Les écarts de taux de change et d’inflation, ainsi que l’émergence du travail à distance, amènent les employeurs à envisager différemment les modèles de détachement international. ​ Bruxelles est devenue, pour les travailleurs étrangers, une ville nettement plus onéreuse pour les travailleurs étrangers. La capitale de l’Europe est la 39ème ville la plus chère pour les expatriés. Les conséquences pour les entreprises et les émigrés en Belgique peuvent être considérables.

C’est ce qui ressort de l’enquête sur le coût de la vie pour 2022 présentée aujourd’hui par Mercer, qui classe les 227 villes du monde les plus chères pour les expatriés. Hong Kong est la ville la plus chère, Zurich (2) et trois autres villes suisses – Genève (3), Bâle (4) et Berne (5) – complètent le top 5.

Les expatriés reçoivent généralement une allocation de leur pays d’origine pour les frais de subsistance dans le pays où ils vivent et travaillent. Cela leur permet de maintenir leur pouvoir d’achat. Cette allocation est calculée en appliquant une indexation du coût de la vie sur leur revenu disponible.

Bruxelles, une ville de plus en plus chère pour les expatriés

Bruxelles s’est hissée à la 39ème place sur la liste des villes les plus chères pour les expatriés. En d’autres termes, le coût de la vie des expatriés a considérablement augmenté et, sans un ajustement de l’indexation de leur rémunération, cela se fera au détriment de leur pouvoir d’achat. Plusieurs facteurs sont à l’origine de cette augmentation. Tout d’abord, bien sûr, il y a l’inflation mondiale, en particulier les prix de l’essence. De plus, l’euro s’est également affaibli par rapport au dollar (le classement a été élaboré sur la base de New York, à laquelle toutes les villes sont comparées).

Cindy Van Loo, consultante senior en mobilité chez Mercer Belgique, déclare : « L’instabilité provoquée par le COVID-19 et encore aggravée par la crise en Ukraine a favorisé l’incertitude économique et politique mondiale. Cette incertitude, combinée à une inflation en forte hausse dans la plupart des pays du monde, rend les expatriés inquiets pour leur pouvoir d’achat et leur stabilité socio-économique. »

Les fluctuations des taux de change et l’inflation généralisée ont un impact sur les salaires, l’épargne et le pouvoir d’achat des travailleurs. L’essor du télétravail et du travail flexible a également conduit de nombreux travailleurs à reconsidérer leurs priorités, l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée et le choix de leur lieu de résidence. Les expatriés sont plus susceptibles de reconsidérer s’il est encore intéressant de travailler à Bruxelles dans ces circonstances. De nombreux employés voient désormais différemment leurs priorités, l’équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée et le choix de leur lieu de résidence, surtout maintenant que le travail à distance est complètement entré dans les mœurs.

Impact pour les employeurs également

Ces conditions ont des implications majeures pour les employeurs, qui doivent repenser leur approche de la gestion d’un personnel mondialement dispersée s’ils veulent avoir une chance dans la « guerre des talents » mondiale.

Cindy Van Loo : « Pour les organisations, le bien-être financier des employés est un facteur clé dans leur capacité à attirer et à retenir les meilleurs talents. Des données fiables et identifiables permettent aux organisations en période d’instabilité de définir des stratégies claires pour structurer les packs mobilité pour les employés internationaux. »

L’enquête de Mercer sur le coût de la vie montre clairement que les conditions économiques et les conditions de travail dans le monde évoluent plus rapidement que jamais. En période d’incertitude, les entreprises doivent faire attention au coût des affectations internationales. Ils doivent s’adapter à la nouvelle façon de travailler pour assurer un avenir durable (abordable) à leur personnel international.

« Pour les entreprises, il s’agit de prendre en compte à la fois le bien-être financier de leurs employés et l’efficacité et la transparence/équité de l’entreprise. Les employeurs ont besoin de données fiables et de stratégies claires. Les entreprises qui n’adaptent pas leurs stratégies de rémunération internationale compromettent leurs chances d’attirer, de développer et de retenir les talents. »

Cette étude de Mercer aide les employeurs à comprendre et à évaluer les fluctuations monétaires et les pressions inflationnistes et déflationnistes sur les biens, les services et le logement dans différents lieux de travail. Elle permet également aux employeurs de déterminer et de maintenir les conditions de rémunération des employés qui travaillent et vivent à l’étranger.

En outre, le coût de la vie dans une ville telle que Bruxelles peut avoir un impact significatif sur son attractivité en tant que destination pour les talents. Il influence également la décision des organisations de s’implanter ou non, ou de se développer, dans un lieu donné. À long terme, cette augmentation des coûts pourrait inciter une entreprise à retirer ses employés internationaux de Bruxelles et à les relocaliser dans des villes moins coûteuses.

L’enquête Mercer 2022 sur le coût de la vie place Copenhague, au Danemark, juste en dehors du top 10, à la 11ème place. Londres, au Royaume-Uni (15), Vienne, en Autriche (21) et Amsterdam, aux Pays-Bas (25) sont les autres principales villes d’Europe occidentale. ​

La ville la plus chère d’Europe de l’Est est Prague, en République tchèque, qui se classe 60ème sur 227 villes. La ville est suivie par Riga, en Lettonie (79), Bratislava, en Slovaquie (105) et Tallinn, en Estonie (140). La ville la moins chère d’Europe de l’Est est Sarajevo en Bosnie-Herzégovine (209).

Source : enquête sur le coût de la vie de Mercer – Cost of Living 2022 – Le classement de Mercer, l’un des plus complets au monde, est conçu pour aider les multinationales et les gouvernements à déterminer les stratégies de rémunération des expatriés. La ville de New York sert de base aux comparaisons et les mouvements de devises sont mesurés par rapport au dollar américain. Le classement de cette année comprend 227 villes sur cinq continents et mesure le coût relatif de plus de 200 articles dans chaque lieu, notamment le logement, le transport, la nourriture, l’habillement, les articles ménagers et les loisirs. Ainsi, Merder fournit aux employeurs des informations leur permettant de concevoir des programmes de rémunération efficaces et transparents pour les expatriés.