Avoir le monde entier à disposition au bout des doigts… La technologie mobile a révolutionné plus d’un secteur d’activités au cours de ces dernières années, que ce soit le secteur du voyage ou celui de la distribution. Voici venue l’heure du recrutement! Selon une enquête réalisée par un acteur digital du marché de l’emploi auprès de 760 responsables RH en Belgique et aux Pays-Bas, le mobile est au centre d’un imbroglio dans le secteur RH. Comment en sortir? Tout simplement en utilisant les technologies disponibles à tous aujourd’hui…
La difficulté pour la plupart de nos entreprises de se pencher sérieusement sur les technologies de recrutement mobile constitue-t-elle un handicap lorsqu’il s’agit d’attirer les meilleurs talents? Près d’un tiers (27%) des entreprises belges n’en voient pas la valeur ajoutée. Seuls 28% de ces entreprises disposent d’un site de recrutement optimisé pour les mobiles alors que 60% des responsables interrogés utilisent effectivement leur site dans leur stratégie d’acquisition de nouveaux talents. Les moyennes et grandes entreprises sont proportionnellement plus actives. Logiquement, parmi les petites entreprises (jusqu’à 10 collaborateurs), 30% des organisations n’ont actuellement pas de moyens d’investir dans ce domaine et ne l’envisagent donc pas. Globalement, on évalue à 30% le nombre d’entreprises de toutes tailles qui analysent les possibilités en la matière.
Un rôle spécifique ?
Principal atout des technologies mobiles appliquées au recrutement, selon 39% des entreprises belges (et particulièrement auprès des grandes entreprises): l’attraction des profils jeunes. Ensuite, 37% des entreprises considèrent qu’elles permettent de se positionner comme une entreprise moderne. 36% enfin pensent que le recrutement mobile leur permet d’atteindre une population de demandeurs d’emploi plus large.
L’enquête tend à démontrer que peu d’employeurs belges sont véritablement préparés à gérer l’importance croissante de la technologie mobile. Or, cette ‘posture défensive’ est de nature à créer un fossé entre les habitudes des candidats et celles des employeurs. Il apparaît en effet que, quel que soit la tranche d’âge concernée, les meilleurs talents ont recours à leurs smartphones et tablettes pour surfer sur les sites d’offres d’emploi. Ils placent la facilité d’utilisation en vue de postuler en ligne comme un critère essentiel dans leur choix.
Les raisons du décalage
L’enquête indique également qu’un tiers des recruteurs seulement (en Belgique) interrogent les candidats quant au média via lequel ils ont pris connaissance de l’offre d’emploi. Les départements RH restent en retrait des équipes Marketing et Ventes lorsqu’il s’agit d’utiliser les nouvelles technologies. Il ressort des résultats que 20% des entreprises ne tiennent absolument aucun compte de l’efficacité relative des supports et média qu’ils utilisent en matière de recrutement. Et, parmi les entreprises qui investissent dans les outils et plateformes mobiles, 40% enregistrent encore cette information de manière manuelle.
Perspectives: le cas UberDrive
Malgré ces constats, les perspectives de progrès sont tangibles. Les exemples de recours à la technologie mobile dans le secteur du recrutement sont de plus en plus nombreux. Bien que controversée, la société Uber, par exemple, en fournit une belle illustration. En lançant le jeu UberDRIVE, l’entreprise donne aux ‘candidats’ la possibilité d’expérimenter quelle est la vie quotidienne d’un chauffeur Uber. Bien que l’application devait à l’origine permettre aux chauffeurs présents dans une même ville de mieux se connaître, celle-ci est désormais utilisée pour recruter de nouveaux collaborateurs. Les joueurs les plus ‘performants’ reçoivent en effet un message visant à sonder leur intérêt en vue de rejoindre les rangs des chauffeurs Uber. Exemple parfait de gamification au service de l’acquisition de nouveaux talents…
Qu’on se le dise, les smartphones – et les applications qui leur sont destinées naturellement- sont devenus un média stratégique en matière d’identification et de sélection de nouveaux talents.
Maïté Holvoet