapport à la gestion du personnel;
– Un déficit de compétences et de connaissances des enseignants;
– Une résistance au changement chez certains enseignants (et directeurs);
– Un manque de vision, de collaboration et de travail collectif autour de la pédagogie;
– Des contextes de travail trop souvent conflictuels.

Le principal constat tient en une phrase : « les directeurs sont peu outillés pour faire face aux nombreux défis et à la complexité des situations qu’ils doivent gérer. Or, c’est seulement en endossant pleinement leur rôle de leader qu’ils pourront répondre à ces défis et avoir un impact sur les résultats des élèves. »

De là à rêver d’un échange de bonnes pratiques entre l’entreprise et l’enseignement, appelé de nos voeux depuis longtemps déjà? Bien sûr ! La Fondation met en avant plusieurs actions RH qui font partie du quotidien de l’entreprise.

Citons parmi les recommandations principales du rapport :

– une sélection des directeurs davantage axée sur les compétences-clés pour la fonction, à savoir les compétences relationnelles et de leadership.

– un renforcement de la formation des directeurs (accompagnement lors de la prise de fonction,  développement des compétences relationnelles, mise en oeuvre d’une culture de l’évaluation…).

– l’application de bonnes pratiques en matière de leadership, passant par la gestion de l’équipe et la stimulation du travail collaboratif sur le pédagogique, la construction d’une vision commune, la responsabilisation de l’équipe sur des projets transversaux et le pilotage collectif de l’établissement.

Une question, une seule: qu’attendons-nous ? Pouvons-nous encore accepter que rien ne se passe parce que l’école manque de moyens? C’est de partage de compétences qu’il s’agit, tout simplement.