L’entrepreneuriat et les professions libérales, premiers concurrents des recruteurs dans la chasse aux talents?

Entre 2017 et 2021, plus de 78.000 jeunes de moins de 35 ans ont lancé une activité principale ou complémentaire dans les professions libérales. Le nombre de jeunes starters augmente d’année en année dans une majorité de professions. Un tiers de jeunes en plus se lancent dans une profession libérale par rapport à il y a cinq ans.

C’est ce qui ressort d’une analyse du prestataire de services RH Acerta des derniers chiffres de l’INASTI, en collaboration avec l’Union nationale des professions libérales et intellectuelles de Belgique (UNPLIB) et le Syndicat Neutre pour Indépendants (SNI).

Pour réaliser cette analyse, le prestataire de services RH Acerta utilise les derniers chiffres de l’Institut national d’assurances sociales pour travailleurs indépendants (INASTI) concernant les starters de moins de 35 ans. Et la tendance globale est positive : en cinq ans, on note une augmentation du nombre de starters dans l’ensemble des professions libérales, que ce soit en activité principale ou en activité complémentaire : + 35,11 % en activité principale, et + 30,93 % en activité complémentaire. L’augmentation totale est ​ de 33,24 % entre 2017 et 2021, dernière année complète avec des chiffres consolidés.

Nadine Morren, experte Starters & Indépendants chez Acerta, commente cette tendance : « Il peut y avoir des variations d’année en année, mais la tendance générale est à la hausse, ce qui est encourageant pour notre économie. On note d’ailleurs une augmentation nette dans toutes les professions libérales de 2020 à 2021. Les crises de ces dernières années ne semblent donc pas trop affecter l’esprit entrepreneurial des Belges. »

Augmentation à nuancer, car il faut tenir compte des perspectives à moyen et long terme.

Christophe Wambersie, Secrétaire Général Wallonie -Bruxelles du SNI (Syndicat Neutree des Indépendants), réagit : « Une augmentation du nombre de jeunes starters dans les professions libérales est bien sûr une bonne chose, mais il faut nuancer ces chiffres en fonction des statuts et types d’activités. La majorité des médecins, dentistes, avocats et notaires se lancent logiquement dans une activité à titre principal. Mais la répartition entre activité principale ou complémentaire pour les starters est nettement plus équilibrée pour les secteurs du paramédical, des sciences, des lettres et des arts. Or, pour les starters qui se lancent en activité complémentaire, les enquêtes menées auprès de nos membres ont montré que leur motivation première est financière. Ils recherchent une autre source de revenus, et beaucoup n’ont pas forcément l’intention d’effectuer la transition vers une activité principale. Et ce sont les indépendants en activité principale qui, à terme, créent de l’emploi. Cette tendance à la hausse de jeunes starters est positive, mais le besoin d’un soutien, politique notamment, reste d’actualité, car les professions libérales sont des moteurs pour l’économie, et des sources de nouveaux emplois. »

Entre pléthore et pénurie, des nuances

Les professions libérales continuent donc à attirer les jeunes en Belgique, bien qu’il existe des disparités entre secteurs. Si certaines professions gardent une belle cote de popularité, d’autres éprouvent davantage de difficultés à se renouveler. Ainsi, pour le domaine paramédical, les chiffres de l’INASTI indiquent une hausse du nombre de jeunes starters, que ce soit en activité principale (+ 29,53 % sur cinq ans) ou complémentaire (+ 25,15 %). Mais les réalités des uns ne sont pas celles des autres.

Bernard Jacquemin- Président de UNPLIB ( Union des Professions Libérales), explique : « Certains secteurs, comme la kinésithérapie par exemple, attirent toujours énormément de jeunes. Il y a même pléthore de candidats, chaque année. Mais d’autres secteurs du paramédical n’ont pas cette chance, et on parle plutôt d’une pénurie pour les ostéopathes et les infirmiers, qui sont pourtant des professions importantes au sein de notre société. Et la pénurie de médecins généralistes n’est d’ailleurs plus à démontrer, surtout en dehors des grandes villes. Il en va de même pour d’autres secteurs représentés par l’UNPLIB, les géomètres-experts par exemple, peinent également à attirer des nouvelles recrues. »

La relève est-elle assurée ?

Le renforcement de l’attrait des professions libérales auprès des jeunes est une préoccupation majeure de l’UNPLIB. C’est pourquoi l’Union organise cette année, du 19 au 23 septembre, une semaine des professions libérales tournée vers les jeunes, avec un titre clair : « La relève est-elle assurée ? »

Bernard Jacquemin, Président UNPLIB, explique les motivations de cette initiative : « Nos différentes fédérations n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire de cette semaine une vraie réussite, avec des webinaires, des sessions d’information et d’autres initiatives variées destinées à sensibiliser les jeunes aux avantages, mais aussi aux réalités du quotidien des professions libérales. Ces professions continuent à attirer de jeunes candidats, et notre volonté est d’inscrire cette dynamique dans la durée, car cela sera positif pour la société au sens large. »

 

Source: l’analyse se base sur les chiffres les plus récents de l’INASTI pour les années 2017 à 2021. Ces chiffres englobent les starters de moins de 35 ans pour toutes les professions libérales, tant en activité principale qu’en activité complémentaire.

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